La définition de l’IA ouverte divise toujours le milieu

La définition de l’IA ouverte (le terme utilisé à l’échelle internationale est « open source ») est un enjeu important dans la régulation du secteur. L’IA Act européen s’appuie notamment sur ce terme pour exempter leurs concepteurs de certaines obligations :

« Les tiers qui mettent à la disposition du public des outils, services, processus ou composants d’IA autres que les modèles d’IA à usage général ne devraient pas être tenus de se conformer aux exigences en matière de responsabilités tout au long de la chaîne de valeur de l’IA. L’IA, notamment à l’égard du fournisseur qui les a utilisés ou intégrés, lorsque ces outils, services, processus ou composants d’IA sont rendus accessibles sous licence libre et ouverte. ».

En octobre, l’Open Source Initiative (OSI) a publié la version 1.0 de sa définition de l’IA. Lors des différentes phases d’élaboration de cette définition, les informations sur les données utilisées pour entraîner les IA ont été au centre des discussions. Des entreprises comme Meta, qui considère ses modèles Llama comme les leaders de l’IA open source, ne sont absolument pas disposées à donner des détails sur les données qu’elles utilisent. A l’inverse, certains acteurs de l’open source comme Linagora ont insisté sur le fait que seules les IA dont les données d’apprentissage sont connues devraient être considérées comme ouvertes.

Une définition qui fait sensation du côté de Debian

En fin de compte, la définition OSI 1.0 souligne la nécessité d’un « description complète » les données utilisées pour entraîner le modèle sans exiger que ces données soient complètement connues. Cette définition a convaincu certains acteurs comme Hugging Face, Linagora, :problabl. ou Mozilla qui l’ont officiellement approuvé.

Mais les développeurs Debian ont eu des positions assez virulentes contre cette définition sur leur liste de discussion. L’un d’eux, Mo Zhou, expliquait par exemple que « Les systèmes d’IA sont des logiciels et (pour citer Bruce Perens, auteur de DFSG [Debian Free Software Guidelines] et OSD [Open source definition] et fondateur d’OSI), les données de formation sont la source, donc l’OSAID [open source artificial intelligence definition] est fondamentalement incompatible avec l’OSD « . Rappelons également que la définition de l’open source est dérivée des Debian Free Software Guidelines (DFSG), comme l’OSI l’explique également en fin de texte.

Un autre développeur Debian opposé à la définition OSI, l’Australien Sam Johnston, a pris des mesures pour construire une organisation autour d’une définition qui inclurait clairement la publication des données de formation. Il propose notamment l’ébauche d’une autre définition, qui s’appuie également sur la définition originale de l’open source. Il commence par affirmer :

« L’open source ne signifie pas seulement l’accès à la source, mais la liberté pour les utilisateurs d’étudier, d’utiliser, de modifier et de partager le programme, à n’importe quelle fin et sans avoir à demander d’autorisation. Dans les cas où le logiciel s’appuie sur des données – notamment des bases de données, des modèles ou des supports – pour sa création, sa modification ou son fonctionnement, ces données sont considérées comme faisant partie intégrante du programme et sont soumises aux mêmes exigences. »

Une nouvelle structure : l’Alliance pour l’Open Source

Nos confrères de Context ont obtenu sa proposition de participer au AI Action Summit (Sommet d’action sur l’intelligence artificielle) organisé par l’Élysée les 10 et 11 février dans lequel il explique qu’une « Alliance pour l’Open Source » (AOS) est en train d’être créée. mis en œuvre. Celui-ci porterait notamment sur « sur la comme pôle stratégique pour encourager la collaboration et l’innovation dans le domaine de l’Open Source ».

Et étonnamment, alors que Linagora et :probabl. a approuvé le texte OSI, explique Sam Johnston « récentes rencontres productives avec Yann Lechelle, PDG de :probabl. et Alexandre Zapolsky de LINAGORA, ont contribué à lancer un effort de sensibilisation organisé pour impliquer les groupes nationaux de logiciels libres en tant que premiers utilisateurs et collaborateurs, contribuant ainsi à jeter les bases de la formalisation de l’AOS dans le domaine. publique ».

Il espère également pouvoir rallier l’association April, le projet Debian, la Free Software Foundation Europe, OpenForum Europe, Linux Australia, la Free Software and Open Source Foundation for Africa, OpenUK ou encore des structures internationales comme Software Freedom Conservancy, la Free Software Foundation, la Digital Public Goods Alliance, la Linux Foundation ou encore la Apache Foundation.

Avec cette nouvelle organisation, Sam Johnston souhaite « maintenir l’intégrité des principes Open Source ».

 
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