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Site unique en , l’école atomique de Cherbourg forme à la défense nucléaire française

Par

Julien Munoz

Publié le

19 janvier 2025 à 9h54

A Cherbourg-en-Cotentin (Manche), berceau des sous-marins depuis plus d’un siècle, l’aventure industrielle et militaire se déroule dans les navires de Naval Group et sur les bancs de l’École des Applications Militaires de l’énergie atomique (EAMEA) . «Il n’y a queune école unique du nucléaire dans les arméesnous vous le rappelons sur le site. C’est ici. »

Presque 70 ans

Créée en 1956, l’École des applications militaires de l’énergie atomique est installée temporairement à Paris avant d’arriver à Cherbourg, port de construction de sous-marins, deux ans plus tard. Sa formation porte sur la propulsion nucléaire, le déploiement d’armes et la gestion des risques nucléaires.

800 personnes ont visité le site

Environ 800 personnes visité les lieux, samedi 18 janvier 2025à l’occasion d’une journée portes ouvertes. UN enregistrer.


A Querqueville, l’EAMEA est, au sein du ministère de la Défense, la seule école mixte à proposer une formation diplômante en 3 ans.e cycle, formation ingénieurs en génie atomique dans les domaines de la propulsion navale et de l’armement.

Ici, nous formons tout le personnel du ministère des Armées, militaire et civil, aux sciences et techniques nucléaires. Nous formons également des civils auprès de nos partenaires industriels, dont Naval Group, notamment dans le domaine de la propulsion nucléaire. Je crois que nous avons une offre de formation qui a vraiment rencontré son public. Beaucoup de jeunes souhaitent aujourd’hui intégrer la Marine, comme les métiers techniques. Le succès de l’école attribue également à la Marine le mérite d’être un opérateur nucléaire.

Capitaine Yann, commandant de l’école atomique pendant trois ans

Métiers

L’EAMEA forme l’ensemble du secteur nucléaire de défense, notamment les commandants de quart et les opérateurs au poste de contrôle de propulsion des sous-marins nucléaires ou du porte-avions Charles-de-Gaulle. Mais aussi des techniciens en radioprotection, en armement, en gestion en exploitation nucléaire ou encore en situation de crise. La formation des acteurs de l’exploitation de la propulsion navale représente le cœur de métier de l’école. Le passage en son sein permet d’acquérir les bases théoriques et scientifiques avant de se spécialiser au sein des pré-internats. Une soixantaine d’enseignants – une vingtaine issus du secteur civil – sont formateurs.

Pour le Suffren et autres sous-marins de type Barracuda, l’école forme notamment des chimistes et des instrumentistes.

Le contexte, ces dernières années, a évolué, avec la relance du secteur nucléaire en , souhaité par le président de la République.

L’enjeu est l’indépendance de la France, pour le développement des énergies dites décarbonées, mais aussi pour la force de dissuasion nucléaire. C’est ainsi qu’un tout gamme d’activités et d’emplois qui se redéploye, y compris pour la Défense, chargée de relever le défi de la crédibilité de la dissuasion nucléaire. Une ambition nationale et stratégique, ainsi qu’une vision à long terme.

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Pour BTS, les places s’arrachent

Parmi les visiteurs, de nombreux lycéens et leurs familles. Certains venaient de Lyon, d’autres de Lille ou de Gap. «Cette année, ils sont nombreux à venir se former au BTS maintenance des systèmes de production», précise le Pacha de l’école. Effectué sous statut militaire, ce diplôme vous prépare au métier d’ingénieur atomique en propulsion navale, en partenariat avec le lycée polyvalent Alexis-de-Tocqueville à Cherbourg.

Des centaines de kilomètres pour découvrir cette école

Depuis des générations, l’école forme des marins atomiques pour la Marine nationale française et d’autres armées affiliées au domaine de la défense nucléaire. Si l’idée des journées portes ouvertes est de faire découvrir le site aux locaux le temps d’une journée, et ainsi mettre en valeur le patrimoine militaire français, de plus en plus de visiteurs n’hésitent pas à parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour se renseigner sur les entraînements. Le BTS, tout d’abord. Ce qui se fait à Cherbourg ne se fait nulle part ailleurs. Encore faut-il le faire savoir. Cette année, un stagiaire vient de La Réunion.
« Nous avons tout un plan de communication pour valoriser notre formation, explique le commandant du navire Yann. « Nous avons participé à une trentaine de salons étudiants. A chaque fois, on y retrouve, au-delà des informations que l’on peut retrouver sur le stand, des instructeurs ayant été sous-mariniers ou surfeurs nucléaires. Le but est qu’ils puissent parler de leur parcours, de leur parcours. Rencontrer des gens est un gros investissement. un effet. Dans les couloirs, nous rencontrons des gens de Lyon, de Besançon et d’ailleurs en France. Ce sont des personnes que nous avons déjà rencontrées dans les salons. Venir à l’école permet d’avoir des informations complémentaires. Les futurs candidats repartent avec une lettre de recommandation signée et datée. Un atout de plus dans un fichier.

Deux ans après avoir vu le jour, la formation est déjàl’un des plus populaires de France.

De 15 places en septembre 2023, il passe à 30 places en septembre 2024. L’année dernière, il y avait près de 200 candidats.

C’est un très très bon secteur qui devrait permettre de combler les écarts de capacité, entre les deux porte-avions ainsi qu’avec les SNLE actuels de la classe Triomphant et les SNLE 3G. Il faut absolument créer des compétences supplémentaires pour garantir ces biseaux. C’est donc aujourd’hui que j’embauche les marins du BTS nucléaire qui seront utilisés pour ces futurs angles capacitaires. C’est tout un plan stratégique à long terme et ce n’est pas moi qui verrai tous ses effets. Il sera le successeur de mon successeur… Parce que tout cela se passera dans les années 2040. Nous sommes encore loin mais nous prenons ces décisions maintenant.

L’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine, devant la commission de défense en octobre 2024

« Un attrait pour un métier atypique »

Les étudiants sont sous statut militaireportent l’uniforme d’officier marinier de la Marine Nationale et sont rémunérés. La formation est gratuite mais nécessite d’effectuer au moins une contrat initial de 9 ans dans la Marine Nationale à la fin de la formation. L’enseignement académique et technologique est assuré par le lycée. L’enseignement militaire, maritime et commercial est dispensé par l’EAMEA. Des stages d’application sont réalisés dans les organismes de la Marine Nationale.

A terme, ils seront opérateurs, afin de faire fonctionner le réacteur nucléaire, la centrale électrique et le type de propulsion qui permet au navire de se déplacer.

« Il y a un attrait pour un métier atypiquepoursuit le commandant du navire Yann. Faire fonctionner une chaufferie à 300 mètres sous l’eau n’est pas chose courante. » Le BUT, diplôme en trois ans lancé à la rentrée prochaine (avec l’IUT de Cherbourg), devrait permettre d’attirer davantage de lycéens dès le baccalauréat général dans les années à venir.

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