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Pop Montréal | Beverly Glenn-Copeland : une carrière en clair-obscur

Le nom de Beverly Glenn-Copeland ne vous dit probablement pas grand-chose. Pourtant, c’est la plus belle histoire de résurrection musicale depuis « Sugarman » Rodriguez. Et cette histoire commence à Montréal…


Publié à 01:01

Mise à jour à 10h00

Début d’entretien difficile. On nous avait prévenu que Beverly Glenn-Copeland, 80 ans, était fatiguée, et il nous avait demandé d’envoyer nos questions à l’avance, ce que nous avons fait sans rechigner… même si c’est contraire au règlement de la maison.

Notre objectif était de revenir sur la carrière de ce chanteur atypique, peu connu du grand public. Mais sa femme et agente Elizabeth, qui insiste pour être présente lors de l’entrevue (on comprendra plus tard pourquoi…), nous fait savoir qu’il serait préférable de se limiter aux projets en cours, à commencer par le spectacle prévu ce jeudi au festival Pop Montréal.

Au passage, on apprend que le concert réunira neuf musiciens et chanteurs. Qu’il y aura une chorale. Des invités. Et que le couple a failli acheter une maison dans les Laurentides il y a quelques années, avant de se rabattre sur Hamilton, en Ontario, d’où il nous appelle par Zoom, en direct de son balcon.

Après ce détour inattendu, nous parvenons tout de même à revenir à notre plan de match initial, soulignant auprès de nos interlocuteurs que le passé peut parfois éclairer le présent, surtout lorsque la personne concernée a eu un parcours aussi particulier, avec des ramifications jusqu’au Québec.

Il faut souligner que la carrière musicale de Beverly Glenn-Copeland a débuté dans notre métropole. Selon Wikipédia, le chanteur transgenre d’origine américaine aurait été l’un des premiers noirs à étudier à l’Université McGill au milieu des années 1960, alors que son prénom était Beverly. À notre connaissance, l’artiste n’était pas très bien vu par l’institution, en raison de ses problèmes de transgenre.

Mais il garde néanmoins de bons souvenirs du Québec, où il a enregistré son premier album en 1970 sous étiquette CBC, un bijou de folk jazz dans la veine de Joni Mitchell et Tim Buckley, qui n’a malheureusement pas trouvé son public.

Des échecs à la redécouverte

De retour à Toronto, Beverly Glenn-Copeland enregistre un excellent deuxième album en 1971 avec les jazzmen Lenny Breau, Jeremy Steig et Doug Riley. Mais le disque tombe lui aussi aux oubliettes, en raison de son côté inclassable. « Il y avait ce type chez Sam the Record Man qui adorait cet album. Il voulait le mettre dans son magasin. Le problème, c’est qu’il n’y avait aucune catégorie correspondant à ma musique. Alors il n’en a rien vendu », raconte en riant l’auteure-compositrice-interprète.

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PHOTO AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE TRANSGRESSIVE RECORDS

Le premier album de Beverly Copeland

Beverly Glenn-Copeland a ensuite gardé un long silence sur la scène discographique. Cela ne l’a pas empêchée de continuer à composer en toute confidentialité, de collaborer avec d’autres musiciens (dont le musicien folk Bruce Cockburn), d’écrire des chansons pour Rue Sésame et jouer un personnage récurrent dans la série pour enfants Monsieur DressupÉquivalent canadien-anglais de Bobino Ou Passe-Partout.

Sorti sur cassette en 1986, l’album Fantasmes de clavier marque un tournant dans la carrière du chanteur. Il tend désormais vers une sorte de pop song new-age lyrique, inspirée de sa pratique du bouddhisme et basée sur l’utilisation de synthétiseurs. Le résultat est lumineux. Comme ses prédécesseurs, l’album part malheureusement dans le beurre et son auteur reste dans l’oubli… du moins jusqu’à la réédition de Fantasmes de clavier en 2016 sur un petit label canadien, qui marque le début de sa rééducation.

Extrait de Toujours nouveaupar Beverly Glenn-Copeland

Cette fois, Beverly Glenn-Copeland ne passe pas inaperçu. Il fait forte impression auprès d’une nouvelle génération de mélomanes branchés, qui découvrent sa voix profondément touchante, porteuse « d’espoir, de compassion et d’émerveillement », selon le site de référence Toute la musique.

À 70 ans et plus, sa carrière connaît un second souffle, à l’image de celle de Sixto Rodriguez, revenu à la vie en 2012 grâce au film Homme à sucreLa réhabilitation de Glenn Copeland se traduira, entre autres, par la réédition de ses anciens disques, la sortie d’une compilation (Transmission), la réalisation d’un documentaire sur son histoire (L’histoire de Beverly Glenn Copeland), de nombreux spectacles, un prix Polaris en 2020 et la sortie d’un nouvel album en 2023 (Ceux qui sont devant), son premier depuis 2004 ! Pour couronner le tout, l’artiste a depuis officialisé sa transition, ouvrant la voie à des artistes trans qui occupent désormais la scène pop, dont Anhoni, ex-Anthony and the Johnsons, un exploit en soi.

