Vincent de Moro-Giafferi fut l’un des avocats les plus brillants de l’histoire. Il a représenté la défense dans les affaires les plus chaudes des années folles comme celles concernant Caillaux, la bande Bonnot, entre autres. Mais c’est au procès Landru qu’il s’illustre le plus
Bien qu’il soit souvent cité, Auguste Naviières du Treuil, qui fut le deuxième avocat, a joué un rôle essentiel lors de ce procès.
Né à Berneuil, en Haute-Vienne, enterré à Blond en 1967, où il repose avec sa première femme, son frère et sa fille, il avait gagné la confiance du grand criminel qui l’a fait, avant d’être guillotiné le 25 février 1922. à Versailles, de nombreuses confidences, jamais révélées.
Il ne plaide pas en séance
« Auguste Naviières du Treuil n’a pas plaidé en séance, il a laissé le talentueux maître Moro-Giafferi le faire à sa place car selon le témoignage de sa fille, Naviières ne voulait pas défendre lui-même son client à la barre, car il ne l’a pas fait. n’a plaidé que lorsqu’il était convaincu de l’innocence de son client. Marielle Papon, la petite-fille de l’avocat, apporte d’autres détails tout aussi passionnants.
«Je peux vous dire que j’ai reçu l’anecdote suivante sur Landru de mon grand-père. La médecine voulait savoir combien de temps il fallait à un condamné à mort pour perdre connaissance. Landru a participé à l’expérience.
Il devait cligner des yeux le plus longtemps possible. Mon grand-père m’a raconté qu’il avait cligné des yeux trois ou quatre fois après que sa tête soit tombée dans le panier”, témoigne-t-elle.
Il a donné ses lunettes à Naviières
Dans sa maison de Haute-Vienne, l’avocat parlait très souvent de Landru. La légende raconte même que le jour de son exécution Henri Désiré Landru aurait offert ses lunettes à Auguste Navières du Treuil avant de monter sur l’échafaud qui, de retour dans le Limousin, les utilisera jusqu’à sa mort en 1967 ! Marielle Papon, que nous avons contactée, confirme. « Les lunettes Landru effectivement offertes à mon grand-père le jour où il est allé à l’échafaud. Il lui aurait même dit. Je vous les donne parce que là où je vais, je n’en aurai plus besoin. Ils ont été achetés par le Ministre de la Justice Robert Badinter à ma mère pour aller dans un musée. Mais je ne sais plus laquelle», confie Marielle Papon. Navières du Treuil, apporte d’autres informations sur les lunettes. Apprenant sa condamnation à mort, il sort une dernière fois du box en boutonnant minutieusement son petit pardessus jaune. Après s’être assuré qu’ils étaient dans ses poches. » ajoute Navières du trinch. « J’ai assisté à l’exécution le matin du 25 février 1922 à la prison de Versailles. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait finalement avoué avoir assassiné ces femmes, Landru a répondu : « Voilà, maître, c’est mon petit bagage… »
Annotations non révélées
En 1968, lors d’une conférence de presse, la fille de Maître Naviières du Treuil s’assoit aux côtés du président Claude Lussan. Elle apporte d’autres précisions publiées dans le journal Le Monde du 25 septembre 1968. Le thème de cette rencontre avec la presse était Landru a-t-il laissé des aveux par écrit ? . « Peu avant sa mort, en effet, Me Navières du Treuil a demandé à sa fille de remettre au bâtonnier un dessin dessiné de la main de Landru lui-même dans sa cellule du couloir de la mort. Ce croquis représente le fameux poêle dans lequel, selon l’accusation, il brûlait les corps d’au moins une partie de ses victimes, sinon la totalité.
En légende, il était placé dans un dessous de verre. Landru avait reproduit la déclaration d’un des témoins à qui l’accusé avait mentionné qu’on pouvait brûler ce qu’on voulait dans ce poêle. D’autres inscriptions manuscrites ont été remises au président Lussan. L’avocat en savait beaucoup sur cette affaire. Mais il n’en eut pas le temps.
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