plus de trente ans après les événements, l’hypothèse d’un nouveau procès pour Dany Leprince entre les mains de la Cour de cassation

La commission d’instruction de la Cour de cassation doit dire jeudi si elle transmet la demande de Dany Leprince à la Cour de révision, seule habilitée à ordonner un nouveau procès.

Une nouvelle étape judiciaire importante attend Dany Leprince jeudi 23 janvier. Cet homme de 67 ans, condamné à la réclusion à perpétuité pour le meurtre de son frère, de sa belle-sœur et de deux de ses nièces en 1994 dans la Sarthe, la presse surnomme «le boucher de la Sarthe”, Il clame son innocence depuis des années et demande à être rejugé.

En liberté conditionnelle depuis 2012, il saura, en début d’après-midi, si la Cour de cassation ouvre la voie à un nouveau procès, une procédure rarissime en France. Les trois juges qui l’ont entendu en décembre diront si ses arguments les ont convaincus.

Les arguments de Dany Leprince sont contenus dans un mémoire de 200 pages. Il remet d’abord en cause le témoignage de sa propre fille, alors âgée de 15 ans. Elle qui affirme avoir vu son père s’en prendre à son oncle. C’est impossible, estiment les avocats de Dany Leprince, citant une reconstitution faite par la police judiciaire sur les lieux du crime il y a deux ans. Dany Leprince accuse également son ex-femme et remet en question ses multiples revirements. Autant d’éléments sur lesquels les enquêteurs travaillent encore.

Pour y voir plus clair, la Cour de cassation peut donc décider d’attendre les conclusions de l’enquête (une information judiciaire ouverte en 2014 au Mans) pour se prononcer. C’est le plus probable, mais les juges peuvent aussi se prononcer jeudi, et rejeter ou accepter la possibilité d’un nouveau procès. C’est ce que demande la seule survivante des meurtres, Solène, la nièce de Dany Leprince, alors âgée de deux ans. Trente ans plus tard, elle dit avoir désormais de sérieux doutes sur la culpabilité de son oncle et demande qu’il soit rejugé. La Cour peut également demander des informations complémentaires afin que des investigations complémentaires puissent être menées.