intelligence artificielle pour surveiller les chamois

les isards en Ariège sont devenus un véritable défi. En 2024, 2 887 individus ont été observés sur 26 territoires de chasse. Ce nombre est nettement inférieur aux 3 857 individus observés l’année précédente. Cependant, ces données ne reflètent pas la réalité. Ils sont considérés comme un nombre minimum d’individus enregistrés. Les conditions météorologiques, souvent imprévisibles, ont provoqué l’annulation de plusieurs opérations de comptage dans de grandes communes de montagne.

De plus, les chasseurs ont remarqué une évolution surprenante. En effet, ces derniers ont découvert l’apparition de de nouvelles populations de chamois à basse altitudenotamment dans les forêts et à proximité de villes comme Foix ou Saint-Girons. Cette migration est en partie attribuée au changement climatiquece qui modifie leur habitat naturel. À cela s’ajoute une compétition alimentaire accrue avec les troupeaux de bovins dans les estives.

« L’augmentation de la fréquentation en montagne joue un rôle. Avec le pastoralisme, il y a beaucoup plus d’animaux dans les estives qu’auparavant. Cela crée une compétition alimentaire car les chamois consomment la même herbe que les troupeaux.» explique Jean-Luc Fernandez, président de la fédération départementale de chasse.

Bien que ces populations émergentes soient une bonne nouvelle pour l’espèce, elles sont difficile à identifier et à quantifier avec les méthodes actuelles.

Face à ces enjeux, la fédération de chasse a décidé de collaborer avec des partenaires tels que l’Office National des Forêts (ONF), le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises et des spécialistes espagnols. L’objectif est d’exploiter les capacités de l’intelligence artificielle pour obtenir des données fiables et précises.

Une approche innovante pour compter les chamois

Pour ce projet, une trentaine de caméras seront installés sur le territoire communal et étatique de l’Ariège. Grâce à des algorithmes avancés, l’intelligence artificielle analysera les photos simultanément. L’objectif n’est pas de compter plusieurs fois le même individu et d’identifier les différentes espèces présentes dans les vallées.

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Le projet aura lieu en plusieurs étapes tout au long de l’année. Les appareils seront déplacés toutes les trois semaines vers différents sites sélectionnés. A la fin de chaque période, les données collectées seront analysées avant de passer à un autre secteur. Cette méthodologie rigoureuse garantit des résultats fiables et exploitables.

Le rapport final sera remis au préfet et à la Direction départementale des territoires (DDT), qui utilisent ces chiffres pour attribuer les plans de chasse. Si les observations confirment une augmentation des populations à basse altitude, cela pourrait conduire à une révision à la hausse des quotas de récolte. Actuellement, le plan de chasse autorise la récolte de 825 chamois.

Avec ce projet innovant, la fédération de chasse de l’Ariège prouve qu’il est possible d’allier tradition et modernité afin de préserver et gérer efficacement les espèces animales.

Ce projet n’est pas sans rappeler l’application HuntAdaptqui exploite également les progrès de l’intelligence artificielle. En analysant automatiquement les photos de jeu prises, cette application permet de récolter des données précises en temps réel. Elle favorise ainsi la gestion raisonnée de la faune.

Source : La Dépêche.