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Le rappeur Gims porte plainte contre Booba pour harcèlement

Après l’ancienne reine des influenceurs Magali Berdah, de nouvelles accusations de harcèlement visent le rappeur Booba. Une autre figure du hip hop, Gims, a porté plainte contre lui fin août, déclenchant l’ouverture d’une enquête.

Pour les plaignants, les « agissements » de Booba « sont susceptibles d’être reproduits à grande échelle par les millions de personnes qui le suivent actuellement sur les réseaux sociaux ».

IMAGO/ABACAPRESS

Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris a confirmé qu’une enquête avait été ouverte, confiée à la Brigade de répression des infractions contre les personnes (BRDP).

Selon les informations dont l’AFP a eu connaissance au sujet de cette plainte pour harcèlement moral et cyberharcèlement, Gims, 38 ans, et Demdem, 37 ans, accusent Booba de les « agresser » « depuis six ans », « encouragé » par « un nombre absolument impressionnant de ses admirateurs », créant « une situation terrible de cyberharcèlement ».

Interrogé par l’AFP, leur avocat, David-Olivier Kaminski, a indiqué qu'”il est grand temps que ce harcèlement toxique cesse. Le harcèlement, ce n’est pas dire ce que l’on pense, c’est commettre une infraction pénale et en répondre un jour devant la justice”.

Selon une Source proche du dossier, Gims et Demdem auraient également récemment porté plainte contre Booba pour injure et diffamation.

L’entourage de Booba, 47 ans, et sa défense n’ont pas immédiatement réagi.

Attaques contre l’intégrité physique

Selon les plaignants, citant de nombreuses publications sur les réseaux sociaux, il s’agirait d’attaques sur « l’apparence physique » de Gims, Booba partageant des photos de l’intéressé sans ses lunettes, qu’il porte en permanence.

Dans un autre message, Booba aurait écrit : « Tu ressembles à une croquette pour chat, sale sorcier. »

L’une des dernières chansons de Booba, « Dolce Camara », est visée par la plainte comme le « point culminant » du harcèlement que le couple aurait subi.

Dans cette chanson chantée avec SDM, Booba dit notamment : « On les aime fraîches, très michtos (ndlr : en argot, une femme qui serait attirée par l’argent), qui savent accueillir comme Demdem. »

Dans une interview au Parisien publiée dimanche, Booba salue le succès de ce « morceau de pur rap (…) avec un règlement de comptes où je m’en prends à la femme de Gims, qui a insulté ma fille ».

Dans d’autres messages, le « Duc » de Boulogne aurait qualifié Demdem de « coucheuse », l’aurait comparée à « une pute » ou l’aurait présentée « en sous-vêtements dans un contexte et un cadre particulièrement sexualisés ».

Enfin, les plaignants dénoncent un prétendu message privé envoyé par Booba à Demdem : « Passe mes salutations à ton fils de pute de mari. »

« Cauchemar médiatique »

Pour les plaignants, les « agissements » de Booba « sont susceptibles d’être reproduits à grande échelle par les millions de personnes qui le suivent actuellement sur les réseaux sociaux ».

Selon eux, ce « cauchemar médiatique » aurait également « entraîné une perte importante de revenus de leur image » ainsi que « la dégradation du quotidien de leurs enfants ».

Figure du rap depuis les années 1990, Booba est engagé depuis plusieurs années dans une croisade contre les influenceurs dits « influvoleurs » et leurs pratiques commerciales présentées comme trompeuses.

Parmi ses principales cibles figure Magali Berdah, fondatrice de Shauna Events, spécialisée dans les influenceurs.

L’enquête sur ses pratiques commerciales trompeuses, ouverte à la suite de plaintes de Booba, a été classée sans suite en mars par le parquet de Paris.

Harcèlement moral

Le 2 octobre 2023, Booba a été mis en examen à Paris pour harcèlement moral aggravé en ligne à l’encontre de Magali Berdah, qui avait également porté plainte.

« J’ai fait ce que j’avais à faire », a confié Booba au Parisien dimanche. « Il y a eu beaucoup de corruption, une arnaque pyramidale, liée à des émissions de télé, j’ai failli couler (…). J’y ai perdu des plumes. Mais j’y suis arrivé grâce aux gens », a-t-il déclaré.

Gims, de son vrai nom Gandhi Bilel Djuna et anciennement connu sous le nom de Maître Gims, s’est d’abord fait connaître du grand public grâce au collectif de rap Sexion d’Assaut au début des années 2000, avant de se lancer en solo en 2013 avec l’album « Subliminal », porté par les tubes « J’me tire » et « Bella ».

Le chanteur aux lunettes noires, originaire du Congo et âgé de 38 ans, est depuis devenu l’un des rappeurs francophones ayant vendu le plus d’albums.

Il a notamment chanté avec la star colombienne Maluma (« Hola Señorita », 2019) et a été nommé « ambassadeur de la rumba congolaise » en 2022, aux côtés de son frère Dadju, également chanteur.

ATS

 
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