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Pour les jeunes résidant hors d’Ile-de-, la difficulté de trouver un emploi à la hauteur de leur diplôme

CLARA DUPRÉ

Elle n’aurait jamais imaginé que la traversée du désert serait aussi longue. Lorsqu’elle termine son master en design, en 2016, dans une école publique supérieure de Montauban, Lucie (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille) connaît un véritable passage à vide. En Occitanie, région où elle vient de terminer ses études et dont elle est originaire, les offres d’emploi correspondant à son niveau de qualification sont rares, “pour beaucoup de demandes”. Dans son domaine, elle constate qu’une seule région concentre l’essentiel des postes : l’Ile-de-. Mais, pour cette fille de commerçant et d’aide à domicile, il est impensable de “aller à Paris”. “Cela aurait demandé trop de sacrifices : j’avais un prêt étudiant de 10 000 euros à rembourser, et mes parents n’auraient pas pu m’aider avec le coût de la vie là-bas”confie Lucie.

Après avoir accepté un emploi de vendeuse, faute d’offres dans sa discipline, elle accepte de s’installer en Bretagne pour un CDD d’assistante graphiste, rémunérée “pas beaucoup plus que le salaire minimum”. Elle enchaîne plusieurs contrats courts avec des salaires à peine plus élevés, “malgré un bac + 5”. Quatre ans après avoir quitté l’école, insatisfaite, elle choisit finalement de créer sa propre entreprise à La Rochelle, créant des logos et conseillant sur les collections de prêt-à-porter. «Ça commence à bien fonctionner, même si ce n’est pas facile tous les jours»» dit aujourd’hui la graphiste de 31 ans, qui ne peut s’empêcher de constater à quel point l’intégration a été plus facile pour ses camarades installés à Paris.

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