– Meurice sort sa science, Turf la creuse, Anne Brouillard se repose
C’est un week-end pour paresser avec un lexique astucieux, une série de BD et un album où il ne se passe presque rien. Nirvana!
Publié aujourd’hui à 10h05
Guillaume Meurice aide à briller en salon
Humour Guillaume Meurice publie “Petit éloge de la médiocrité”, sous-titré “Enfin un sujet qu’il maîtrise”, en espérant que ses fans sautent sur “La fin de l’histoire” pour renflouer sa réputation. Dans ce traité d’expressions utilisées à tort et à travers, plus de deux cents, l’humoriste flanquée de Nathalie Gendrot, une éminente universitaire, a travaillé son français.
Nous y avons appris que « Maille à partir » n’a rien à voir avec un trou dans le manteau d’un chevalier ou l’argot des chiens punk mais a tout à voir avec l’argent au Moyen Âge. Que “Être en grève” trouve ses origines un peu bêtement dans le lieu de la grève à Paris à partir de 1805. N’en déplaise aux écologistes, l’expression “galant vert”, une étiquette qui recouvre aujourd’hui “les grands méchants parfois producteurs de films”, est né avec la légende lubrique d’Henri IV, lapin chaud.
Verts, pas mûrs, il y a tout à montrer dans cette collection. CLÉ
“La fin de l’histoire”
Meurice et Gendrot
Éd. Flamarion, 336 p.
Turf navigue sur son classique « La nave des fous »
Petite baisse de régime à la douzième enquête des inspecteurs Baltimore et Bonvoisin, même si on est toujours accro…
RD
des bandes dessinées Lancé il y a trente ans, « La nave des fous » est devenu un classique de la BD, rayon steampunk fantasy. L’auteur charentais Turf fait des merveilles avec ses mises en page élaborées, son sens du cadrage et ses couleurs comme des enluminures. En 2009, il clôt provisoirement sa saga par une histoire au titre prophétique : « Terminus ». Huit ans plus tard, il le fait revivre pour – dit-il – un cycle en trois tomes.
Depuis, cinq nouveaux albums sont sortis, et Turf ne semble pas près de poser la dernière pierre à un travail qui commence à s’éterniser. « A propos de Preux », le tome XII de « La Nef des fous » voit les inspecteurs Baltimore et Bonvoisin poursuivre leurs pérégrinations farfelues lors d’une course-poursuite pittoresque certes, mais qui ne fait guère avancer l’intrigue. Il va falloir penser à conclure.UGP
« La nef des fous », t. 12
Gazon
Éd. Delcourt, 48 p.
Killiok raconte la vie paisible

Au pays de Killiok… la créature féline a déjà inspiré plusieurs albums à la Belge Anne Brouillard.
RD
Jeunesse Les écrivains pour enfants possèdent des sorts plus puissants que les potions coagulées des sorcières. Anne Brouillard clarifie ainsi d’un trait les mystères les plus profonds. Dès son premier album en 1990, “Les Trois Chats”, cette farceuse belge imagine des félins sautant dans une rivière tandis que les poissons prennent place sur la terre ferme.
Ce conte « réfléchi » dans l’eau et sans texte a été suivi d’une quarantaine de bouffonneries toutes aussi inspirées. La dernière, la série « Killiok », met en scène un matou, un territoire, un imaginaire. Chez lui, rien ne se passe. Ou presque. Un visiteur est attendu, la bruyère parfume le jardin. Le héros dessine des plans, change d’avis, s’assoupit un peu.
S’il y a une autre morale que celle de l’harmonie, il faudra la chercher ailleurs, dans les rêves peut-être. Un livre magique sans explication.CLÉ

Une nouvelle aventure de Killiok.
“Killiok”
Anne Brouillard
Édition Pastel, 36 p.
Cécile Lecoultred’origine belge, diplômée de l’Université de Bruxelles en histoire de l’art et archéologie, écrit dans la section culturelle depuis 1985. Elle est passionnée de littérature et de cinéma… entre autres !Plus d’informations
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