Extrait de Port (Chanson pour Elizabeth)par Beverley Glenn-Copeland

Passer le flambeau

La « résurrection » de Beverly Glenn-Copeland est probablement due aux vertus apaisantes et thérapeutiques de ses chansons, denrée si recherchée en ces temps anxieux. Lorsqu’on lui demande comment il parvient à rester aussi optimiste malgré l’obscurité ambiante, il répond que « porter ce flambeau » est sa responsabilité, et qu’il doit montrer la voie aux plus jeunes.

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PHOTO BRIANNA-ROYE, FOURNIE PAR L’ARTISTE

Beverly Glenn-Copeland

Pourquoi contribuer à la peur quand on peut contribuer à l’espoir ?

Beverly Glenn-Copeland

À en croire Elizabeth, il est fort probable que ce concert soit le dernier de Beverly Glenn-Copeland à Montréal. « La tournée est vraiment difficile », dit-elle, la décrivant comme un « champ de cygnes » sur scène pour l’octogénaire.

Ce dernier, d’ailleurs, ne semble pas manquer de projets, puisqu’il travaille actuellement à l’élaboration d’une comédie musicale, à l’écriture d’un livre et à une collaboration avec le chanteur anglais Sam Smith pour une compilation dédiée à la communauté trans (sortie prévue fin octobre). Beverly Glenn-Copeland confie également avoir bouclé un cycle créatif, puisque ses nouvelles chansons seront désormais sans paroles – mais pas sans voix. « J’ai atteint la fin des mots », confie-t-il.

La fin des paroles ? Pas tout à fait. Discret tout au long de l’entretien – dirigé d’une main de fer bienveillante par sa femme – le chanteur demande à mettre un terme à la conversation. Il s’approche de la caméra puis fait l’éloge de sa partenaire, comme pour excuser ses exigences et ses interventions. « Je dois vous dire que je n’aurais pas pu faire cette interview sans elle, dit-il. Pour moi, ça devient plus compliqué. Alors j’insiste : c’est grâce à Elizabeth que j’ai pu vous parler… »

Noté.

Beverly Glenn-Copeland, le jeudi 26 septembre, 19h45, au Théâtre Rialto, dans le cadre de Pop Montréal

Consultez la page de l’événement

Début de la démence

Les raisons de cet échange difficile ont été dévoilées quelques jours plus tard. Sur Instagram, Beverly et Elizabeth Glenn-Copeland ont annoncé publiquement lundi que le chanteur souffrait depuis quelque temps d’un « trouble cognitif connu sous le nom de démence », une maladie cérébrale qui « affecte notamment sa mémoire » et « l’éloigne » du monde petit à petit. Elizabeth souligne que cette mauvaise nouvelle survient à un moment où l’artiste traverse une « grande période de renouvellement créatif ». Le concert à Montréal aura lieu comme prévu. Il s’agira du dernier concert de Beverly Glenn-Copeland en sol canadien.

Voir la publication sur Instagram.

Pop Montréal : les choix du programmateur

Plus d’une centaine d’artistes se produiront au festival Pop Montréal, du 25 au 29 septembre. Comment s’y retrouver? Dan Seligman, le programmateur de l’événement, nous propose quelques suggestions.

Iris DeMent

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PHOTO FOURNIE PAR POP MONTRÉAL

Iris DeMent

Une légende folk discrète, dans la lignée d’Allison Krauss et Gillian Welsh. « Je pense qu’elle mérite plus d’attention. Elle a fait certains des meilleurs disques du genre depuis au moins trois décennies », estime Dan Seligman. Une rare visite à Montréal pour cette sexagénaire américaine.

Rialto, le 25 septembre, 20h

Faux Réel

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PHOTO FOURNIE PAR POP MONTRÉAL

Le duo faux-réel

New wave ? pop ? eurodance ? électrotrash ? Seligman préfère parler d’un « boys band décalé ». On nous dit que ce serait leur premier concert au Canada.

Piccolo Rialto, 26 septembre, 23h

Claire Rousay

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PHOTO FOURNIE PAR POP MONTRÉAL

Claire Rousay

Expérimental, ambient, pop, avec vocodeur, musique concrète, archives sonores, fluidité des genres, dans tous les sens du terme. « Une musique exigeante et captivante. »

Rialto Hall, 27 septembre, 22h

Edith Nylon

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Edith Nylon

Groupe culte de la nouvelle vague française des années 80. Que dire de plus ?

Sala Rossa, 28 septembre, 20h

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PHOTO FOURNIE PAR POP MONTRÉAL

Caméléon de Rosario

Caméléon de Rosario

Pop underground performative inspirée de Berlin et de Maniwaki, avec moustache en prime. « L’un des artistes locaux les plus intéressants », selon le programmateur en chef.

Maison du Peuple, 26 septembre, 20h15

Visitez le site de Pop Montréal

 
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