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Les vignerons du Lot cherchent à se réinventer

l’essentiel
Produire de la lavande en complément de la vigne, c’est le projet de David et Stéphanie Girard. Face aux aléas de la nature, ils ont décidé de prendre les devants et de se diversifier. Une idée qui leur convient.

Diversifiez-vous et réinventez-vous. Face à la crise que traverse la filière vitivinicole lotoise, certains professionnels n’ont d’autre choix que d’arracher leurs vignes en raison de l’impact climatique. Si l’Etat et les collectivités tentent de les aider avec des subventions ou des formations pour se diversifier, à l’instar du Grand Cahors et de la Chambre d’agriculture du Lot qui proposent des formations à la culture des amandiers, des pistachiers ou des châtaigniers, certains ont pris les devants en produisant de nouvelles cultures. .

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La lavande en complément des vignes, en raison des aléas naturels

C’est notamment le cas de Stéphanie et David Girard à Villesèques. Le couple s’installe sur le plateau cadurcien en 2006 en reprenant une exploitation comprenant 14 hectares de vignes. « On a eu une série d’aléas entre la grêle de 2010 qui a touché 100 % de la production, les gelées de 2012 et 2017. C’est là que je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose », explique David Girard. Le vigneron découvre les cultures qui pourraient s’adapter au climat lotois, mais aussi aux cultures historiques. Il a commencé par planter des oliviers, mais le gel de 2012 a considérablement impacté sa production. Le vigneron ne désespère pas et se tourne vers la lavande. « Ce n’est pas une culture difficile à maîtriser. Cela demande du travail mais pas autant que la vigne. L’avantage, c’est que les récoltes sont récoltées en même temps », précise-t-il. Avec son épouse, il a commencé à planter les premiers plants en 2020. Comme leurs vignes, leur lavande est biologique et aucun pesticide n’est épandu sur leurs terres.

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« Le projet était de fabriquer des huiles essentielles, en vrac, en vrac ou en 1/2 gros », ajoute son épouse. Stéphanie rejoint ainsi le projet en créant le concept et la marque « Le Mas de l’essentiel ». Elle distille sur place la lavande et crée des savons, des huiles et bien d’autres produits à base de cette plante. Poursuivant sa diversification, le couple organise des visites du bosquet de lavande et propose un jeu de rallye pour faire découvrir cette culture.

« La diversification demande du temps et des investissements »

Aujourd’hui, le couple cultive 21 hectares de vignes et 10 hectares de lavande. Le vin reste leur principale source de revenus, mais toutes les activités créées autour de cette plante aromatique s’annoncent prometteuses. “Ça fait huit mois que ça fonctionne, on y croit.” Toutefois, David Girard tient à souligner que cette diversification ne s’est pas faite du jour au lendemain : « Nous avons commandé les usines deux ans à l’avance et cela fait trois ans que nous commençons à produire ». « Nous n’étions pas en urgence, mais en prévention. Aujourd’hui, c’est l’urgence car 750 hectares de vignes vont disparaître. La diversification demande du temps et un gros investissement, elle coûte cher et les conséquences sont à long terme.

La lavande n’est pas la seule option

David Girard est loin d’être le seul à s’être lancé dans la diversification. A Vire-sur-Lot, la famille Baldès, connue pour son vin, a commencé à planter différentes cultures il y a 8 ans. Outre 75 hectares de vignes, le Clos de Triguedina compte un hectare d’oliviers et plus de 60 arbres fruitiers comme des pommiers, des poiriers, des cerisiers, des coings mais aussi des chênes truffiers. « Il ne faut pas attendre et voir, il faut toujours avancer », explique Jean-Luc Baldès. « La nature ne nous fait pas de cadeaux chaque année. Nous avons été frappés par le gel. Pendant trois ou quatre ans, nous avons eu de mauvaises récoltes. Cette diversification a pour vocation de toujours accompagner le vin comme l’huile d’olive. « Nous avons la chance d’être dans la 7ème génération de vignerons, l’expérience doit nous être utile », conclut Jean-Luc Baldès.

 
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