Un homme en peignoir ne fait pas toujours peur – .

Un homme en peignoir ne fait pas toujours peur – .
Un homme en peignoir ne fait pas toujours peur – .
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Un homme en peignoir, ce n’est pas toujours effrayant

Il n’y aura pas eu de répit pour les lectures pour enfants animées par des drag queens. Après Zurich, ce sera au tour d’un atelier valaisan d’être encadré par la police. Dans une dizaine de jours, des agents veilleront “préventivement” à son bon déroulement, à la médiathèque de Martigny. Samedi dernier, à Oerlikon, c’est un événement dans une bibliothèque qui avait été placé sous contrôle policier après avoir été la cible de messages haineux.

Les attentats sont aussi politiques. A Zurich comme en Valais, les élus tentent de museler les événements. L’UDC est aux commandes, bien décidée à protéger les plus jeunes d’une forme de “propagande arc-en-ciel”, pour reprendre les termes des députés valaisans dans “Le Nouvelliste”. Ces derniers suivent l’exemple de l’extrême droite américaine, qui cible de plus en plus ces bannières de la communauté LGBT. Mercredi, le Montana est devenu le premier État américain à interdire l’organisation de ces lectures pour les enfants dans les écoles et les bibliothèques publiques.

“Avec leurs perruques gonflées, nous avons vu une silhouette plus dérangeante que les drag queens.”

Avec leurs perruques bouffantes, leurs tonnes de maquillage et leurs froufrous, on a connu des figures plus dérangeantes que des drag queens. L’objectif pédagogique semble tout aussi anodin. Les lectures visent à promouvoir la lecture de manière ludique et à véhiculer des valeurs telles que la tolérance ou l’individualité. Prosélytisme ? Ainsi les millions de jeunes téléspectateurs de “Madame Doubtfire” (joué par un acteur hétérosexuel) se seraient-ils interrogés sur leur orientation sexuelle ou leur identité de genre après avoir visionné ce film familial ? Personne ne s’est posé la question, bien sûr. Un homme en peignoir ne me dérange pas toujours.

Sous prétexte de protéger les enfants, les opposants les plus radicaux aux lectures de drag queens manifestent en réalité une homophobie et une transphobie décomplexées. Devoir leur rappeler que l’homosexualité ou la transidentité ne sont pas des maladies transmissibles est profondément déchirant.

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En jouant avec leur apparence, les dragsters peuvent permettre aux enfants de remettre en question les normes. S’ils retiennent la leçon que chacun peut s’habiller comme il veut, c’est tant mieux. N’oubliez pas que ces événements ne sont pas obligatoires, qu’aucun participant n’est obligé d’y assister, de se maquiller ou de se déguiser. C’est aux parents de décider s’ils veulent y amener leurs enfants.

Registre des agressions

Alors prompt à dénoncer la soi-disant “cancel culture”, l’UDC, le parti des libertés, s’adapte ici à cette contradiction. En année électorale, il montre qu’il parie plus que jamais sur les thèmes du wokisme et du «terreur de genre“. Les braises sur lesquelles elle souffle sont dangereuses. En 2022, les agressions et la discrimination signalées à la ligne d’assistance LGBTQI ont atteint un niveau record. La statistique n’a pas suscité d’indignation dans les rangs du premier parti de Suisse.

Gabriel Sasson est correspondant à Zurich. Il couvre surtout l’actualité germanophone. Il a rejoint la section suisse en 2016. Auparavant, il a travaillé pour les sections vaudoise et économique. Plus d’informations

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