Après avoir « réalisé tous ses rêves », Sylvie Vartan, l’une des artistes francophones les plus célèbres, donnera, à 80 ans, ses six derniers concerts, qui se tiendront avant la fin de l’année à Paris.
L’idole yéyé met un terme « irrévocable » à une carrière de 63 ans, marquée par une cinquantaine d’albums, 40 millions de disques vendus et 2 000 couvertures de magazines, soit plus que les autres stars françaises Brigitte Bardot et Catherine Deneuve.
Les derniers concerts du chanteur bulgare-français auront lieu du 8 au 10 novembre au Dôme de Paris et du 24 au 26 janvier au Palais des Congrès.
Vous avez décidé de vous retirer. Est-ce irrévocable ?
Irrévocable, oui. Je vis sur un volcan depuis mes débuts, il y a 63 ans. J’ai tellement fait qu’à un moment donné il faut se calmer un peu, c’est le moment. Je ne peux pas continuer à ce rythme fou, même si je ressens le même enthousiasme. Je commence à être fatigué. Pour l’instant, je chante toujours bien, mais il est inévitable que ça s’arrête un jour.
Est-ce l’idée d’« un concert de trop » qui vous inquiète ?
Les décalages horaires monstres, c’est bien quand on a 20 ans… Je veux proposer des choses décentes, dans la couleur et de la manière qui me plaisent. Je ne veux absolument pas me traîner sur scène !
Quand vous avez commencé, imaginiez-vous une telle carrière ?
Je n’aurais jamais pensé que j’aurais une carrière. Quand j’ai commencé, je ne voyais même pas cela comme un travail. Je savais simplement depuis mon enfance que la scène serait mon monde. Une sorte de révélation, avec un coup de baguette magique au-dessus de ma tête. Je suis très reconnaissant à ma bonne étoile, à tous ceux qui m’ont aimé et m’ont tant donné. J’ai eu la chance d’avoir des parents formidables, d’avoir connu deux hommes assez rares et incroyables (ndlr : Johnny Hallyday et Tony Scotti)avoir été amoureux, être aimé en retour, avoir fait de merveilleuses rencontres car on ne réussit jamais seul.
En regardant dans le rétroviseur, comment vous sentez-vous ?
Le bonheur d’avoir réalisé tous mes rêves, dans un merveilleux tourbillon. Je n’arrive pas à y croire moi-même… C’est grâce à ce magnifique public qui s’est enrichi au fil des années et qui, sans le savoir, m’a tant apporté. Ce bonheur partagé a été pour moi très enrichissant. J’ai évolué, j’ai grandi aussi avec mon public qui comprend plusieurs générations. D’ailleurs, je dois beaucoup aux mères qui ont amené leurs enfants voir mes spectacles. Je rencontre des gens qui me le disent tous les jours. C’est amusant ! J’ai toujours été libre de faire ce que je voulais. Je n’ai pas été forcé. J’ai toujours écouté mon cœur et j’y suis allé, sans trop me poser de questions. Faire ce métier est véritablement une thérapie extraordinaire qui guérit de tous les maux, et dans les deux sens : pour l’artiste et le public.
À quoi ressembleront ces concerts d’adieu ?
Ça va être comme une comédie musicale avec les moments magiques de ma carrière qui a été assez romantique. Tout ce que j’ai partagé avec le public dès l’âge de 17 ans avec la chanson « Panne d’essence » en duo avec Frankie Jordan. Pour ces adieux, je travaille avec ma chorégraphe Redha Benteifour, qui était une de mes danseuses.
Je veux que ça reste une surprise, mais il y aura évidemment au moins David (ndlr : Hallyday, son fils)avec un orchestre d’une quinzaine de musiciens, mes choristes et mes danseurs.
Si vous deviez choisir deux chansons de votre répertoire ?
C’est compliqué… J’ai chanté tellement de belles chansons ! Il y avait, à mes débuts, « Un peu de cœur », une jolie chanson de 1967 parmi quelques morceaux de rock hard core. Et puis, un an plus tard, « La Maritza » qui est bien sûr si spéciale pour moi sur mon enfance en Bulgarie. Cette chanson est actuellement utilisée dans des centaines de milliers de vidéos sur TikTok. C’est incroyable et complètement fou.
(AFP)
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