« Oui, nous sommes soulagés. Nous allons pouvoir recruter pour le poste de troisième salarié, actuellement libre. Sylvain Giraud, journaliste et animateur à Radio Cactus (basée à Semur-en-Brionnais et diffusée sur 92,2 FM), s’est félicité de la nouvelle en milieu de semaine, comme ses confrères des quelque 750 radios associatives qui couvrent le territoire français.
« Un signal fort pour la pérennité des radios non commerciales »
Le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) ne sera finalement pas amputé de plus de 10 millions d’euros, comme cela était autrefois envisagé dans le projet de loi de finances 2025. Un projet marqué du sceau de l’économie budgétaire. Donc fini, au moins pour 2025, la baisse de 30% des dotations, a assuré Laurent Saint-Martin, le ministre délégué chargé du Budget et des Comptes publics. “Un signal fort pour la pérennité des radios non commerciales”, s’est félicitée l’association Les Locales, qui regroupe deux organisations représentatives : le SNRL (Syndicat national des radios libres) et la CNRA (Confédération nationale des radios associatives). Des syndicats qui entendent cependant rester mobilisés et qui entendent surveiller les modalités de revalorisation des crédits FSER.
« Les technocrates obligés de réduire les budgets »
“Je n’ai pas paniqué après la première annonce mais j’attendais de voir à quelle sauce on allait être mangé”, a témoigné Sylvain Giraud ce jeudi. Cette histoire de coup de raboteur ressemblait à un coup de technocrates obligés de couper à coups de hache dans les budgets. Nos syndicats et nous, les associations de base, avons eu raison de nous mobiliser. Cela a payé», affirme le professionnel.
Comme Radio Cactus, Radio Val de Reins (RVR), diffusant dans tout le Roannais et le Beaujolais Vert, avait elle aussi exprimé ses craintes ces derniers jours, notamment sur son antenne, lors de la célébration des 10 ans du studio roannais. « Si cela est appliqué, nous n’aurons d’autre choix que de replier les voiles du navire RVR », a même annoncé Jean-Pierre Deroire. Un président fondateur de la radio aujourd’hui « satisfait » : « C’est la mobilisation qui a payé », souligne-t-il. Mais pour rester très réservé pour la suite : « Nous avons toujours avancé avec prudence dans notre radio. Là, nous n’avons pas de vision à long terme. Quelle sera la ligne politique à l’avenir ? Comme en pleine alpinisme, avant de mettre un pied devant l’autre, on s’assure que le terrain est solide et pour l’instant, le terrain, je ne me sens pas très en sécurité. Le recrutement d’un demi-poste qui était envisagé attendra donc un peu chez RVR.
Si l’horizon s’éclaircit donc pour ces petites structures, à Radio Cactus, Sylvain Giraud s’interroge encore sur un point : « Notre ministre de la Culture, Rachida Dati, s’est déclarée favorable à une proposition du RN pour mieux encadrer la répartition des crédits aux collectivités. stations de radio. Cependant, je vous rappelle que nous sommes déjà très contrôlés. On ne nous donne pas l’argent comme ça ?! l’employé. « Et si nous ne respectons pas le Contrat d’engagement républicain que nous avons signé avec l’État, ce dernier peut supprimer nos subventions quasiment du jour au lendemain. »
“Cette décision n’était pas fondée”
Il s’était mobilisé contre cet aspect du projet de loi de finances : Antoine Vermorel-Marques, député du Roannais, avait alerté le gouvernement sur ce sujet via une lettre adressée notamment au Premier ministre. Il avait également déposé, comme plusieurs parlementaires, un amendement demandant le retrait de ce point. “Je salue cette annonce qui est le fruit d’une mobilisation collective”, a-t-il déclaré aujourd’hui, s’estimant “heureux d’avoir porté ce combat à l’Assemblée nationale et au gouvernement pour que la raison l’emporte”.