« Louise Attaque reste pour moi une colonne vertébrale »

« Louise Attaque reste pour moi une colonne vertébrale »
« Louise Attaque reste pour moi une colonne vertébrale »

Le chanteur de Louise Attaque révèle également sa force artistique en duo. Il explore la planète des sentiments avec six nouveaux morceaux partagés avec Renaud, Martin Luminet, Achille, Marguerite Thiam, Madjo et RR. “J’ai essayé d’être au meilleur endroit dans mon imagination pour que ces titres existent”, confie-t-il. Il sera en concert, avec Louise Attaque, à la Fête de l’Humanité qui se tiendra les 13, 14 et 15 septembre.

Dans le chœur de Mon ensemble entonné avec Soprano tu chantes : « Si vous voulez ma moitié, je vous donnerai la totalité de ma part. » Est-ce l’ambition de ces duos ?

Oui, car il faut voir le partage et la recherche de l’autre. C’est pour cela que je fais des duos depuis une dizaine d’années. Et ce qui compte, c’est qu’à partir de deux mondes, nous puissions en créer un troisième. Pour ce faire, il faut être perméable.

Est-il facile d’oser se rencontrer ?

Dans tous les cas, il faut l’essayer ! Parce que c’est enrichissant. Et cela fait partie de ma façon de travailler. En sortant du collectif avec Louise Attaque, je me suis rendu compte que je n’avais jamais travaillé avec autant de personnes que depuis mes débuts et j’ai ouvert la porte à ce qu’on appelle une carrière solo.

Quand on raconte une histoire ensemble, les mots changent, le choix des mots commence à résonner d’une certaine manière, ça « bouge » dans le sens où on repart avec quelque chose. On ne connaît pas forcément ce quelque chose tout de suite, on ne l’utilise pas forcément tout de suite, mais si on « infuse » un jour, ça sort.

Travailler avec Alain Souchon, qui nous guide, c’est génial, c’est une façon de voir et de comprendre comment il travaille par rapport aux mots. Avec un artiste de la jeune génération, j’apprends autre chose, les mots ne sont pas placés les mêmes. Nous ne pouvons que grandir à partir de cela.

Sur le chemintu entonnes avec Achille : « Nous ne sommes rien, sans aucun doute. » Quand t’est-il arrivé de vouloir, comme tu dis, “quitter la route” ?

Tout le temps ! Parce que j’ai envie de proposer des chansons qui ne sont pas toujours identiques mais dans lesquelles les gens retrouvent un peu de ce que je suis, parce que j’ai envie d’être reconnu. Pour ce faire, il faut éviter de tourner en rond. Nous voulons tous avoir une signature mais pas une recette.

Pour ce faire, il faut parfois sortir de la route, voir ce qui se passe si on sort de sa zone de confort. Je dirais qu’il vaut mieux épouser l’inconnu plutôt que de commencer à ruminer. C’était ma peur quand j’ai commencé ma carrière solo, je ne voulais surtout pas qu’on ait l’impression que je faisais la même chose mais seul.

Et cela rejoint le mot « élan », que l’on retrouve notamment dans Savez-vous ? avec Marguerite Thiam. Dans cette chanson de rupture, il est dit : « Plus d’aventure, plus d’inattendu. Nos gestes tendres ont disparu. Nous voilà, comme deux inconnus. Seul et sans élan… »

Il s’agit d’une rupture qui peut être romantique, amicale… C’est le fait que, du coup, deux personnes qui se connaissaient bien se retrouvent comme deux inconnus parce qu’il y a certaines choses qui s’estompent, disparaissent ou qu’on n’arrive plus à saisir. C’est quand quelque chose s’arrête. Et alors, comment fait-on ? C’est une photo d’un moment comme ça, une petite réflexion sur cette idée. Et du coup, oui, on manque d’élan !

