Une station de radio francophone achète deux stations de radio anglophones dans l’est de l’Ontario

Une station de radio francophone achète deux stations de radio anglophones dans l’est de l’Ontario
Une station de radio francophone achète deux stations de radio anglophones dans l’est de l’Ontario

Aussi rare que le phénomène puisse paraître, une radio communautaire francophone de l’Est ontarien vient de relever le défi d’acquérir deux stations commerciales anglophones. GO FM de Casselman a signé cette semaine une entente avec Evanov Communications Inc. (ECI) pour le transfert des actifs du média Hot Country de Clarence-Rockland et Hawkesbury.

Le groupe ECI avait annoncé plus tôt ce mois-ci qu’il fermerait trois de ses stations de radio à Ottawa, Hawkesbury et Clarence-Rockland à compter du 20 septembre. Mais contre toute attente, les parties ont finalement annoncé cette semaine qu’elles avaient conclu une entente pour acheter deux des trois stations anglophones qui devaient fermer.

Après une évaluation complète des acheteurs potentiels capables d’assurer la continuité des opérations, ECI a sélectionné GO FM. CHRC-FM et CKHK-FM continueront de desservir les communautés anglophonesL’ECI a déclaré dans un communiqué.

Des conditions mutuellement avantageuses

Le PDG de l’ECI, Paul Evanov, a même déclaré qu’il était heureux d’avoir atteint un tel objectif. conditions mutuellement avantageuses.

Cet accord garantit que les deux stations continueront de desservir leurs communautés respectives sans interruption et qu’elles resteront de véritables stations locales.il a écrit.

De son côté, le directeur général de GO FM, Mathieu Manning, estime qu’il s’agit d’une opportunité d’affaires à ne pas manquer.

C’était probablement une bonne opportunité commerciale pour notre radio d’acquérir ces deux stations qui ont évidemment besoin d’un peu d’amour, mais qui ont beaucoup de potentiel et qui peuvent permettre à notre station de gagner des revenus supplémentaires. C’est aussi une opportunité de répartir les dépenses.il l’a confié en entrevue à Radio-Canada.

UN OBNL qui achète des stations de radio commerciales

L’une des particularités de cette affaire est qu’il s’agit d’un organisme à but non lucratif qui achète des entreprises commerciales. Une transaction extrêmement rare selon le directeur par intérim de l’Alliance des radios communautaires (ARC) du Canada, Simon Forgues.

Ce n’est pas très courant. En fait, je dirais même que c’est assez exceptionnel dans la mesure où je n’ai jamais entendu parler de ce genre de chose.

Une citation de Simon Forgues, directeur par intérim de l’Alliance des radios communautaires du Canada

Cela dit, nous constatons que les stations de radio membres de notre organisation, l’Alliance des radios communautaires du Canada, ont déjà fait l’acquisition de médias locaux, des journaux en l’occurrence. Or, l’achat de stations de radio demeure assez rare.il continue.

M. Forgues estime qu’il pourrait s’agir d’une stratégie visant à tirer profit de deux stations de radio en activité plutôt que de les voir disparaître.

Peut-être que la station a aussi compris que dans un contexte comme celui dans lequel elle évolue, il est peut-être préférable d’avoir trois stations de radio, dont deux anglophones avec la station de radio francophone, que de se retrouver seule sur son marché, si on veut essayer de vendre de la publicité nationale, alors s’adresser aux grandes bannières.il souligne.

Face à ces questions, Mathieu Manning explique que ce type de projet est tout à fait légal.

Étant donné que nous sommes une radio communautaire, nous sommes en fait un organisme à but non lucratif, cela ne nous empêche pas d’être actionnaires d’une entreprise à but lucratif dont la mission sera de générer des profits et ces profits seront versés sous forme de dividendes.il maintient.

Mathieu Manning, directeur général de GO FM

Photo : Avec l’aimable autorisation de Mathieu Manning

Pour le directeur général de GO FM, le bénéfice à tirer pourrait même aller au-delà de l’économie.

Ces dividendes se traduiraient évidemment par notre mission francophone, donc avec plus de programmation, l’embauche de plus de personnel, que ce soit en animation ou en journalisme pour faire avancer notre mission d’informer et de divertir la communauté francophone de l’Est de l’Ontario.il ajoute.

Simon Forgues estime que cette transaction pourrait être une façon d’aider une radio francophone à générer des revenus d’une manière différente, surtout connaissant le passé d’ECI à cet égard.

Evanov Communications avait à l’époque contribué financièrement à l’Alliance des radios communautaires du Canada pour la production et la diffusion dans notre réseau radiophonique d’un palmarès francophone qui faisait la promotion d’artistes des communautés francophones. Il y a donc peut-être aussi un peu de ce capital de sympathieil suppose.

Rapprocher les communautés anglophones et francophones

L’autre particularité de cette acquisition reste au niveau de la langue puisque les stations de radio n’ont pas vraiment la même vocation. Sur ce point également, Mathieu Manning se veut rassurant quant à la vision derrière cette initiative.

Nous nous concentrerons sur la programmation locale [anglophones] afin d’en faire de véritables piliers de leurs communautés. Nous sommes impatients de mettre en œuvre des initiatives qui unissent les communautés francophones et anglophones de la région, renforçant ainsi la collaboration et les liens communautairesil s’étale comme une perspective.

La vision est de rapprocher ces radios au plus près de leur communauté, de parler le plus possible de leur communauté et de l’actualité locale.

Une citation de Mathieu Manning, directeur général de GO FM

GO FM n’a pas souhaité dévoiler le coût de la transaction puisqu’elle prévoit déposer une demande auprès du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) pour obtenir officiellement les actifs des deux stations de radio anglophones. La décision du régulateur pourrait prendre plusieurs mois avant d’être connue.

Contactée par Radio-Canada, ECI a refusé notre demande d’entrevue.

Avec les informations de Nelly Albérola

 
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