Jeudi 16 janvier 2025, la réunion a été donnée à la salle des fêtes de Luçay-le-Mâle. “Je suis désolé, ils ont oublié d’allumer le chauffage”s’excuse Morgane Mélan, animatrice au Civam de Valençay, auprès des premiers arrivés. Café ou thé chaud à la main pour se réchauffer, chacun prend place pour que la réunion puisse commencer. Si une dizaine d’agriculteurs s’y sont retrouvés un jeudi à 14 heures, c’était pour discuter d’« Agribox », un projet lancé par le Civam, en partenariat avec l’office de tourisme du Pays de Valençay. et le Pays de Valençay en Berry.
« Et si on se faisait botter par une vache ? »
L’idée derrière l’Agribox est de « créer un outil innovant pour développer l’agrotourisme »explains Morgane. « Cette formule nous permet d’accueillir les gens dans les exploitations, de leur expliquer le métier et de les impliquer. » Suivant le modèle Smartbox, au lieu de passer une journée au spa, ce serait un moment d’immersion à la ferme. Récolter du miel, traire des vaches ou fabriquer du fromage de chèvre, autant d’exemples d’activités qui pourraient être proposées dans le catalogue Agribox.
Ces activités créeraient des liens entre les agriculteurs et les consommateurs. « Il y a de plus en plus de revendications pour un retour aux producteurs locaux »souligne Jean Aufrere, président du Pays de Valençay. Et il y a surtout un besoin éducatif, selon lui, puisque les enfants, même en milieu rural, « Je mange du beurre, mais je ne sais pas comment il est fabriqué ni d’où il vient. »il regrette.
Plus de questions que de réponses
« Tout reste à construirerappelle Morgane Mélan, Ce n’est que la première réunion aujourd’hui. » Si le cadre précis de ce projet n’est pas encore fixé, c’est qu’il se veut collaboratif, afin que les agriculteurs en décident les modalités. Lors de la réunion, on se pose plus de questions que l’on trouve de réponses. Combien de temps durent les activités ? Comment fixons-nous les prix des box ? Comment l’argent revient-il aux agriculteurs ? Doit-il être disponible toute l’année ? La seule chose qui a déjà été décidée est que le test de commercialisation devrait être réalisé dans un délai de deux ans. Le reste est laissé à la libre imagination des participants.
-“Et s’il y en a un qui se fait botter par une vache”demande en souriant Nicolas Leffray, éleveur de bovins. “Nous y sommes habitués, mais nous ne devrions pas avoir de problèmes” dit-il. Assise à côté de lui, Éliane Quaak, éleveuse de volailles et productrice de safran biologique, raconte : “Et s’ils participent, n’est-ce pas un travail secret ?” »se demande-t-elle avec pertinence. Autant de questions qui nécessiteront «la participation d’un avocat»souligne Morgane, pour clarifier tous les détails en droit et en matière d’assurance.
Lucie est apicultrice salariée à Chabris. « Cela mérite d’être développé et bien pensé »elle analyse, “mais c’est un super projet”. Elle s’interroge sur la capacité de l’exploitation agricole sur laquelle elle travaille à accueillir ce type de service, puisque « l’opération est conçue pour fonctionner avant tout »constate la jeune femme, inquiète du niveau de qualité d’expérience que seraient attendus les clients. La prochaine réunion aura lieu avant le printemps, pour établir un calendrier et déterminer les grandes lignes précises du projet.
More information: Civam de Valençay, tel. 02.54.00.13.99 or [email protected]
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