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Julien Doré prêt à « décélérer » et à être « moins présent sous les projecteurs »

En 2007, La nouvelle étoile sur M6 brille avec son nouveau diamant : Julien Doré, blond charismatique à barrette, surprend avec sa reprise de Salut…Lolita, d’Alizée. Dix-sept ans plus tard, l’artiste boucle la boucle avec Imposteuralbum 100 % reprises.

Pour ce sixième album studio, disponible le 8 novembre, Julien Doré garde la symbolique – une barre sur la pochette – mais fait le grand écart, de Dalida à Kendji Girac, puis d’Eddy Mitchell à une comptine. Certaines reprises sont réalisées en duo, comme avec l’actrice américaine Sharon Stone.

A 42 ans, l’interprète de Nous et Coco Câlindevenu père loin de Paris, a évoqué la suite de sa carrière, qu’il imagine moins “à l’avant-garde”.

Est-il difficile, avec la célébrité, de ne pas tomber dans une forme d’imposture ?

« Au contraire, je me sens de plus en plus libre, apaisée. J’ai juste envie de créer des choses qui me font plaisir, qui me font réfléchir, qui m’émeuvent, me font sourire, sont parfois teintées d’un message, d’une double lecture qui contient un petit clin d’oeil sur le coup. »

Que diriez-vous à ceux qui diraient que vous avez choisi des reprises par manque d’inspiration ?

« Je peux comprendre pourquoi les gens ont pu poser la question, mais il y a deux choses. Faire un projet de cover est, pour moi, peut-être un peu plus légitime. J’attise une nostalgie qui est ma naissance médiatique, une porte d’entrée dans le regard des gens.

« Ensuite, j’ai découvert que faire un album de reprises est tellement infini : presque deux ans de travail, un soin apporté aux arrangements, à la voix. C’est un travail pas loin d’être supérieur dans le temps à mes albums de chansons originales. Quant à l’inspiration, c’est mon métier, donc évidemment je sais comment le faire. »

Vous avez un garçon de 3 ans. La paternité a-t-elle changé votre rapport à votre vie d’artiste ?

« Oui, parce que ça a commencé avant que je sois papa. Quand j’ai déménagé il y a six ans, dans les Cévennes, dans un endroit très isolé. Ce rapport à la normalité, à la nature qui vous entoure, à une vie qui est forcément tout, sauf en accélération, ça a changé les choses. Quitte à prendre le TGV pour parler de ce que je fais, il faut que ça ait du sens.

« Et c’est certain que lorsque l’arrivée d’un enfant s’est ajoutée à ce cadre de vie, je me suis dit qu’il était urgent que dans cet équilibre entre l’artiste et l’homme, cette part de l’homme soit ancrée, consciente, présente. »

Cette nouvelle situation influence-t-elle votre façon d’envisager l’avenir ?

« L’endroit où je vis m’aide à comprendre ce qu’est la vie et à quel point elle est précieuse. Cela me fait penser aux années à venir, à une autre manière, sans doute, d’aborder la musique. Je ne sais pas quand, mais j’ai de plus en plus envie d’être de moins en moins présente sur le devant de la scène.

“Quand tu as la chance de réaliser certains rêves, soit tu te dis “j’en veux toujours plus”, soit que c’est incroyable d’avoir coché ces rêves, et maintenant tu n’as plus envie de les répéter pour le de mauvaises raisons. Je fais plutôt partie de ceux-là. Dans les dix prochaines années, mon objectif n’est pas du tout de construire un stade. C’est le contraire, c’est une décélération. »

Est-ce aussi une façon de se protéger d’avoir trop d’années ou de projets ?

« Je suis encore un peu intelligent et lucide, mais si je sens ça un jour dans les yeux de mon fils, je m’en veux encore. »

Alors, à quoi ressemblerait ce changement ?

«Je vois probablement de nouvelles chansons originales. Une autre façon de vivre la visite. Je pense que je vais avoir de plus en plus envie de travailler avec de jeunes artistes, d’être plus en retrait. Soutenez-les, créez des albums avec eux, mais conseillez-les aussi. J’ai plutôt envie de disparaître pour les aider à produire leur musique. »

 
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