Pour Abdelaziz Charhabil, la pilule était sans doute trop dure à avaler. Condamné jeudi à huit ans de prison par la cour d’appel de Besançon, ce détenu de 36 ans s’est évadé alors qu’un convoi pénitentiaire l’accompagnait jusqu’à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas (69).
Un hélicoptère de police pour rechercher le fugitif
Lors d’un arrêt sur l’aire d’autoroute du Bois des Potets, à Sampans, près de Dole, il a profité d’un passage aux toilettes pour laisser derrière lui les trois gardiens de prison. qui l’a escorté.
En les repoussant violemment, le trentenaire aurait blessé un gardien lors de sa fuite.
Puis il traversa les voies d’autoroute avant de disparaître dans la pénombre. Les événements se sont déroulés vers le 20 h 30. Un peu plus de 30 minutes plus tôt, le convoi avait quitté le palais de justice de Besançon où venait de se terminer son procès.
Un système a été rapidement mis en place par la police pour rechercher le fugitif. Un hélicoptère de la section aérienne de la gendarmerie de Dijon s’est rendu sur place pour appuyer les investigations. En vain. Vendredi soir, Abdelaziz Charhabil était toujours activement recherché.
« L’enquête sur l’évasion violente a été confiée à la brigade de recherche de Dole avec le soutien de la section de recherche de Besançon. », explique Julie Fergane, procureure de la République de Lons-le-Saunier. Une information judiciaire a été ouverte au tribunal préfectoral du Jura.
Les avocats de Charhabil stupéfaits
Abdelaziz Charhabil était poursuivi pour extorsion aggravée, association de malfaiteurs et menaces.
-Liés à un litige concernant la vente de voitures, ces actes ont été commis en 2020 dans la région de Dole. Bien connu de la justice, il avait été condamné à six ans de prison en première instance à Lons-le-Saunier, avec mandat d’arrêt. Après avoir fait appel de cette décision, il a été emmené ce jeudi à la maison d’arrêt de Corbas pour ce deuxième procès à Besançon.
Son avocat a plaidé pour l’acquittement. Les magistrats du tribunal l’ont acquitté des accusations d’association de malfaiteurs, mais l’ont condamné pour le reste, portant sa peine à huit ans de prison.
De leur côté, les avocats de Charhabil sont abasourdis. Plus abasourdi par la décision de justice que par la fuite de leur client. « Je ne cautionne pas ce qu’il a fait, mais on peut comprendre son désarroi. », confie Me Julien Charles, avocat de la défense qui détaille : « En première instance, le procureur de la République avait requis 10 ans de prison contre lui et il en a écopé de six ans. C’était déjà grave. Il n’était pas présent au premier procès et a fait appel pour s’expliquer devant la justice. Jeudi, le procureur de la République a requis entre 4 et 5 ans de prison à son encontre et le tribunal l’a condamné à huit ans de prison… »
Me Anthony Truchy, autre avocat du délinquant, proteste : « Le président du tribunal qui a mené l’enquête s’est davantage écouté parler que n’a écouté l’accusé. On vient s’expliquer humblement pour demander une autre peine et on obtient une décision de justice ridicule, pour ne pas dire ridicule. »
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