L’idée pourrait bien trouver un écho à l’approche des élections municipales de 2026. En Charente-Maritime, près de Saintes, les communes de Chaniers, Burie et Écoyeux s’apprêtent à mettre en place une police municipale mutualisée. Évoqué par le quotidien « Sud Ouest », ce projet présente une particularité. Ces trois villages ne partagent en effet aucune frontière, et sont séparés par d’autres communes. « Les distances ne sont pas gigantesques non plus », sourit Pascal Gillard, le maire d’Écoyeux, qui tente depuis plusieurs mois de fédérer les villages alentours derrière ce projet. Neuf collectivités locales ont travaillé ces derniers mois sur cette possibilité offerte par la loi depuis 2021. Trois d’entre elles ont fini par donner leur accord, et annoncent la création de cette nouvelle police municipale pour juillet prochain.
Chaniers, qui possède sa police municipale depuis près de deux décennies, mutualisera ainsi son agent unique avec Burie et Écoyeux. Un deuxième fonctionnaire sera recruté en renfort. « Cela nous permettra de compenser le temps d’absence – congés et formation – de notre agent. Il est également plus sûr que les actions soient menées à deux», explique Éric Pannaud, le maire de Chaniers, évoquant «une plus grande flexibilité». A Burie, le maire, Gérard Perrin, en a fait une promesse de campagne en 2020 et salue cet accord conçu « dans une optique d’efficacité ». Selon lui, « cela déchargera les élus locaux de certaines missions : contrôle des arrêtés municipaux et des certificats d’urbanisme, gestion des chiens errants, conflits et accidents de voisinage… ».
Les trois élus comptent armer leur future recrue, alors que l’agent Chaniers dispose déjà d’une arme. « Avant, je n’étais pas vraiment intéressé. Mais c’est très important dans le contexte actuel. Et il est désormais difficile de recruter un policier municipal sans lui fournir une arme », précise Pascal Gillard. « Il y a cinq ans, je n’en voyais pas l’intérêt, mais j’étais convaincu. C’est un atout supplémentaire pour le respect de la police municipale», estime Gérard Perrin, qui dénonce «le stress», «le manque de respect» et les situations parfois délicates gérées par les élus locaux.
Chaniers, Burie et Écoyeux ont dû se mettre d’accord sur l’étendue des missions confiées à cette future police municipale partagée. « Ces missions ne peuvent pas différer selon les communes. Les agents ne doivent pas se poser la question de ce qui peut ou ne peut pas être fait », résume Éric Pannaud. Reste à se mettre d’accord sur les plannings réalisés ici ou là. Et pour payer la facture d’un nouveau véhicule, de divers équipements et armes, entre autres. Écoyeux tablerait sur un budget de 30 000 euros pour la première année, tandis que Burie évoque vaguement une facture de 50 000 euros, formation des agents comprise. Chaniers pourrait limiter les frais à près de 10 000 euros, calcule Éric Pannaud.
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