Par
Patricia Bigot
Publié le
19 janvier 2025 à 19h00
L’annonce a déplu à Crossac. En remettant en cause la ligne de bus T5, plus précisément l’embranchement reliant Donges à Missillac (et en passant par Crossac et Sainte-Reine),Les usagers craignent pour leur voyage. Le maire, Olivier Demarty, s’est saisi de cette question fin 2024 lorsqu’il apprit que malgré le désaccord de la commune, la Région Pays de la Loire avait confirmé à la communauté de communes du Pays de Pontchâteau, ce projet de suppression, pour la mise en place en juillet 2025 du transport à la demande (TAD).
Transport à la demande vers la ligne T5 Pontchâteau
Faute d’usagers, le projet était de supprimer les ramifications de la ligne T5 en passant au transport à la demande et de conserver la ligne principale T5 Pontchâteau/Saint-Nicolas-de-Redon sur laquelle seraient amenés les usagers. Nous pouvons comprendre cette logique. Mais cela pose un problème fondamental de mobilité dans les petites villes, avec deux ou trois points de collecte et surtout lorsqu’il faut s’y rendre depuis les villages.
Le maire, après avoir interrogé les usagers, a donc proposé un cahier de doléances à la mairie. Une vingtaine de témoignages ont été recueillis auprès de profils variés (personnes âgées, étudiants, lycéens) et pour certains, le bus était la seule solution de voyage.
Un projet trop cher
Sauf que depuis la fin de l’année, les choses ont changé…dans le bon sens pour Crossac.
Voiture lLes exigences du budget régional ont été là et les calculs économiques aussi.
Enfin, il faut trouver 100 millions d’euros dans le budget. Il a donc été décidé de ne pas apporter de modifications à la carte. Le transport à la demande est reporté à 2026 et les évolutions doivent être retravaillées avec les communes concernées et la Comcom du pays de Pontchâteau qui a la compétence mobilité, sans en être l’autorité organisatrice.
Des plages horaires plus larges
L’élu qui a l’expérience de ces déploiements de TAD dans d’autres territoires de Loire-Atlantique soutient la pertinence de ce nouveau service, ouvert de 7h à 19h tous les jours inclus dans un abonnement (au lieu de 2 allers-retours par jour à Saint- Nazaire aujourd’hui), et la possibilité de réserver pour un mois tous les jours à Saint-Nazaire, « avec un ou deux horaires fixes, pratique pour les étudiants dont les horaires changent au cours de la semaine », complète Julien Bainvel.
Et l’élu régional souligne la « flexibilité » du système qui évite parfois de devoir rouler à vide. Malgré tout, si cela fonctionne bien ailleurs et attire un nouveau public, le transport à la demande coûte plus cher.
Un projet à retravailler
For Stéphane Poilvé, responsible for mobility at Comcom du Pays de Pontchâteau, cette suspension permettra de remettre des améliorations sur la table demandée par les élus locaux.
Le TAD doit rester complémentaire à la ligne T5 actuelle, et non la remplacer. Les agences existantes du T5 doivent préserver l’équité territoriale et garantir un service efficace.
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Selon lui, les chiffres de fréquentation sur lesquels se base le projet TAD datent de 2020une année marquée par des confinements liés à la pandémie, “cela biaise l’analyse”.
Parmi les inconvénients, temps de trajet prolongés depuis les arrêts TAD : « Le transfert vers un arrêt T5 allonge les trajets et pénalise les usagers. Un transfert au lieu-dit 6 Croix à Donges avait été demandé pour les usagers de Crossac ou, à défaut, vers Besné pour leur éviter de devoir retourner à Pontchâteau. »
“Nous avons besoin de flexibilité”
Le TAD actuel propose un service porte-à-porte à tous les habitants du quartier, qui ne concernera demain que les plus de 75 ans ou les personnes handicapées.
Le TAD ne peut pas remplacer une ligne régulière comme le T5 :
Retravailler le sujet, oui. Donner envie de prendre les transports en commun, notamment chez les plus jeunes certes, mais il faut de la flexibilité… Et la Région nous a indiqué que les lycéens n’étaient pas concernés.
Et l’élu a demandé plus de timing, notamment sur la portion Pontchâteau-Saint-Nazaire. « Est-ce que le nombre de points d’arrêt sera retenu ? » demande également Stéphane Poilvé.
Comme le maire de Crossac, il attend des avancées sur les discussions à venir et avance l’idée d’alternatives avec d’autres partenaires comme Saint-Nazaire agglo pour que les habitants aient plus de facilités pour se déplacer autrement dans ce bassin de vie. .
« Et il faudra ensuite définir les clés de répartition des financements », glisse Stéphane Poilvé.
Dans tous les cas, cela laisse un an pour revoir la copie.
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