Entretien réalisé par Yohann Ruelle.
Avant de parler de l’aventure « Popstars », pouvez-vous vous présenter ?
Orisha : Bien sûr ! Je m’appelle Orisha, j’ai 25 ans, je suis Scorpion et je fais de l’Afropop.
Moi : Enchantée, je m’appelle Mia, j’ai 21 ans. Je suis la plus jeune ! Je suis Gémeaux et mon style de musique est un mélange entre folk, néo soul et un peu de reggae aussi.
Régina : Je m’appelle Regina, alias Gina ! J’ai 26 ans, je suis vierge, le meilleur signe du monde (Ses compagnons regardent avec désapprobation) et je fais de la soul et de la pop.
Yasmine : Et enfin je suis Yasmeen, j’ai 21 ans, je suis Balance et je fais du R&B, de la néo soul et de l’afro.
Quand Alonzo, Louane et Eddy de Pretto ont annoncé que vous faisiez partie du groupe gagnant, que se passait-il dans votre tête ?
Orisha : Explosion !
Régina : C’est le mot. (Rires)
Orisha : C’est plus dans le cœur je pense que dans la tête. J’avais vraiment le sentiment qu’il…
Moi : arrêté.
Orisha : …est sorti de moi !
Moi : Et je ressens aussi une part de déni. Il nous a fallu un certain temps pour comprendre que nous avions vraiment réussi et que nous allions désormais entrer dans le monde sérieux de la musique.
Aucun garçon n’a réussi à atteindre le groupe final. Etes-vous déçu ?
Orisha et Regina : Pas nécessairement.
Yasmine : Déçus, non. Je pense qu’on ne s’attendait à rien. On attendait juste de voir si on allait gagner, c’était notre première préoccupation. (Rires) Je pense que le jury a fait un bon choix, dans le sens où on s’entend très bien. Ils ont en quelque sorte réussi à capter l’alchimie.
Pourtant, vous ne vous connaissiez pas du tout avant ! Et vous avez quatre individualités très fortes. Comment s’est passée la cohabitation ?
Régina : DONC…
Orisha : Très bien dans l’ensemble !
Régina : Très bien dans l’ensemble, oui ! Mais évidemment au début, un peu complexe car on ne se connaît pas. Alors on apprend à se connaître, il a fallu faire des petits ajustements et au final, tout se passe très très bien. On est une famille.
C’est aussi une expérience sociale.
Yasmine : Totalement!
On a vu apparaître quelques tensions au fil des épisodes. Est-ce que cela fait partie du jeu ?
Régina : Oh oui.
Yasmine : Mais totalement. Ça fait même partie de l’humanité j’ai envie de dire ! Créer des liens aussi vite et au début qui sont encore un peu fabriqués, c’est compliqué. Il faut apprendre à connaître la personne, apprendre à se construire. Il faut créer des liens sincères et ce n’est pas facile avec la tension, la pression, le travail à faire. C’est difficile de démêler les choses. Donc oui, c’était compliqué, mais c’est beaucoup mieux.
Régina : Nous l’avons fait !
Orisha : Il faut aussi se regarder soi-même. Je crois que c’est ça qui est difficile.
Quelle est la clé pour désamorcer les situations ?
Yasmine : La communication et la compréhension. C’est la clé de tout.
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Vous écrivez et composez des chansons tous les quatre. Est-ce l’époque des groupes préfabriqués à qui on imposait toutes les décisions créatives ?
Régina : C’est fini.
Orisha : Fini !
Régina : Cela n’existe plus. Nous avons décidé de prendre les choses en main et de montrer à quel point nous sommes des artistes terre à terre. Et je pense que nous avons fait notre travail. Ils nous ont fait confiance. J’ai hâte que le public découvre l’intégralité de tout ce que nous sommes.
Est-il essentiel pour vous d’imposer votre couleur artistique ?
Moi : C’est clair et je pense que c’est un peu notre objectif dans Sor4 : mélanger nos quatre univers et créer quelque chose de nouveau. Nous voulons surprendre les gens.
Parmi les cinq chansons que vous avez enregistrées durant l’émission, vous avez choisi « Comment on s’aime » comme premier extrait. Pourquoi ce titre en particulier ?
Orisha : Déjà, c’est assez nouveau dans le paysage musical français, au-delà du fait que nous soyons un groupe de quatre femmes. Ça a une couleur un peu particulière et on l’a tout de suite vu au niveau des images du clip. On s’est tout de suite dit que c’était la meilleure option parmi les cinq.
