Bercé par le rap qu’il a découvert avec ses parents et son oncle breakdance, le rappeur a longtemps écrit et composé seul dans sa chambre d’adolescent. Il revient sur les événements musicaux qui ont marqué sa jeunesse.
By Valentine Duteil
Publié le 24 novembre 2024 à 15h30
Où avez-vous passé votre enfance et dans quel environnement ?
J’ai grandi à Guyancourt, dans les Yvelines. Ma mère était professeur de sciences médico-sociales, mon père, ingénieur informaticien. Je suis l’aîné de trois garçons. Nous avons souvent passé nos vacances en Bretagne, dans des endroits toujours différents. A l’école, j’aimais les matières littéraires, dans lesquelles je réussissais très bien. Le reste du temps, je jouais au football avec mes amis et aux jeux vidéo avec mon père et mes frères. Après mon baccalauréat, passé en candidat libre à 19 ans, j’ai arrêté mes études pendant quelques années. À 22 ans, je suis allé à l’université, où j’ai obtenu un diplôme en sociologie.
Est-ce que tes parents écoutaient de la musique ?
Mes parents écoutaient du jazz, de la soul et du hip-hop. Le rap faisait partie de leur culture et de leur histoire. Ils avaient des amis graffeurs. Mon père faisait du breakdance. Il jouait de la guitare, ma mère chantait. Elle a également suivi quelques cours de piano. Le week-end, ils passaient des après-midi entiers à faire de la musique ensemble. Généralement, ils couvraient des standards du jazz. Avec mon oncle danseur hip-hop, de sept ans mon aîné, j’ai découvert tout ce qu’il y avait de nouveau dans le rap américain.
Quelle est votre chanson préférée de votre enfance ?
Quand j’avais 8 ans, j’adorais la chanson Angèle, de Saïan Supa Crew, pour la mélodie, le rythme et l’alchimie entre les différentes personnalités du groupe. Chaque chanteur avait sa propre identité vocale et sa propre façon de prononcer les mots. Le mélange entre zouk et rap peut paraître ordinaire aujourd’hui mais, à l’époque, il était très novateur. Jeune adolescente, j’avais un véritable coup de cœur pour Busta Rhymes que j’avais entendu à la radio. En fouillant sa discographie, j’ai découvert la chanson Briser ton cou ce qui a immédiatement attiré mon attention. Il reste encore aujourd’hui une de mes principales références.
Quel a été le premier concert auquel vous avez assisté ?
Quand j’avais 11 ans, ma mère et mon oncle m’ont emmené au concert de Busta Rhymes au Zénith de Paris. La salle me paraissait immense, l’artiste minuscule, sur la scène qui semblait être à 300 mètres de moi. Je me souviens de la forte odeur de marijuana, que je n’avais jamais sentie auparavant et qui restait sur mes vêtements pendant des semaines !
Avez-vous appris la musique étant enfant ?
Je n’ai pas appris à jouer d’un instrument de musique. J’ai commencé par la poésie. A 13 ans, en écoutant Soprano, Diam’s, NTM, IAM, j’avais envie d’écrire des paroles de rap.
J’ai créé des sons sur un logiciel de musique en mettant des mots avec un petit micro qui traînait dans la maison. Voyant que j’étais passionné, mes parents m’ont offert un matériel un peu plus élaboré. Pendant longtemps, j’ai travaillé seul dans ma chambre. J’ai commencé à collaborer avec des musiciens qui composaient des instrumentaux vers l’âge de 16 ans. Ma rencontre avec Medeline, à 26 ans, a été fondamentale. Pour la première fois, j’ai enregistré mes voix dans un vrai studio, j’ai écouté ses conseils, j’ai appris à être proactif. Nous réfléchissions à un projet global, nous cherchions de l’identité et de la cohérence dans les pièces. Nous avons beaucoup travaillé. Cette rencontre m’a ouvert des portes et des opportunités qui m’ont amené là où je suis aujourd’hui.
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Vous souvenez-vous de la première chanson que vous avez écrite ?
Son nom était Rêve d’évasion. Je ne me souviens ni de la mélodie ni du texte. Dès le début, j’ai fait tout écouter à mes parents. Ils m’ont encouragé, soutenu. Ma mère était heureuse de me voir m’épanouir dans un domaine artistique, tout comme elle était fière de voir mon frère jouer de la batterie !
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