« Sur la route depuis 4 heures du matin » : Le quotidien invisible des chasse-neige

Apprendre « sur le terrain »

Un métier qu’ils n’exercent pas depuis aussi longtemps, malgré un âge identique, 52 ans. Laurent est agent depuis un an. Manu depuis 24 ans. « Je suis d’Ancelle », précise cette dernière. Il connaît la montagne. Son ami est originaire de Lyon, mais il est arrivé dans le Champsaur il y a plus de dix ans. Il possédait déjà la formation adaptée pour être agent routier : le permis poids lourd.

« Le reste, on l’apprend sur le tas », s’amuse Laurent. Il y a une certaine formation, comme charger du sel ou utiliser un panier, mais c’est tout. Laurent avait également un partenaire expérimenté pour démarrer.

« En duo, c’est nettement plus sympa le matin, sourit Manu. Côté ambiance, c’est plutôt calme dans l’habitacle. Le passager est aux commandes de la radio : pour lui, c’est du pop-rock et de RTL2, du dernier tube de Linkin Park aux classiques de Toto ou Adèle. « Mais si nous sommes un duo, c’est avant tout pour la sécurité. »

Risques

Parce que tout ne se passe pas toujours comme prévu. « On se retrouvait déjà au milieu d’un flux, à Champoléon, rembobine Laurent. La route était bloquée, nous étions dans le noir total et les blocs tombaient droit sur nous. » Ils prennent vite la tangente, plus par peur que par mal. « Et il y a deux jours, on a pris feu », raconte Manu, imperturbable. Une durite a éclaté et a aspergé le turbo. »

Un tour en dépanneuse plus tard et le chasse-neige est de retour sur les routes. Mais ce sont évidemment des exceptions. Un problème beaucoup plus courant fait régulièrement son apparition. « Circulation », murmurent les deux agents à l’unisson. Surtout pendant les vacances, il arrive souvent que l’on reste bloqué. »