La fin de saison est aussi l’occasion de s’intéresser à des sujets plus nostalgiques. Aujourd’hui, nous allons parler de la fin d’une association historique en MotoGP, qui semblait presque éternelle, tant les deux entités allaient ensemble. Ducati et Pramac Racing ne sont plus ensemble, c’est donc l’occasion de revenir sur leur parcours commun.
Des débuts difficiles
Même si Pramac est client Ducati depuis 2005, l’équipe existait déjà bien avant cela. En effet, le projet de 2005 réunissait, dans un même écrin, les équipes Antin – une équipe créée en 1999, client Yamaha jusqu’en 2003 puis Ducati privée en 2004 –, ainsi que l’équipe Pramac Racing, née en 2002 et qui utilisait des Honda. . En effet, il ne s’agissait pas toujours d’Italiens. En 2005, les deux ne font donc qu’un, prenant le nom de la société Pramac, une entreprise mondiale spécialisée dans le stockage d’énergie et les générateurs.
Les débuts de Kallio en MotoGP.
En 2005, le programme Ducati n’était en cours que depuis deux ans, ce qui rendait la tâche extrêmement difficile. Le premier pilote Ducati Pramac n’était autre que Roberto Rolfo. Seul dans le box, le vice-champion du monde 250cc 2003 n’a réalisé aucun exploit, d’autant qu’il disposait d’une GP4 de l’année précédente. Vint ensuite l’obscur José Luis Cardoso, accompagné d’Alex Hofmann, suivi, en 2007, d’Alex Barros. Cette saison est charnière, car Pramac choisit Bridgestone, et bénéficie, pour la première fois, d’une Moto de la saison en cours. A son guidon, Barros signe le premier podium de l’équipe au Mugello. L’année suivante, Toni Elias en inscrit deux, dont une solide deuxième place à Brno. Cela se rapproche.
Eh bien, c’est ce que nous croyions à l’époque. De 2008 à 2009, Ducati entre dans une période sombre, perdue dans son développement. L’équipe d’usine n’en peut plus, sauf peut-être Casey Stoner, qui grâce à son talent fou, compense les défauts de ses machines. Les pilotes Pramac souffrent davantage. Ils se succèdent, sans véritable construction de projet autour d’une individualité. On a vu Aleix Espargaro débuter en MotoGP avec eux, mais aussi Niccolo Canepa et Mika Kallio. Ça n’allait pas mieux avec Randy de Puniet et Loris Capirossi en 2011, puis il y a eu Hector Barbera, les débuts d’Andrea Iannone et la fin de Ben Spies. Le pilote qui incarne cette descente aux enfers est l’oublié Yonny Hernandez, engagé en 2014 et 2015 sans résultats.
Le renouveau
Parmi les pilotes dont j’ai parlé à Jorge Martin, il y a un monde. Mais pour moi, celui qui a relancé la machine, le véritable lien entre années difficiles et réussite, n’est autre que Danilo Petrucci. D’accord, Scott Redding était également bon en italien, tout comme Jack Miller, mais personne n’a mieux représenté la renaissance Ducati à l’époque Dall’Igna que Petrucci, à l’exception bien sûr d’Andrea Dovizioso dans l’équipe officielle. En 2017, Pramac Racing a renoué avec la Desmosedici de l’année en cours, qu’ils avaient perdue depuis fin 2014. C’est de là que s’est formée l’union sacrée entre le satellite et la firme Borgo Panigale, que Davide Tardozzi appelle, en 2023 , « l’équipe sœur ».
Danilo Petrucci en 2017 était très fort. Photo : Michelin Motorsport
En 2019, les débuts discrets de Pecco Bagnaia ne laissent pas présager la naissance d’un double champion du monde, tandis que Jack Miller, de son côté, réalise des performances très honorables. Les deux parties pour une formation en usine en 2021, Pramac forme un duo de choc, dernier chapitre de son histoire : Zarco/Martin.
Johann Zarco est déjà bien implanté dans le paysage, tandis que Martin, rookie en 2021, est perçu comme une sorte de génie. Il a gagné partout où il est allé, de la Red Bull Rookies Cup au championnat Moto3. Le titre Moto2, quelque peu tronqué à cause du Covid-19, lui a échappé – il a raté deux courses. Immédiatement, le « Martinator » fait partie des pilotes les plus rapides. Une grave blessure en début de saison ne l’a pas ralenti. Il revient encore plus fort, et remporte le premier Grand Prix de l’histoire de son équipe en Autriche, pour sa première année au plus haut niveau.
Le Français, à ses côtés, est loin d’être ridicule. Zarco enchaîne les bonnes performances et reste venimeux en qualifications. Pramac Racing est là, parmi les grands, dérangeant même Ducati Corse. En 2023, le duo franco-espagnol arrache le titre par équipes, mais Martin manque de peu la couronne MotoGP. Mais en 2024, le « Martinator » devient le premier pilote satellite à remporter un championnat MotoGP de l’ère moderne.. Il boucle ainsi la boucle, sans Zarco, désormais chez Honda LCR.
Un avenir incertain
Au terme d’une saison exceptionnelle, Pramac Racing peut célébrer son histoire commune avec Ducati. C’est presque dommage que Campinoti, Borsoï et leurs hommes partent rejoindre Yamaha après tant d’années, mais la décision était compréhensible après ce qui s’est passé plus tôt dans la saison. C’est triste, certes, mais la conclusion d’une si belle histoire n’aurait pas pu être plus belle.
Ce qui est sûr, c’est que Pramac devra repartir du début, avec des Yamaha inférieures, et des pilotes bien moins prestigieux que ce qu’ils ont connu. Mais ils l’ont fait une fois, alors pourquoi ne pas rêver ?
Que pensez-vous de l’histoire de Pramac Racing en MotoGP ?
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On a souvent tendance à oublier les débuts d’Aleix Espargaro
Photo de couverture : Michelin Motorsport