Grâce au nucléaire et à l’essor des énergies renouvelables, l’électricité produite par la France est décarbonée à 95 %, selon les chiffres publiés cette semaine par RTE.
Mais la France est encore loin de la neutralité carbone, en raison de sa grande dépendance aux énergies fossiles pour tous les usages.
Automobiles, usines, logements… nos activités dépendent encore à 60 % des énergies fossiles importées.
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Les progrès vers la neutralité carbone en 2050 – le point d’équilibre entre les émissions de carbone et l’absorption du carbone dans l’atmosphère par les puits de carbone – sont importants. Mais la France a réalisé une première en produisant 95 % d’électricité bas carbone en 2024.
Selon les chiffres publiés lundi par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, la France est revenue, pour le nucléaire, proche de ses niveaux d’avant Covid en 2024 grâce à «récupération rapide» du parc (après la fermeture pour maintenance d’une partie de ses centrales en 2022).
Associé de production “enregistrer« d’électricité issue de sources renouvelables, cela permet de franchir pour la première fois le seuil des 95 % de production d’électricité bas carbone (peu ou pas d’émissions lors de l’utilisation, conditions de production et gestion des déchets mises en œuvre en dehors).
Une production hydraulique « exceptionnelle »
Le nucléaire reste la première source de production d’électricité, avec 67,41%. Mais la part de l’électricité produite par les énergies renouvelables (éolien, solaire, barrages et biomasse) augmente jusqu’à un niveau sans précédent, à 27,6 %. Ce bond a notamment été rendu possible par la production hydraulique.exceptionnel« L’année dernière, la plus élevée depuis 2013, avec des précipitations record.
-Ce seuil pour les énergies renouvelables reste bien en deçà de ceux atteints par l’Allemagne et le Royaume-Uni, et la France reste en retard sur les objectifs européens, qui fixent les énergies renouvelables à 42,5 % d’ici 2030. Mais Paris se bat avec Bruxelles pour faire admettre le nucléaire dans une « zone basse ». « électricité carbone », plutôt que de séparer le nucléaire des énergies renouvelables.
Les transferts d’utilisation des combustibles fossiles vers l’électricité n’ont pas été initiés au niveau requis pour une décarbonisation en profondeur.
Thomas Veyrenc, RTE
Cette production d’électricité a permis à la France d’exporter vers ses voisins, et beaucoup : 89 TWh en 2024, battant le record de 2022 des exportations nettes d’électricité. “La France exporte vers toutes les frontières : Allemagne-Belgique (+27,2 TWh), Italie (+22,3 TWh) Royaume-Uni (+21 TWh), Suisse (+16,7 TWh), dans une moindre mesure Espagne (+2,8 TWh)», explique Thomas Veyrenc, directeur général de l’économie, de la stratégie et des finances de RTE, dans un message sur LinkedIn. Cela permet au reste de l’Europe de réduire l’utilisation du charbon ou du gaz dans sa production d’électricité.
Mais ces chiffres ont une limite. “Ce record existe car la consommation d’électricité [en France, Ndlr] reste faible», écrit le patron de RTE. Ce qui est en partie une bonne nouvelle : les Français ont mis en place des comportements plus économes en énergie. Mais cela reflète surtout le fait que la France n’a pas suffisamment électrifié ses usages. “Les transferts d’utilisation des combustibles fossiles vers l’électricité n’ont pas été initiés au niveau requis pour une décarbonation profonde», note Thomas Veyrenc.
Les transports, les bâtiments et les usines dépendent encore beaucoup des énergies fossiles
Car même si la France produit 95 % d’électricité décarbonée, sa consommation énergétique reste encore très dépendante des énergies fossiles. Transports, usines, bâtiments… »notre économie dépend encore à 60% des énergies fossiles», rappelle Thomas Veyrenc. Des énergies fossiles importées qui, outre leur impact massif sur le climat et les émissions de gaz à effet de serre de la France, renforcent notre dépendance vis-à-vis des pays producteurs de gaz et de pétrole.
Ainsi, selon les données du ministère de la Transition écologique, «en 2022, près de 39 % de la consommation finale d’énergie française reposait sur le pétrole et 18 % sur le gaz naturel (hors électricité), contre 27 % sur l’électricité.« Les transports sont la première source de consommation, devant le bâtiment (chauffage, résidentiel et tertiaire), l’industrie puis l’agriculture. Dans ses scénarios, RTE parie sur une électrification massive des usages, ce qui suppose une transformation des usages et des politiques publiques pour accompagner la transition : développement d’un parc automobile propre, décarbonation de l’industrie, rénovation énergétique.
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