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“c’est un système qui va les écraser”

Un an après la signature d’une convention entre la cour d’appel de Metz et le Conseil départemental de la Moselle, une commission de suivi révèle que 34 mineurs exploités sexuellement ont été identifiés en Moselle. La situation est devenue préoccupante.

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L’affaire avait soulevé beaucoup d’indignation fin novembre 2024, à Grenoble, un homme était soupçonné d’avoir prostitué une adolescente, Lilou âgée de 16 ans. Elle a disparu fin octobre à Metz pendant près d’une semaine.

La prostitution des mineurs est devenue un véritable fléau en France. Il y a un peu plus d’un an, en décembre 2023, le conseil départemental de la Moselle et la cour d’appel de Metz signaient un accord pour mieux coordonner la lutte contre la prostitution mineure. Dans un communiqué, la cour d’appel de Metz précise que“une montée du phénomène prostitution est observée en Moselle depuis plusieurs années”.

Tous, sans exception, ont été victimes de violences conjugales et/ou d’agressions sexuelles.

Depuis, c’est grâce à un vaste travail de terrain que les enquêteurs en ont identifié plus d’une trentaine en 2024. « Mineurs dans la prostitution. Depuis le début du mois de janvier de cette année, nous avons même repéré de nouvelles victimes. Il s’agit majoritairement d’adolescentes âgées de 13 à 17 ans. L’année dernière, parmi les 34, il y en avait sept qui ont à peine 14 ans. Il y a deux garçons.explique François Pérain, procureur général près la cour d’appel de Metz.

Dans la prostitution, depuis plusieurs années, les jeunes adolescentes mineures sont souvent en première ligne. Ils viennent de différents milieux sociaux. « Nous avons remarqué que très souvent, ils étaient dans le déni parce qu’ils manquaient de conscience. Ils ne se rendaient pas compte de ce qu’ils faisaient et parfois ils ne participaient même pas à l’enquête. Et les raisons sont souvent connues. Les enquêtes le montrent. Pauvreté, guerres, problèmes familiaux… Selon la cour d’appel “Tous sans exception ont été victimes de violences conjugales et/ou d’agressions sexuelles et la majorité ont déjà eu des problèmes relationnels avec l’un des deux parents.”

Mais le principal facteur aggravant reste le développement d’Internet et du téléphone mobile. « C’est un système qui va les écraser. Il y a toujours un proxénète derrière les actes de prostitution.» said François Pérain.

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La lutte contre la prostitution mineure : un premier bilan après un an d’action.

© Département de la Moselle.

Ainsi, dans ce comité directeur, on retrouve des magistrats chargés des mineurs, des professionnels de l’aide à l’enfance (ASE), la cellule de collecte d’informations inquiétantes du Département (CRIP), l’association mouvement Nid et des représentants de l’Agence régionale de santé (ARS). .

Les enquêteurs procèdent également à de nombreuses écoutes téléphoniques.

François Pérain, procureur général

La police et la gendarmerie ont également rejoint ce comité. « On peut parler de réussite parce que nous avons identifié un phénomène grâce à un procédé innovant. Ce sont des enquêtes difficiles car très souvent elles interfèrent avec les réseaux sociaux et internet. Qui est utilisé par les proxénètes. Les enquêteurs pratiquent également de nombreuses écoutes téléphoniques », précise François Pérain. Les familles des victimes sont démunies malgré les pouvoirs publics et les services sociaux. “Ensuite, il faut beaucoup de temps pour les placer.

Ainsi, en 2025, la cour d’appel souhaite souligner «campagnes d’information et de prévention dans tous les lieux fréquentés par les adolescents. Et à plus long terme, de proposer aux enquêteurs »des images d’interviews de mineures victimes d’exploitation sexuelle et d’offrir aux adolescents prostitués un interlocuteur privilégié joignable 24h/24″, indique le communiqué.


Rendez-vous jeudi 16 janvier 2025. Un premier bilan identifie 34 mineurs, dont deux hommes.

© France Télévisions

L’accord prévoit la mise en place d’un comité de suivi trimestriel pour examiner la situation de chaque mineur concerné. Jeudi 16 janvier, à l’issue de la séance, un amendement a été signé. Il envisage de «élargir le champ d’intervention aux jeunes filles et aux jeunes hommes jusqu’à 21 ans afin de ne pas interrompre le suivi à leur majorité.

En France, environ 10 000 mineurs sont victimes de prostitution, selon le Centre de victimologie juvénile.

 
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