Aux Etats-Unis, l’industrie automobile est paralysée par une grève massive

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L’UAW (Travailleurs unis de l’automobile), le syndicat des travailleurs de l’industrie automobile aux États-Unis, est en grève. Les trois principaux constructeurs américains (General Motors, Ford et Chrysler) sont concernés avec 12.700 salariés en grève actuellement.

L’UAW réclame une augmentation des salaires

Si cette grève ne concerne pas spécifiquement les véhicules électriques, elle paralyse toute la filière sur le sol américain. General Motors, Ford et Chrysler sont directement concernés. Les usines ciblées par le mouvement syndical sont : le site de GM à Wentzville, dans le Missouri, l’usine d’assemblage de Ford à Wayne, dans le Michigan et le complexe Stellantis à Toledo, dans l’Ohio. La seule usine qui produit un modèle électrifié est Stellantis dans l’Ohio. C’est ici qu’est fabriqué le Jeep Wrangler 4xe, un hybride rechargeable doté d’une batterie de 17,3 kWh.

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Shawn Fain, président nouvellement élu de l’UAW, est le fer de lance de ce nouveau combat. Son objectif est d’augmenter progressivement la pression sur les trois grands fabricants en menaçant d’étendre la grève à d’autres usines si les fabricants ne répondent pas aux revendications des travailleurs. Le syndicat est prêt à faire durer cette grève. Un porte-parole précise que 825 millions de dollars ont été débloqués pour payer les travailleurs durant cette période. C’est la première fois que l’UAW organise une grève contre les trois fabricants en même temps.

Le président du syndicat estime que « la grève pourrait s’étendre à d’autres sites et potentiellement à certaines lignes dédiées aux modèles 100% électriques » si les constructeurs n’améliorent pas leurs offres. Si les marques américaines ont déjà proposé des augmentations de salaires significatives, celles-ci ne répondent pas aux attentes des salariés. Une augmentation de 10 % a d’abord été soumise. Puis une seconde de 20%. Mais ce n’est pas assez : ” augmentations insuffisantes » selon le syndicat. De leur côté, GM, Ford et Chrysler estiment ne pas pouvoir aller plus loin au risque d’être désavantagés par rapport à la concurrence.

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146 000 travailleurs pourraient se mettre en grève

Shawn Fain souligne que la rémunération des dirigeants a augmenté de 40 % au cours des quatre dernières années, alors que celle des travailleurs n’a augmenté que de 6 %. Le président de l’UAW assure que si les revendications du syndicat ne sont pas prises au sérieux, 146 000 travailleurs sont prêts à faire grève. L’économie étant plutôt fébrile en ce moment aux Etats-Unis, comme au niveau mondial, Shawn Fain estime qu’elle « il est dans l’intérêt de tous de mettre fin rapidement à cette grève « . Une grève de 10 jours pourrait coûter 5 milliards de dollars à l’économie américaine « .

Dans le futur, le développement de la production de véhicules électriques pourrait donner lieu à de nouvelles tensions. Le fait est que leur production nécessite moins de main d’œuvre car les modèles électrifiés comportent moins de pièces. Le syndicat est donc plutôt sceptique » concernant le passage à l’électrique, notamment en raison de la réduction du nombre total d’heures de travail nécessaires au montage « . A ce sujet, Stellantis compte réduire les vacances des salariés américains qui fabriquent des véhicules électriques pour réduire leurs coûts. Les travailleurs refusent que leurs conditions de travail se dégradent.

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Le syndicat se bat pour que les travailleurs de l’industrie automobile ne subissent pas de plein fouet cette transition vers l’électrique. Le président de l’UAW garde espoir et assure que le prix des véhicules électriques « peut être réduit sans compromettre les avantages sociaux des travailleurs « . Il souligne que « la transition vers les véhicules électriques ne doit pas nécessairement être un nivellement par le bas. Malheureusement, Stellantis adopte une approche de bas niveau, ce qui a entraîné la fermeture de plusieurs usines. « . En Europe, Volkswagen a déjà commencé à licencier du personnel dans son usine de Zwickau.

La marque allemande a récemment annoncé le licenciement de 269 salariés. Le sort de 2.000 autres emplois temporaires reste encore incertain faute de ventes suffisantes. UN ” main d’œuvre nationale » dans l’industrie automobile qui est au cœur de la loi IRA (Inflation Reduction Act) promulguée par Joe Biden. Le texte prévoit un crédit d’impôt de 7 500 $ pour l’achat d’un véhicule électrique neuf fabriqué aux États-Unis. Les syndicats auraient souhaité que ce crédit d’impôt soit activé uniquement pour les usines dans lesquelles l’UAW est présent. Mais ce n’est pas le cas.

 
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