Les Hells Angels de Québec opèrent maintenant comme une entreprise familiale – .

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Les Hells Angels de la région de Québec, qui fêtent leur 35e anniversaire ce week-end, sont devenus une « entreprise familiale » qui se transmet de génération en génération, à l’image de la mafia montréalaise.

C’est l’étonnant constat dressé par les services de renseignement de la police québécoise dans de récents rapports internes auxquels notre Bureau d’enquête a eu accès.

Tissé serré, le chapitre « Quebec City », dans le jargon des motards qui l’ont baptisé en anglais, est le seul parmi les cinq du gang de la province à être composé d’autant de frères, de duos père et fils ou de membres et neveux.

Plusieurs de ses membres fondateurs qui portaient le blouson orné d’une tête de mort ailée depuis le 16 mai 1988, et qui ont pu échapper au redoutable tueur à gages Gérald Gallant lors de leur sanglante guerre contre la Rock Machine dans les années 90, ont désormais la relève de leur propre famille. .

C’est le cas de Marc « Tom » Pelletier, 69 ans, l’ex-président de la section qui s’est fait connaître en devenant le premier « porte-parole » officiel – et l’un des seuls – des Hells au Québec. accorder des interviews à des journalistes à la fin des années 1980.

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Archives photos, AGENCE QMI (MAXIME DELAND)

Marc Pelletier, en juin 2019

Son fils Mathieu est actuellement le seul “prospect” – ou aspirant – du club. Le motard de 31 ans, qui portait aussi les couleurs des Red Devils, le club-école des Hells, pourrait donc rejoindre son père sous peu en devenant le 16e membre en règle du chapitre québécois.

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Photo de courtoisie

Idem pour Alain “Judas” Harton, 68 ans, autre membre fondateur du gang dans la capitale.

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Photo de courtoisie

Son neveu Daniel, 46 ans, est également fiché à la police en tant que membre des Red Devils.

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Photo de courtoisie

De son côté, le doyen et ancien chef de la section de Québec, Daniel « Gros Dan » Hudon, 72 ans, compte deux de ses neveux parmi les proches de cette organisation criminelle.

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Photo de courtoisie

L’un d’eux, Ralph Hudon, 39 ans, est aussi un joueur des Red Devils, tout comme son oncle, Richard “Ti-Bob” Hudon, 62 ans.

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Photo de courtoisie

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Photo de courtoisie

«Il semble être le candidat idéal pour reprendre les rênes de l’entreprise familiale», écrit la Sûreté du Québec au sujet de Ralph Hudon dans l’un de ces rapports, en référence au trafic de drogue et autres activités illicites dans lesquelles le clan Hudon est impliqué. .. soupçonné de contrôler un vaste territoire entre la Rive-Sud de Québec et le Bas-Saint-Laurent.

Le père de Ralph Hudon, Bruno, a également fait partie du chapitre des Enfers du Québec avant de quitter le gang en bons termes dans les années 90.

Quant à « Marco » Roberge, un autre vétéran des Hells de Québec, il compterait sur un de ses frères et un de ses neveux parmi ses associés de la pègre.

Roberge, un transfuge de l’organisation Rock Machine, est soupçonné d’être impliqué dans le trafic de drogue par la Gendarmerie royale du Canada, comme la plupart des Hells du pays.

Le duo père-fils le plus notoire de l’histoire québécoise des Hells est sans contredit celui d’Aurèle et Mario Brouillette, deux ex-membres du chapitre de Trois-Rivières.

Au début des années 2000, Mario était considéré comme le «dauphin» de Maurice «Mom» Boucher pour diriger le gang, mais la police l’a arrêté en l’envoyant purger deux longues peines de prison consécutives.

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En 2008, son père Aurèle était l’un des Hells québécois à l’origine de l’établissement du chapitre du groupe en République dominicaine.

Une centaine de motards de toute la province seraient attendus cet après-midi, en Beauce, pour les festivités du 35e anniversaire des Hells Angels de Québec. Le rallye se tiendra à Frampton, dans une résidence du 2ème rang qui sert de local aux Hells. La fête se déroulera toute la fin de semaine sous la surveillance des policiers de la Sûreté du Québec, qui mettront notamment en place des points de contrôle routiers pour vérifier l’identité des motards sur place.