Beaucoup de vos chansons sont bonnes…

Quand quelqu’un me dit ça, ça me donne envie d’aller écrire dessus ! J’essaie d’être rassembleur et d’ouvrir les fenêtres pour que l’air circule, et j’en suis content. Mon père disait que la musique devait être remboursée par la Sécurité Sociale. Je trouve cette formule drôle. Récemment, lors d’une émission de radio, je revoyais une chanson d’Alain Souchon, je disais juste que ses chansons me faisaient du bien. Cela me donne… de l’élan !

Dans ces duos, les rythmes sont détendus, les tempos ralentis et les paroles moins cinglantes que dans celles du répertoire de Louise Attaque. Pour quoi ?

Parce que ce n’est pas la même chose de se lancer dans une carrière solo ou avec un groupe. Dans un groupe, il y a quelque chose de très beau, c’est le fait de décider de créer ensemble. Du coup, on ne se demande pas si telle ou telle chose est bien faite, bien jouée, bien racontée, nous sommes ensemble et il faut y arriver ensemble. En solo, je peux me permettre d’avoir trois ou quatre batteurs ou guitaristes différents sur un même disque.

Qui ont des émotions et des expressions différentes…

C’est précisément ainsi que j’arrive à construire mon palmarès. Et je peux effectivement détendre un rythme avec telle ou telle sensibilité d’un musicien. Cela permet aux pièces de résonner d’une manière différente et d’exprimer autre chose. Aux Francofolies de La Rochelle, en juillet, je proposerai également une création pour le concert Éclect ! ça, avec un quatuor à cordes.

Cet été, vous partez également en tournée avec Louise Attaque. Dans quel état d’esprit ?

Nous poursuivons la tournée des festivals de l’année dernière. Tout est parti de l’envie de fêter nos 25 ans de carrière dans une salle parisienne en faisant des concerts gratuits pour dire merci, tout simplement, à toutes les personnes qui nous suivent depuis tant d’années et qui apportent la musique à la génération qui suivra. car nous avons un très large public avec des enfants. C’est génial d’avoir des enfants ! Et de là est née l’envie d’enregistrer notre dernier album Terreet ça se passe tellement bien qu’après avoir fait tous nos festivals et notre Zénith en 2023, on a eu envie de prolonger cette tournée, c’est la seconde moitié.

Gardez-vous toujours la même conception concernant le choix des titres ?

Oui, comme d’habitude on commence par jouer notre premier disque presque dans son intégralité et dans l’ordre, et, dans un deuxième temps, on joue les autres albums. Les gens ont répondu présent à notre nouvel opus, il nous laisse un espace de liberté, il faut être à la hauteur. En tout cas, Louise Attaque reste pour moi une colonne vertébrale.

Vous vous produirez également à la Fête de l’Humanité qui se tiendra les 13, 14 et 15 septembre. Que vous inspire cet événement ?

Pour moi, c’est avant tout une grande fête de rassemblement. J’y ai joué une fois avec Louise Attaque, une fois en solo. Cela permet aux gens de se rassembler et c’est quelque chose qui nous touche. Avec mes camarades de classe, nous sommes très heureux de participer à nouveau. C’est un moment ensemble, un événement qui rassemble.

Dans Décompresservous rappelez à juste titre l’importance de « s’évader, s’inventer, des allées et venues, des secrets, des lignes droites, des détours, une grande histoire d’amour ».

C’est exactement ce que j’espère pouvoir faire. Il n’y a rien de tel que l’imagination pour cela. Je fais un métier qui est aussi ma passion, qui me permet de rencontrer tous ces artistes avec qui je fais des duos. Ce sont des rayons de soleil. La lumière entre tout le temps, j’ai une chance incroyable.

Gaëtan Roussel, Éclectique ! que, version de luxe, ClapHands/Play Two. En tournée avec Louise Attaque le 5 juin aux Nuits de Fourvière à Lyon ; le 6 à Argelès-sur-Mer ; le 30 à Solidays, à Paris, et, en septembre, à la Fête de l’Humanité, dans l’Essonne…

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