L’ancienne Miss Midi-Pyrénées officie désormais tous les week-ends sur le terrain de la région Occitanie. Elle revient sur ses difficultés initiales. Témoignage.
Le sport féminin cherche la lumière
Plusieurs personnalités sportives montpelliéraines répondent aux difficultés subies dans leur carrière, à l’occasion de la Journée internationale du sport féminin, ce vendredi. Certains sont semi-professionnels, d’autres vivent du sport : arbitres, joueurs, entraîneurs, managers, ils démontrent le manque d’intérêt pour leurs différents sports.
Des budgets réduits, une misogynie ou une certaine « indifférence » peuvent notamment expliquer le retard accumulé par le sport féminin. Une vision qui évolue mais cela prend du temps.
Virginie Guillin aime déconstruire les préjugés. Elle, l’ancienne Miss Midi-Pyrénées, sillonne chaque week-end les terrains de football d’Occitanie pour arbitrer hommes et femmes. « Je peux avoir une personnalité « très féminine », avec un côté mode, les ongles bien faits, toujours maquillée. Et d’un autre côté, soyez plutôt athlétique et sportif.”dit-elle avec un grand sourire. Elle a toujours eu une attirance pour le sport, ce qui l’a notamment beaucoup aidée psychologiquement, après dix années de mannequinat à haute intensité. “Quand tu fais autant de shootings, tu ne sais plus si ton corps te convient.”
Référé au club du MHSC, l’arbitre héraultais s’est lancé dans la discipline après une discussion avec un ami, lui-même arbitre. Un choix qu’elle ne regrette pas malgré le fait que les débuts ont pu paraître compliqués. “Quand on passe de Miss France à, au début, aller arbitrer un district, se faire insulter tous les week-ends, c’est dur mentalement.” « Grosse salope », « Salope », « C*nt ». Les Pouilles qui ne venaient pas des joueurs mais parfois des entraîneurs, et surtout du public. Plusieurs fois, on est même allé plus loin. “On m’a déjà attendu à la sortie du stade pour me demander des comptes, et c’était souvent des femmes.”
«On m’a dit de retourner faire la vaisselle»
Malgré cela, Virginie n’a jamais abandonné. « Les premiers mois dans le district, j’ai failli arrêter 50 fois. On me disait souvent de retourner faire la vaisselle. Les dix à quinze premiers matchs, je suis sorti en pleurant mais je ne l’ai pas montré aux joueurs.
Celle, qui a également étudié le journalisme, explique par la même occasion que le plus dur est arrivé quelques semaines plus tard, lors des commissions de discipline où elle a dû se déplacer pour témoigner. “Il faut donner deux heures de son temps pour raconter ce qui s’est passé et subir la pression du club accusé.”
-Un sujet qui reste une omerta dans le football et le sport en général. « Plus on monte, plus la pression est forte. Il y a beaucoup d’argent en jeu, d’ego, de rivalités, de politique.
L’arbitre admet que tout n’était visiblement pas parfait lors de ses premières rencontres en tant qu’officiel. « Il faut acquérir des codes. Même si j’ai regardé beaucoup de matchs à la télévision, que j’ai été au stade et que j’ai essayé d’apprendre par cœur les 17 lois du jeu, sur le terrain, ce n’était pas pareil.. La femme de 31 ans a dû apprendre à gérer une ambiance, des personnages différents sans “bride”.
Elle préfère arbitrer les hommes plutôt que les femmes
Depuis, l’ancienne miss a acquis de l’expérience et évolue désormais en championnat. «Je suis allée directement aux championnats féminins. Quand je n’ai pas de match filles, ils me mettent dans les matchs masculins de région 1. » Satisfaite de ses progrès, Virginie l’est tout autant lorsqu’on parle de suivi des différentes autorités. « Plus vous montez dans les niveaux, plus votre accompagnement est approfondi. Ils sont là pour m’écouter si j’ai un problème. Nous organisons des soirées techniques pour améliorer nos compétences.“
Elle avoue désormais préférer arbitrer des hommes plutôt que des femmes. « Ils se plaignent moins, bien sûr, ils vont se plaindre deux secondes mais après ça va passer, ils rentrent dans le match, ils continuent. Une fille, si tu fais une erreur avec un toucher ou si elle n’est pas d’accord avec ta décision, ça te « mangera » pendant 90 minutes.
Egalement influenceuse sur les réseaux avec ses comptes Instagram et Tiktok Allez douce Virginieelle partage son quotidien d’arbitre avec ses 17 000 followers.
Related News :