Les Hells Angels de Québec exercent un «contrôle total» sur le marché de la drogue de leur vaste territoire, dans un calme plat qui ferait des jaloux à Montréal et sa banlieue.

Les Hells « dominent complètement » le marché criminel dans les régions de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches, de la Beauce, du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord où les motards n’ont pas de concurrence, selon de récents rapports de police consultés par notre Bureau d’enquête .

Les deux derniers motards diplômés des Enfers du Québec, Alexandre Maltais, 42 ans, et Sylvain Marcotte, 52 ans, imposeraient leur « autorité » dans certaines de ces régions.

« Cette situation diffère sensiblement de celle que l’on retrouve dans des régions comparables sur le plan urbain, comme Laval ou Montréal. Dans ces villes, les principaux acteurs du crime organisé ont des origines et des attaches beaucoup plus diversifiées », est-il mentionné dans ces documents internes.

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Photo de courtoisie

Une montre à l’effigie de ce chapitre des Enfers confisquée lors de l’opération SharQc en 2009

Conséquences des conflits liés aux gangs de rue montréalais à la mafia italienne, aux motards et autres groupes criminels, des balles sifflent un jour sur trois dans les rues de la métropole depuis le début de l’année 2023, selon une compilation de crimes avec coups de feu récemment rapportée dans Le Journal de Montréal.

En comparaison, dans la capitale où les gangs et la mafia sont absents ou quasi absents, c’est plutôt tous les 73 jours qu’on entend des coups de feu, selon les données publiées par la police de Québec pour les années 2020 et 2021.

De plus, à Montréal, il y a eu près d’une trentaine de victimes de meurtres liés au crime organisé au cours des deux dernières années et demie.

Mais au Québec, le dernier règlement de compte meurtrier associé aux motards remonte à novembre 2018.

Depuis 2019, la police du Québec (SPVQ) a mis en place le projet Malsain pour réprimer la violence et l’usage des armes à feu par le crime organisé, bien que la situation demeure marginale par rapport à la métropole.

Le SPVQ a obtenu quatre des 65 millions de dollars que le gouvernement Legault a injectés depuis 2020 dans toutes les escouades policières luttant contre ce fléau.

Le nouveau numéro un des Hells Angels au Québec, Martin Gamache, est également considéré par la police comme l’un des 10 criminels les plus influents de toute la province.

« Martin Gamache contrôle le trafic de drogue sur le territoire de Québec depuis plusieurs années. Il semble avoir la confiance de ses collègues (des Hells) dans l’exercice de cette fonction », peut-on lire à son sujet dans un récent rapport interne de renseignement policier dont notre Bureau d’enquête a pu prendre connaissance.

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Photo Le Journal

Martin Gamache, photographié en 2008 sur une plage de la République dominicaine où les Hells de Québec ont parrainé, la même année, la création du premier chapitre du gang de motards de ce pays.

Le motard de 52 ans se dit un « proche collaborateur » d’un ancien président de la section Québec, Marc Pelletier, ainsi que des vétérans des Hells Jonathan Robert et Marc Roberge.

Gamache, surnommé « Gam » dans la pègre, avait fait parler de lui à l’été 2018 alors qu’il n’avait pas hésité à narguer et critiquer publiquement la Sûreté du Québec après que lui et d’autres motards avaient été arrêtés par un patrouilleur sur la route 175, dans le Réserve faunique des Laurentides.

Il avait posté sur Facebook un enregistrement vidéo de l’intervention qu’il a filmé avec son téléphone et au cours duquel il a ridiculisé le policier car ce dernier tenait un taser à la main pendant qu’il vérifiait leurs papiers.

“Il veut me taser !” », a-t-il dit avec une pointe de sarcasme, faisant référence au nom anglais de l’arme en question, déclenchant des éclats de rire de ses camarades à moto. Au final, il n’a reçu aucune amende.

Membre des Hells depuis 2004, Gamache a été incarcéré de 2009 à 2016 après sa condamnation pour complot de meurtre dans l’opération SharQc. Durant sa détention, celui alors surnommé “Big Gam” a perdu 50 kg.

 
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