Moral fragilisé, parapluie indispensable et vitamine D pour compenser le manque de soleil. L’année 2024 semble battre des records de pluie avec un soleil absent. Et particulièrement ici en Île-de-France. Les analyses de Météo France confirment-elles notre ressenti ? Nous vous expliquons les chiffres à l’appui.
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« Au premier semestre, il pleuvait tout le temps, c’était très inhabituel. Nous en avons parlé entre nous. Ce dont je me souviens, c’est que toutes les activités de plein air ont échoué. »témoigne ce Parisien fan de sorties vélo.
Cette année 2024, le ciel nous est tombé sur la tête en Île-de-France, pourrait-on aussi dire en consultant le dernier bilan annuel des précipitations établi par Météo France. “L’année 2024 a été remarquable par ses excès de précipitations, notamment dans la région, confirms Patrick Galois, forecaster at Météo France.
En Île-de-France, les cumuls de précipitations ont été 36 % supérieurs aux normes saisonnières (1991-2021). Un déluge de pluie observé notamment dans le Val-d’Oise, les Yvelines, l’Essonne et particulièrement à Paris.
On n’a jamais connu autant de pluie dans la capitale depuis 1876, depuis la mise en service de la station de mesure des précipitations de Paris-Montsouris. Le disque enregistré en 2000 (900,8 mm) a été battu de peu.
Cela se résumait à quelques gouttes, moins d’un millimètre. On note un excédent de pluie de l’ordre de 42% sur l’année pour Paris.
Patrick Galois, meteorologist Météo France
Dans la région, dès le début de l’année 2024, les rideaux de pluie se succèdent. « Nous avons eu des mois très pluvieux en automne. En septembre par exemple, environ 115 mm de pluie, soit deux fois et demie la normale.» Les écarts les plus importants par rapport aux normales saisonnières ont été constatés au cours des derniers mois de l’année, comme le montre le graphique ci-dessous.
Lire aussi :”Ça ne vous déprime pas ?”, la pluie plombe-t-elle le moral des Franciliens ?
Au niveau national, 2024 figure, selon Météo France, parmi les dix années les plus pluvieuses. Une année marquée par des crues et de nombreuses crues. “Il y a des alternances d’anticyclones et de dépressions et parfois les régimes dépressifs prédominent pendant une séquence qui peut durer plusieurs mois, parfois même plusieurs années et parfois, c’est l’inverse. explains Patrick Galois.
“La séquence dépressionnaire survenue à l’automne 2023 s’est poursuivie pendant une bonne partie de 2024. Il s’agit cette fois d’une variation naturelle du climat. Ce n’est pas nécessairement lié à l’influence humaine.précise-t-il.
Précipitations supérieures à la normale, ensoleillement insuffisant, températures en hausse, ici en trois tableaux, ce qu’il faut retenir de l’année 2024.
-“J’ai l’impression que depuis quatre mois, on a très très peu de soleil et c’est la même chose depuis le début de l’année”, témoigne ce passant mécontent.
Sentiment confirmé par Météo France qui résume ainsi l’année écoulée : «2024 est en moyenne l’année la moins ensoleillée que la France ait connue depuis près de trente ans..
Au niveau national, le déficit d’ensoleillement atteint 10% par rapport à la normale. En Île-de-France, c’est encore plus accentué : entre 12 et 13 % de déficit, constate Patrick Galois. Cela représente près de 200 heures d’ensoleillement de moins dans la région par rapport aux moyennes annuelles.
2024 est en moyenne l’année la moins ensoleillée que la France ait connue depuis près de trente ans.
Patrick Galois, meteorologist Météo France
À l’exception du mois d’août, tous les mois de l’année ont été déficitaires par rapport aux normes saisonnières. Avec plus de 45 heures d’ensoleillement en moins, février 2024 a sans doute été la période la plus sombre de l’année en Île-de-France. Dans l’ensemble, “o“On peut dire qu’à Paris, 2024 est l’année la moins ensoleillée du XXIe siècle.” ajoute le météorologue.
Ci-dessous, la durée d’ensoleillement comparée sur l’année, enregistrée par les stations de mesure d’Île-de-France.
« Il fait froid, mais tout est normal !affirme ce piéton sans sourciller. Les hivers se succèdent et sont quasiment les mêmes. Selon Météo France, “2024 est l’une des cinq années les plus chaudes en France”.
«Une année plutôt douce en Île-de-France», euphémise Patrick Galois, en tout cas moins chaud que 2022, 2023, 2020 et 2018. L’année dernière dans la région, la température a augmenté de 0,7 à 0,9 degré. À l’hiver 2024, notamment en février, »Nous étions presque 4 degrés au-dessus de la normale »» évalue le prévisionniste.
Ci-dessous, l’évolution des températures enregistrées par les stations de mesures en Île-de-France.
Classée parmi les années les plus chaudes, l’année 2024 n’est pas forcément une année “remarquable”, according to Patrick Galois. La hausse des températures observée s’inscrit cependant dans une tendance. Les températures moyennes à Paris pourraient atteindre celles de Montpellier aujourd’hui d’ici la fin du siècle, selon une étude de Météo-France et du Centre national de recherches météorologiques publiée le mois dernier.
« La température moyenne annuelle de 2024 sera dépassée dans une France à +2,7°C d’ici 2050 (plus d’un an sur deux) et quasi systématiquement dans une France à +4°C d’ici 2100 »observe Météo France dans son bilan climatique de l’année 2024.
« Quand on parle de réchauffement climatique, ce ne sont pas des records, ce sont des températures globalement plus douces quel que soit le scénario météo. C’est-à-dire que quand il fait froid, il fait moins froid qu’avant et quand il fait chaud, il fait plus chaud. Et c’est une tendance mondiale que l’on constate tous les jours de l’année. explains Patrick Galois.
Voici un résumé de ce qu’il faut retenir : des pluies records et un soleil en berne, 2024 est une année sous l’eau et dans la grisaille en Île-de-France.
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