Faute de blé, la majorité des 770 radios communautaires françaises (dont 35 bretonnes) vont-elles devoir couper le son ? C’est l’issue qu’ils redoutent depuis la lecture d’un passage du projet de loi de finances de l’État pour 2025 qui met en cause leur pérennité. « A priori, le budget alloué au ministère de la Culture est retenu à 4,4 milliards d’euros. Mais le gouvernement demande à la direction générale des médias et des industries culturelles de trouver 12 millions d’euros d’économies. Un effort que 85 % des radios communautaires soutiendraient à travers la réduction des allocations du Fonds de soutien à l’expression des radios locales. Ce qui se traduirait par une baisse de 30 à 35 % de nos budgets de fonctionnement », a évalué Morgane Durrenbach, coordinatrice de Radio U, à Brest.
800 emplois menacés
Avec ses collègues finistériens Pauline Daniel (Arvorig FM), Aurélie Deniel et Glenn Jaouen (Fréquence Mutine) et Jeanne Blanchard (Transistoc’h), réunis ce vendredi 18 octobre 2024, au bureau brestois du député Pierre-Yves Cadalen, ils estime que « 70 à 80 % des radios associatives et environ 800 emplois sont menacés en France » par cette mesure. La publicité – plafonnée à 20 % des recettes en échange du paiement de la FSEL – n’a pas pu compenser la perte. “Et puis nous ne sommes pas des radios commerciales mais des radios locales au service de la cohésion sociale d’un territoire.”
« Absurdité budgétaire »
Une position qui a l’oreille attentive du député de la deuxième circonscription du Finistère : « Il faut défendre le pluralisme médiatique. La production d’informations est centrale dans une démocratie. Alors que les titres détenus par Bernard Arnault et Vincent Bolloré reçoivent des millions d’euros d’aides publiques, ce choix politique de s’en prendre aux radios communautaires est une absurdité budgétaire que je combattrai à la Chambre”, promet le parlementaire LFI du groupe Nouveau Front populaire.
France
Musique