Par
Florent Lemaire
Publié le
18 janvier 2025 à 8h00
Les années se succèdent, mais ne se ressemblent pas pour les volontés du Département de l’Eure. Loin de l’entrée en pompe et en fanfare de la (fausse) flamme olympique il y a douze mois, l’ambiance était bien moins festive ce vendredi 10 janvier 2024.
Plus grave aussi, dans un contexte national et international incertain. C’est le cas budgétairement parlant mais malgré cela, Alexandre Rassaërt, le président de la communauté, a voulu mettre en avant la solidarité, puisqu’elle sera le fil conducteur de cette année.
Notre objectif est d’être moins indispensable. Être utile, c’est permettre aux gens d’être moins dépendants de nous, estime l’élu. Nous voulons prôner le soutien contre l’assistance sociale, la justice sociale contre le clientélisme, nous voulons avoir devant nous des individus autonomes, dignes et libres plutôt que des individus sous perfusion et dépendants d’un système.
La preuve la plus frappante, aux yeux de l’élu de Gisors, c’est le retour de l’expérimentation de la réforme du RSA. «Ça marche, la reprise du travail est meilleure qu’avec l’ancien système. Les bénéficiaires rencontrés sont très positifs sur ce système, il les sort de leur isolement, il change leur image, il leur redonne dignité et autonomie. »
Parallèlement, la lutte contre Fraude au RSA a généré plus de 4 millions d’euros de non-dépenses et 3 000 sanctions depuis 2019.
Le ministère ne peut pas tout faire
Les politiques de solidarité pèsent lourd dans le budget départemental (2/3 de l’enveloppe totale tout de même) mais pour Alexandre Rassaërt – paraphrasant Lionel Jospin -, les citoyens ne doivent pas tout attendre des institutions en la matière.
-La solidarité est une valeur qui compte de nombreux croyants, mais trop peu de praticiens.
« Tout ne peut pas venir de la politique. Il y a un coresponsabilité politique/citoyenne », considère-t-il, rappelant que « la solidarité nous concerne tous. Nous serons tous confrontés dans nos vies à des formes de vulnérabilité qui nécessitent de l’aide.
Oui à la responsabilité individuelle, mais pas en se coupant des autres. « La solidarité nous concerne tous car nous ne le faisons pas seuls. Il n’y a pas de réussite qui ne soit collective. Nous avons chacun besoin des autres pour avancer », estime Alexandre Rassaërt.
«Besoin d’amortisseurs»
Même s’il n’est plus à la tête du Département, Sébastien Lecornu reste le patron de sa majorité. La mise en avant cette année de la solidarité est donc évidemment saluée par le ministre des Armées, invité à prendre la parole.
« Personne ne peut s’en occuper complètement sans le Conseil départemental. Il faut les faire vivre davantage, car c’est la première fois que nous devrons situer le contexte de notre action dans un environnement économique et social qui va devenir tendu. […] Nous avons toujours besoin de solidarité, mais lorsque la situation économique se détériore, nous avons fondamentalement besoin d’amortisseurs. C’est là que tout ce que nous avons fait au cours des dix dernières années en matière de rénovation des politiques sociales s’avérera particulièrement utile », a-t-il déclaré à son tour.
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