Cette menuiserie vendéenne installée dans une petite ville depuis 150 ans déménage dans une zone artisanale

A Saint-Paul-Mont-Penit (Vendée) Jean-Marie Aucoin, né en 1829, travaillait le bois. Son fils Armand, né en 1867, prend la relève comme menuisier pour devenir ébéniste. Elie est né en 1901 et continue comme charron. Puis Francis, né en 1930, qui développe le commerce sur la commune, au croisement de la route de Palluau face au Monument aux Morts. Son fils Luc (1954) transfère l’établissement dans le domaine privé de Bellevue, à la limite montpenoise de Saint-Etienne-du-Bois et Palluau. Et c’est finalement Fabien (1985) qui prend les commandes en 2018. Après six générations, c’est la fin d’une dynastie puisque l’activité se déplace sur la commune d’Aizenay.

Le cadre en bois à la base

Signabois, c’est avant tout une maison à ossature bois. « Après, nous avons les activités de menuiserie, menuiserie intérieure extérieure qui concerne la pose de parquet ainsi que la pose de cuisines, volets, terrasses extérieures… » En sept ans à la tête de l’entreprise familiale et en conservant dix salariés, Fabien Aucoin constate les changements dans la consommation. « Après le Covid (2020), le marché a été un peu boosté dans la construction. Avec de fortes exigences sur les maisons individuelles, les extensions, les agrandissements de l’existant. Au cours de la dernière année, la situation a été un peu différente. Le marché immobilier s’apaise et c’est la rénovation qui compense cette baisse. Le fait que nous soyons multi-activités nous permet de passer d’un poste à un autre. »

Première maison en 1987

La première maison en bois à Saint-Paul a été construite pour et par ses parents en 1987. Comment le marché a-t-il évolué depuis ? « C’est stable. Malgré une période d’évolution il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, selon les secteurs, elle oscille entre 5 et 15 % de charpente bois par rapport à l’ensemble de la construction. Il reste minoritaire mais prend de plus en plus d’ampleur, notamment sur les marchés du bâtiment professionnel, des écoles et lycées. On voit un engouement. » La réglementation énergétique est encourageante pour l’entrepreneur. « La part du bois devient obligatoire. Cela va grandir. La rénovation un marché incontournable. Le cadre en bois aura sa carte à jouer. Cela représente encore aujourd’hui une part de marché trop faible. Cela va forcément augmenter par rapport aux normes et à l’empreinte carbone des maisons neuves. »

Les avantages du bois

Même si son prix reste supérieur à la brique ou au parpaing. « Mais l’écart est plus petit. Et puis il y a le gain d’énergie et de surface. Sur une même emprise au sol de 100 m2, on gagne 3-4 m2. Un petit bout de pièce. En extension, il y a un réel intérêt. » Membre de la coopérative d’achat Artipôle de La Ferrière, Signabois a aussi besoin d’espace. D’où son départ. « C’est une histoire d’espace, de visibilité, de confort de travail. Avoir un outil qui répond aux besoins des employés et de nos clients. Évoluer pour être en cohérence avec le marché. » Le site de Montpenois n’a pas encore d’avenir tracé. Soit loué, soit vendu par la famille Aucoin.

Près de la déchetterie

A proximité de la nouvelle déchetterie d’Aizenay et en bordure de la voie rapide menant à Challans, Fabien Aucoin bâtit sur 4 000 m². « A peu près comme à Saint-Paul. D’autre part, avec un bâtiment optimisé : pont roulant, volumes adaptés aux circulations, stockage intérieur pour la qualité. Un peu plus grand, avec 800 m2 d’atelier et une centaine de mètres carrés de bureau. » Et cela ne s’arrêtera pas là. « Dans la construction, il y a une pénurie de main d’œuvre, donc c’est compliqué de trouver du personnel qualifié. Nous en avons formé en reconversion mais nous recherchons des diplômés de base dans notre domaine. » Signabois a toujours eu des apprentis, deux actuellement. « L’objectif serait d’avoir deux personnes supplémentaires en fonction de l’évolution du marché. Avec les nouveautés derrière, la rénovation prend le relais. Je pense également qu’il faudra démolir et reconstruire. »

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