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Girlband NewJeans quitte son label, l’accusant de mauvais traitements

Les membres de NewJeans ont tenu une conférence de presse à Séoul, en Corée du Sud, le 28 novembre 2024.

IMAGO/Newscom/Actualités Yonhap

Le très populaire girlband sud-coréen NewJeans a provoqué une onde de choc dans le monde de la K-pop en annonçant jeudi qu’il quittait son label ADOR, l’accusant de « mauvais traitements ».

Voici cinq choses à savoir sur la décision du groupe, son impact sur l’industrie lucrative de la K-pop et ce qu’elle augure pour l’avenir du groupe de filles.

Qui sont-ils ?

Composé entièrement de femmes, NewJeans a fait ses débuts sur la scène K-pop en 2022. Le girlband compte cinq membres, tous âgés de moins de 20 ans : Haerin, Danielle, Hanni, Minji et Hyein.

Ils font partie, avec le boyband BTS, des groupes K-pop à succès de l’agence sud-coréenne HYBE, maison mère du label NewJeans, ADOR.

Le groupe est en tête des charts mondiaux, y compris du Billboard 200 américain. Depuis l’année dernière, ils sont le groupe de K-pop avec le plus grand nombre de streams sur Spotify, selon le Guinness World Records.

Leur producteur est Min Hee-jin, l’un des plus connus de la scène K-pop.

Ce qui s’est passé?

La saga NewJeans a débuté en avril lorsque la société mère d’ADOR, HYBE, a tenté d’expulser Mme Min, alors directrice de la filiale ADOR.

HYBE l’a accusée d’abus de confiance, déclenchant une bataille judiciaire et médiatique. Mme Min a à son tour accusé HYBE d’avoir copié son modèle de lancement de stars de la K-pop pour promouvoir un groupe de filles concurrent.

Après avoir été démis de ses fonctions de PDG en août, Mme Min a démissionné du conseil d’administration d’ADOR la ​​semaine dernière, promettant de poursuivre HYBE en justice.

En solidarité avec Mme Min, le groupe a lancé un ultimatum à HYBE, lui disant qu’il mettrait fin à son contrat si certaines exigences n’étaient pas satisfaites, comme la réintégration immédiate de leur producteur.

Les demandes du groupe à HYBE comprenaient également des excuses pour un commentaire tenu par l’un des dirigeants de l’entreprise, que NewJeans accusait de harcèlement.

Lors d’une conférence de presse jeudi soir, le groupe a annoncé mettre fin à son accord avec ADOR.

Le label a toutefois indiqué à l’AFP que son accord exclusif avec les membres de NewJeans “reste pleinement en vigueur” et a donc “demandé respectueusement au groupe de poursuivre sa collaboration avec ADOR pour des activités futures, comme cela a été le cas jusqu’à présent”.

Est-ce un cas unique dans la K-pop ?

« Historiquement, les relations contractuelles entre les agences et les membres des groupes ont toujours posé des problèmes au fil du temps », analyse Lee Dong-yeon, professeur à l’Université nationale des arts de Corée à Séoul.

En 2009, le célèbre boysband TVXQ avait créé la surprise en poursuivant en justice son label auquel il était lié par un contrat de 13 ans, qualifié par le groupe de « contrat d’esclave ». La cause en est des horaires de travail excessifs et une répartition injuste des bénéfices, selon TVXQ.

Plus récemment, en 2023, les membres du groupe FIFTY FIFTY ont suspendu leur contrat avec leur label, déplorant un manque de transparence financière.

La décision du groupe NewJeans n’a pas eu d’impact immédiat sur cette industrie ultra-lucrative mais pourrait « conduire à des changements dans la façon dont sont gérées les activités liées à la K-pop », estime Kim Jin-gak, professeur à l’université Sungshin de Séoul.

Et ensuite ?

La bataille judiciaire va se poursuivre et “la procédure devrait prendre beaucoup de temps”, estime l’avocat Kim Tae-yeon qui prévoit une issue d’ici deux à trois ans si l’affaire est portée devant les tribunaux.

Selon les experts, les membres de NewJeans pourraient devoir payer une pénalité contractuelle de 620 milliards de won (420 millions d’euros).

“Si le tribunal conclut que l’entreprise est en faute, comme le prétend NewJeans, et que NewJeans n’a rien fait de mal, elle pourra se défendre contre n’importe quelle sanction”, a déclaré Kim.

Le cours de l’action HYBE était en baisse de 5% vendredi matin.

Quel impact à court terme ?

Les membres du groupe ont indiqué qu’ils continueraient à honorer leurs obligations contractuelles, mais ont noté qu’ils ne pourraient peut-être plus utiliser le nom NewJeans.

Mais Danielle, l’une des membres du girlsband, a déclaré qu’elles continueraient à se battre pour pouvoir continuer à faire de la musique ensemble.

« Quel que soit notre nom, rappelez-vous que NewJeans ne meurt jamais », a-t-elle noté.

(AFP)

 
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