Affamée depuis des mois, Amandine ne pesait que 28 kg et mesurait 1,55 m le jour de son décès, en août 2020, à l’âge de 13 ans. Jugée pour « faits de tortures » dès lundi à Montpellier, sa mère risque la perpétuité.
« Il ne fait aucun doute qu’Amandine a subi des violences destructrices et paroxystiques de la part de Sandrine Pissarra, dont le seul but était de l’entraîner dans une agonie honteuse et humiliante »selon le juge d’instruction en charge du dossier, dans son rapport d’instruction.
Renvoyé à la cour d’assises de l’Hérault, pour « actes de torture ou de barbarie entraînant la mort sans intention de la provoquer » – dans ce cas l’avoir notamment “affamé” – entre le début du premier confinement, le 17 mars 2020, et la mort de sa fille, le 6 août de la même année, Sandrine Pissarra, 54 ans, risque la prison à vie.
Ancienne serveuse, mère de huit enfants nés de trois unions, elle doit également répondre de violences volontaires sur Amandine au cours des six années précédentes. Le verdict est attendu vendredi.
« Violent, manipulateur et menteur »selon ses ex-compagnons, accusés de maltraitance par plusieurs de ses autres enfants, la quinquagénaire a toujours nié les faits, se décrivant même comme une mère “magnétique” face à un adolescent “voleur” et “capricieux”.
En couple avec elle depuis 2016 et jugé à ses côtés, Jean-Michel Cros, 49 ans, risque 30 ans de réclusion pour avoir “privés de soins ou de nourriture” sa belle-fille et n’ayant rien fait pour elle “Sauvegarder d’une mort certaine”selon l’ordre de facturation.
“Une mort certaine”
Dans ce document, deux photos illustrent le martyre de la jeune fille. Sur la première, datant de sa rentrée en troisième, en septembre 2019, Amandine, avec un petit sourire, a de longs cheveux noirs et semble de corpulence normale. Dans la seconde, le jour de sa mort, elle présente les marques impressionnantes d’une malnutrition grave : orbites enfoncées, pommettes saillantes et joues enfoncées.
Elle a « a dû être victime d’une grave négligence de la part de son environnement familial pour atteindre un tel niveau de perte de poids »a noté le médecin légiste.
-Extrême maigreur, traces de coups
Appelés à intervenir le 6 août 2020 au domicile familial, dans le village de Montblanc (Hérault), les gendarmes de Pézenas ont également été frappés par son extrême maigreur et par les traces de coups qu’elle a reçus au visage.
Entendue le lendemain, sa mère explique qu’Amandine souffrait de troubles alimentaires, ce que personne n’a confirmé, et que la veille elle avait seulement accepté d’avaler un morceau de sucre, un peu de compote et une hyper-boisson. protéines, avant de commencer à vomir puis d’arrêter de respirer.
Selon un double rapport d’autopsie, sa mort serait due à « trouble du rythme cardiaque » secondaire à un état de perte de poids extrême associé à une septicémie et « un possible syndrome de renutrition inappropriée ».
Souffrant de douleur de sa mère
Arrêtés et inculpés neuf mois plus tard, la mère d’Amandine et son compagnon sont depuis en détention provisoire.
L’enquête a révélé qu’Amandine avait toujours été le bouc émissaire de sa mère, qui la privait notamment de nourriture et la soumettait à d’incessantes « écrire des punitions » et l’a enfermé dans un débarras, sous surveillance par caméras.
Violence et privation
Selon l’expertise psychiatrique, Sandrine Pissarra a pu “transposer sa haine” du père d’Amandine sur le corps de sa fille. Avec le confinement, l’écolière avait arrêté d’aller à l’école et la violence et les privations avaient augmenté, sans garanties ni limites.
Amandine’s father, her brother and her sister have filed civil suits, as have four associations, including “L’Enfant Bleu – Enfance Maltraitée”, which intends « s’interroger sur les failles du système de protection de l’enfance ». En effet, plusieurs signalements et trois saisines du juge des enfants n’avaient abouti à aucune mesure susceptible de mettre Amandine hors de danger.
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