Régina : Il y a aussi un superbe beau message derrière, un message d’amour, d’acceptation de soi et des autres, ça va parler aux gens. C’est génial !
Moi : Un premier single est une porte d’entrée.
La drum and bass est un genre peu répandu en France. C’est quand même risqué !
Yasmine : Cela aurait pu être un risque d’un certain point de vue, mais nous l’avons plutôt pris comme une innovation. La drum and bass existe, dans notre pays elle n’est pas aussi écoutée et appréciée [que d’autres styles] mais c’est quelque chose qui peut être beaucoup plus médiatisé. C’est vraiment un super style musical, surtout dans un girl band avec plusieurs voix, des harmonies… Quand la musique est bien faite, c’est beau !
Regardez le clip « How we love each other » de Sor4 :
Avec cette émission, vous gagnerez en notoriété, les projecteurs peuvent parfois être éblouissants. Avez-vous peur ?
Régina : Un peu !
Moi : Oui…
Orisha : En fait, il y a certains aspects qui nous font peur, d’autres que nous avons hâte de vivre bien sûr. Nous sommes conscients qu’il y a des règles, que tout cela est presque un jeu avec beaucoup d’étapes. Alors oui, nous avons des appréhensions sur beaucoup de choses mais nous avons aussi beaucoup de chance. C’est un juste milieu à trouver.
Comment gérer cette couverture médiatique soudaine ?
Moi : Notre avantage c’est que nous sommes quatre. C’est vraiment notre force ! On peut discuter, on fait le point après chaque journée, on fait des méditations… (Sourire)
Yasmine : Vraiment !
Moi : Nous pensons à notre bien-être et pour l’instant, cela fonctionne très bien.
En 2024, il y a une nouvelle donnée qui n’existait pas à l’époque de L5, Linkup ou Sheryfa Luna, ce sont les réseaux sociaux. Est-ce un atout ou un fardeau ?
Régina : Je pense que c’est un atout mais ça peut être un peu dangereux, dans notre génération, vu tout ce qu’on délivre. Mais on est bien entouré et on parle beaucoup de ce sujet. On va se protéger mais c’est évidemment un atout considérable à partager avec notre public, c’est sûr.
Comment vous préparez-vous aux inévitables critiques qui surgiront ?
Moi : Nous savons qu’il y en aura.
Yasmine : Détachement. Nous nous détachons émotionnellement de la critique, qu’elle soit positive ou négative, car ce n’est pas ce qui nous définit. Nous nous connaissons, nous nous connaissons, nous savons que nous voulons partager notre musique, notre art. Nous nous détachons de toute critique.
Il faut savoir garder ses distances et ne pas le prendre personnellement…
Yasmine : Absolument ! Il ne faut jamais prendre les choses personnellement, totalement.
Moi : D’autant plus que le cerveau humain se focalise souvent sur les choses négatives. Il oublie qu’il peut y avoir un avis négatif parmi des milliers de messages positifs. En fait, il faut essayer de mentir à notre cerveau pour se concentrer sur le positif.
Votre premier EP est déjà disponible. Un premier album est-il en préparation ?
Orisha : Alors c’est…
Régina : Écoutez, c’est confidentiel !
Yasmine : Peut-être, peut-être pas…
Régina : Restez connecté!
Avec qui aimeriez-vous travailler, que ce soit en tant qu’auteur ou pour un long métrage ?
Yasmine : J’en ai tellement en tête !
Régina : J’en ai déjà un ici : Josman. Josman, s’il te plaît ! Il a une plume de fou, je pourrais mourir pour cette plume.
Yasmine : J’aimerais que tu me laisses faire un feat avec Mister Nov. Faisons Sor4 x Nov, s’il te plaît !
Orisha : Ce serait incroyable.
Moi : Mon rêve serait de faire un exploit avec Aurora.
Les trois autres : Oh, wooooooow!
Moi : Je suis fan de cette dame.
Orisha : Pour moi, le vrai gardien c’est Hamza. Je crois que je tombe par terre. Je n’arrive plus à me relever.
Tout s’est passé très vite pour vous dans « Popstars ». Vous sentez-vous prêt ?
(D’une seule voix) Ouais.
Yasmine : Nous sommes nés prêts.
Moi : On a tellement évolué depuis le début du tournage, depuis la fin de la série. Il y a eu du changement !
Orisha : Nous ne sommes plus les mêmes. Ce que vous verrez à l’antenne, c’est un peu de nous qui a vraiment évolué depuis. Nous savons que pour l’avenir, cela ne promet que de bonnes choses. Nous allons continuer sur cette voie.