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la lente agonie d’Amandine, morte de faim à 13 ans dans l’Hérault, a jugé sa mère ce lundi

Dès ce lundi 20 janvier 2025, devant la cour d’assises de l’Hérault, Sandrine Pissara, mère, devra expliquer pourquoi, avec son compagnon, Jean-Michel Cros, elle a été privée de soins jusqu’à la mort, le 6 août 2020, de sa fille. Amandine. Le verdict est attendu le vendredi 25 janvier 2025 en fin de journée.

Le 6 août 2020, les gendarmes de Pézenas doivent intervenir, rue Jean-Jacques-Rousseau, à Montblanc. Le médecin qui s’est rendu au chevet d’une jeune fille de 13 ans vient de délivrer un obstacle médico-légal. Une petite fille est morte d’un arrêt cardiaque, mais surtout elle est anormalement maigre et porte des traces de violences. C’est le début de l’affaire Amandine. Quelques mois d’enquête vont mettre en lumière le paroxysme de cruauté commis par une mère et son compagnon. La mère et le beau-père d’Amandine seront arrêtés et incarcérés après leur mise en examen le 27 mai 2021.

Violence, humiliation, privation de nourriture

Sandrine Pissarra, 55 ans, la mère de l’adolescente et son compagnon, Jean-Michel Cros, 50 ans, doivent, à compter du lundi 20 janvier 2025, répondre de leurs actes devant la cour d’assises de l’Hérault. La mère est accusée d’actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention, mais aussi d’actes de violences commis sur la jeune fille de 13 ans. Le beau-père, de la privation de soins et de nourriture entraînant la mort. L’enquête va peu à peu révéler le calvaire d’Amandine. Un témoignage accablant. Privation de nourriture, de soins, violences, humiliations furent le quotidien des derniers mois de la vie de l’adolescente. Six mois avant son décès, le médecin d’Amandine n’a rien détecté d’anormal chez sa patiente.

1,55 m pour 28 kg à 13 ans

Lors d’une audience, la mère a assuré aux enquêteurs qu’elle n’était pas au courant de la perte de poids de sa fille. “seulement une semaine avant sa mort.” Pourtant Sandrine Pissarra insiste sur le fait « que sa fille était trop grosse et refusait de manger. C’était une menteuse, une voleuse qui ne supportait pas l’autorité.
Le contraire de ce que décrivaient ses camarades de classe, qui l’ont trouvée « rayonnant, solaire, proche des autres ».

“Il faut déterminer les responsabilités de chacun.”

Depuis le début de ce drame et les mises en examen en 2021, Mes Grégoire Mercier et François Bermond travaillent à la défense de Jean-Michel Cros, le beau-père d’Amandine, qu’ils ont un temps relâché le temps de l’instruction avant qu’il ne soit de nouveau incarcéré après un appel du parquet. « Dans cette tragique affaire, M. Cros n’a cessé d’exprimer sa profonde douleur et ses sincères regrets. Ce drame familial est le résultat de circonstances complexes et d’éléments psychologiques déterminants. Face à des faits aussi tragiques, il sera essentiel de pouvoir déterminer les responsabilités de chacun, de manière indépendante. Tous ces éléments seront présentés lors de l’audience afin d’éclairer la Cour sur tous les facteurs qui ont conduit à cette perte irréparable. L’ensemble du cabinet a confiance et le sait. la justice saura tirer les conclusions qui s’imposent à la lumière des éléments de faits et de personnalités qui lui seront présentés.

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Conclusions de l’expert sans appel

Les conclusions du pathologiste seront définitives. “La personne décédée à l’âge de 13 ans a dû être victime d’une grave négligence de la part de son environnement familial pour atteindre un tel niveau de perte de poids et d’hygiène.” Dans ce même reportage, on peut lire qu’Amandine, «décédé de mort naturelle, mais suite à un trouble du rythme cardiaque secondaire à un état cachectique (1,55 m pour 28 kg) associé à la septicémie et aux escarres. Un syndrome d’émaciation est le constat d’une maigreur alarmante, souvent liée à une pathologie grave comme le SIDA et le cancer ou encore, très souvent, l’anorexie.

“Ma mère ne veut pas que je sois heureux”

La scolarité d’Amandine sera également étudiée par les enquêteurs. Une infirmière scolaire évoquera des blessures douteuses sur la petite fille. Un conseiller pédagogique expliquera que les camarades de classe d’Amandine l’avaient alertée sur d’éventuelles maltraitances. Elles avaient été démenties par l’adolescent. Une assistante sociale parlait de vol… de nourriture. Amandine lui aurait expliqué qu’en cas de punition, elle serait privée de nourriture. Un ami de l’internat avait confié à Midi libre qu’Amandine était une étudiante assidue mais turbulente. Pleine de vie et parfois renfermée sur elle-même.
« Lorsqu’on lui a demandé des explications, Amandine a confié qu’elle avait vécu des actes de maltraitance de la part de sa mère et de son beau-père. Elle m’a dit que sa mère voulait qu’elle parte parce qu’elle ne voulait pas qu’elle soit heureuse… » Amandine enverra, en plein confinement, un dernier message à une amie le 30 avril 2020. Puis plus rien…

M.e Jean-Marc Darrigade, l’avocat de Sandrine Pissarra, n’a pas répondu à nos demandes de commentaires.

 
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