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La Guyane, région française où le recours à l’avortement reste le plus élevé

Avec un taux de 46,7 avortements pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, la Guyane dépasse largement la moyenne nationale (16,7‰) et celle de l’ensemble des territoires d’outre-mer (31,2‰). ). En moyenne, une femme vivant en Guyane a recours à l’avortement 1,67 fois au cours de sa vie selon les chiffres de l’ARS.

Les interruptions volontaires de grossesse sont majoritairement pratiquées en dehors des hôpitaux (81,1 %), notamment par des sages-femmes libérales (74,4 %). La méthode médicamenteuse est privilégiée dans 92,9 % des cas, et seulement 1,7 % des avortements sont réalisés entre la 14e et la 16e semaine de grossesse.

Disparités territoriales et difficultés d’accès

La Guyane est aussi la région où le recours à l’avortement chez les mineures est le plus fréquent. En 2023, 22 adolescentes de 15 à 17 ans sur 1 000 en auront eu recours, contre une moyenne nationale de 5,6‰. Cependant, selon les professionnels de santé locaux, l’accès à l’avortement reste compliqué pour certaines populations, notamment les mineures et les femmes en situation précaire ou isolée.

Le Dr Nadia Thomas, lors d’une rencontre avec les professionnels de la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS), estime que les chiffres réels pourraient être plus élevés, évoquant un taux de 50‰, en raison de données encore incomplètes (notamment l’IVG non remboursée). La DREES, quant à elle, suggère que ces chiffres pourraient être surestimés en raison du nombre d’avortements pratiqués sur des femmes ne résidant pas en Guyane.

Évolution et tendances des données

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Selon la présidente du Réseau Périnat Guyane, l’augmentation apparente du nombre d’avortements est en partie due à une meilleure collecte des données. Ainsi, si le nombre officiel d’interventions passait de 2 268 en 2017 à 3 685 en 2023, la tendance réelle serait plus modérée, avec une stabilité notable chez les mineurs et une augmentation chez les adultes.

Les chiffres de la Guyane illustrent des disparités importantes au sein des territoires français. En 2023, les Pays de la Loire ont le taux d’avortement le plus faible (12,7‰), tandis que la Guadeloupe, deuxième région la plus touchée après la Guyane, atteint un taux de 44,5‰. Chez les adolescentes, les écarts sont similaires : la Bretagne, avec un taux de 4,3‰, contraste fortement avec Mayotte (15‰), elle-même dépassée par la Guyane.

Ces données mettent en lumière des problématiques spécifiques en termes de prévention des grossesses non désirées, d’éducation sexuelle et d’accès à la contraception, qui restent des défis majeurs pour la Guyane.

Damien Chaillot

 
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