De Fleetwood Mac à Nancy Sinatra, les airs juvéniles de Sharleen Spiteri, du Texas

De Fleetwood Mac à Nancy Sinatra, les airs juvéniles de Sharleen Spiteri, du Texas
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Fille d’un artiste fan de jazz et d’un capitaine de vaisseau passionné de rock, la chanteuse originaire du Texas raconte la joyeuse bande sonore de son enfance à Glasgow et les débuts de son groupe.

Sharleen Spiteri à 13 ans avec sa petite sœur Corinne. Collection personnelle

Par Valentine Duteil

Publié le 28 avril 2024 à 15h30

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ÔOù avez-vous passé votre enfance et dans quel environnement ?
J’ai grandi dans le quartier Finnieston de Glasgow. [Écosse]. Nous vivions avec mes parents et ma petite sœur dans un grand immeuble de cinq étages. Mon père était capitaine dans la marine marchande. Ma mère, artiste de vitrines, décorait les vitrines de nombreux magasins de la ville. Assez timide et très calme, je n’aimais pas l’école. Sur tous les bulletins scolaires que tenait ma mère, les professeurs mentionnaient mon incapacité à comprendre la langue.

Pour un futur auteur, c’est assez ironique. Je ne m’intégrais pas aux autres étudiants. J’avais de longs cheveux noirs, je portais de gros t-shirts de baseball, des jeans coupés et des chaussettes tube. C’était un peu mon uniforme. Je me déplaçais en skateboard. Avec mon petit groupe d’amis, nous adorions aller au parc à vélo, jouer au baseball avec la batte que mon père m’avait ramené des États-Unis. J’ai quitté le lycée à 15 ans, quand mes amis, tous un an plus âgés, sont partis.

Est-ce que tes parents écoutaient de la musique ?
Ma mère, qui était une femme très élégante au style un peu hippie, aux yeux bleus et aux longs cheveux blonds, adorait Mahalia Jackson, les Staple Singers, Al Green, Marvin Gaye et Billie Holiday. Mon père aimait les Byrds, Gene Clark, les Beatles, Fleetwood Mac, les Eagles, Johnny Cash et les Rolling Stones. Souvent absent pendant de longues périodes pour le travail, à son retour, il dépensait tout son argent chez le disquaire. Je me souviens du jour où il a passé l’après-midi dans le salon à danser comme une rock star de San Francisco sur le disque. Rumeurs, par Fleetwood Mac, augmentez le volume.

Quelle est votre chanson préférée de votre enfance ?

Vers l’âge de 9 ans, mes parents m’ont offert un vieux tourne-disque Dansette avec une pile de disques vinyles, dans laquelle il y avait Ces bottes sont faites pour marcher’ par Nancy Sinatra. Quand je l’ai passé pour la première fois, mon cœur s’est mis à battre très vite, je me suis senti étrange, envahi par une joie infinie. Adolescente, écouter Marvin Gaye et Tammi Terrell m’a procuré d’intenses émotions de bonheur. Je n’avais jamais rien entendu d’aussi beau.

Quel a été le premier concert auquel vous avez assisté ?
Celle de Simple Minds, chez Tiffany’s, à Glasgow. Je devais avoir 14 ans. Mon cousin m’y a emmené avec une fausse carte d’identité, l’entrée étant interdite aux moins de 18 ans. Je me souviens de l’odeur de l’alcool, de la fumée de cigarette, des spectateurs tous habillés en tenues tendances. Les lumières se sont éteintes et Jim Kerr est remonté sur scène en courant sous les acclamations de la foule. J’ai adoré son énergie. A ce moment-là, j’ai remarqué sa chemise en soie. J’en ai même parlé dans le documentaire auquel j’ai participé sur le groupe. A la sortie du film, il m’a appelé et m’a avoué que c’était une blouse qu’il avait empruntée à sa mère !

Avez-vous appris la musique étant enfant ?
Mon père jouait de la guitare, ma mère chantait magnifiquement et mon grand-père était un excellent pianiste de boogie-woogie. Il y avait de nombreux instruments de musique chez mes grands-parents. Avec ma sœur et mes cousins ​​(dont deux sont devenus musiciens), nous nous amusions souvent à jouer du piano ou du petit orgue à pédales, l’un soufflant l’air, l’autre appuyant sur les touches. J’ai commencé à jouer de la guitare à l’âge de 10 ans. Mon père m’a montré quelques accords et très vite, j’ai commencé à travailler seul. La première chanson que j’ai apprise était rêves, par Fleetwood Mac.

J’ai rencontré Johnny McElhone quand j’avais 17 ans. Il faisait déjà partie d’un groupe mais souhaitait en créer un nouveau. Un ami commun a enregistré ma voix sur une cassette et la lui a transmise. Nous nous sommes donné rendez-vous et, le soir, nous avons commencé à travailler ensemble. C’est aussi le soir même que nous avons composé Je ne veux pas d’amant. Notre objectif était d’écrire les meilleures chansons possibles. Nous avons joué notre premier concert en 1988, quand j’avais 21 ans, au University Bar de Dundee. J’étais terrifié. La scène mesurait 30 centimètres de haut et tout le monde dans le public était plus grand que moi. J’ai passé le concert accroché au manche de ma guitare qui me servait de barrière de sécurité.

Vous souvenez-vous de la première chanson que vous avez écrite ?
Le tout premier que j’ai écrit est Je ne veux pas d’amant, avec Johnny. C’est assez incroyable. Nous avons composé et écrit ensemble. Il commençait à jouer une ligne de basse et je chantais dessus, sans vraiment y mettre de mots. Petit à petit, la chanson est née, une semaine avant mes dix-huit ans !

Sharleen Spiteri, du Texas, à l'époque du hit

Sharleen Spiteri, du Texas, à l'époque du hit

Sharleen Spiteri, du Texas, à l’époque du tube “I Don’t Want A Lover”. Photo Julian Broad

 
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