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pourquoi un tel déploiement de forces pour évacuer les opposants ?

Par

Sébastien Comet

Publié le

17 janvier 2025 à 14h39

Un véritable déploiement de forces a été observé jeudi 16 janvier 2025, dans une zone boisée de Soorts-Hossegor. Plusieurs unités de la gendarmerie nationale ont procédé à l’expulsion des opposants à la ligne à très haute tension (THT), tandis que d’autres ont bouclé la zone. Les expulsés, surnommés « les écureuils », étaient perchés dans les arbres depuis plus d’une semaine.

Une unité créée contre les militants antinucléaires

Cette évacuation fait suite à un arrêté rendu par le tribunal judiciaire de Dax saisi par l’entreprise RTE en charge des travaux, “interdisant à quiconque de pénétrer dans la zone des travaux de construction de l’interconnexion électrique”, a indiqué la préfecture des Landes dans un communiqué. pour justifier cette évacuation.

Sur place, une unité bien spécifique a été mobilisée, c’est la CNAMO ou unité nationale de soutien à la mobilité. Elle dépend de la gendarmerie nationale et sa mission est de « mettre fin aux obstructions et aux affrontements complexes des manifestants, qu’ils soient en hauteur ou au sol » explique le site de la gendarmerie.

Sa création en 2011, sous le gouvernement Fillon, visait à mettre un terme aux actions des militants antinucléaires « qui, en guise de protestation, procédaient à des blocages, tant terrestres que aériens ».

Tronçonneuse et harnais

Récemment, on l’a vu sur l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres où plusieurs « écureuils » étaient également postés dans les arbres pour s’opposer à la construction de l’autoroute. Plusieurs chutes d’opposants ont été constatées et un rapport de la commission d’enquête de la Ligue des droits de l’Homme de Toulouse (LDH) a dénoncé « les pratiques de la CNAMO qui mettaient en danger la vie des opposants ».

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A Hossegor, ces militaires ont évacué trois opposants (dont un est toujours dans les arbres) mais ont également détruit la plateforme qui les abritait. Equipés de tronçonneuses, des membres du CNAMO ont fait tomber la construction en bois de plusieurs mètres de hauteur. Aucun blessé n’a été signalé pendant toute l’opération, même si quelques gestes brusques ont été observés de la part des opposants.

Des éléments de la gendarmerie de Dax ont également été mobilisés, dont le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG), qui a bouclé le périmètre de la zone d’expulsion. Les soldats étaient équipés de lance-balles défensifs et de grenades de désencerclement.

Concernant ces nombreuses unités déployées pour déloger quatre opposants, la préfecture des Landes a assuré Actualités Landes que ce dispositif de sécurité “a été prévu afin d’éviter les rassemblements sous la plateforme et d’assurer la sécurité de l’intervention et de toutes les personnes présentes”.

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Le sujet sensible de l’énergie et de l’indépendance énergétique de notre pays se pose également. Françoise Tahéri a notamment rappelé à plusieurs reprises « l’importance des branchements et interconnexions électriques en métropolitaine et à l’échelle européenne (…) dans un contexte de développement des énergies renouvelables ».

Pour les « écureuils », le combat n’est pas terminé

Dans un message envoyé à notre rédaction, les opposants annoncent que « le combat continue » :

Malgré la terreur de l’écocide, nous n’abandonnerons pas les arbres. Parce que nous avons promis les arbres. Tout comme les fourmis… Quand un arbre brûle dans un incendie, les fourmis ne le quittent plus. Ils brûlent avec l’arbre. Même s’ils détruisent notre cabane dans les arbres, ils ne pourront pas nous séparer des arbres.

Membres des « écureuils »

Quant au collectif « Stop THT 40 », il indique également que rien n’est fini et qu’il va désormais passer la main à d’autres organisations sans en dire plus pour l’instant.

Cinq communes landaises concernées

Pour rappel, le chantier de la ligne à très haute tension (THT) est une interconnexion entre la France et l’Espagne, reliée par des câbles électriques de 400 000 volts dans l’océan, sauf dans les Landes. L’itinéraire qui ne peut dépasser Capbreton à cause du Gouf, se dirige donc vers l’intérieur des terres depuis Seignosse et la plage des Casernes, puis traverse les communes de Soorts-Hossegor, Angresse, Bénesse-Maremne puis enfin Capbreton où il reprend sa course dans l’océan vers le sud. Pays Basque.

Le 25 décembre 2024, les opposants demandent au nouveau Premier ministre, François Bayrou, un moratoire immédiat sur le tracé. Ils jugent ce projet en dehors de toutes réalités écologiques, ils affirment que des risques pour la vie humaine existent ainsi que des impacts sur le littoral à travers la pollution des sols et des eaux souterraines.

Le député des Landes, Lionel Causseil a interrogé le président du directoire de RTE en début d’année. Dans une lettre, il demande des éclaircissements concernant le projet Royaume-Uni-Maroc (X-Links) qui prévoit notamment « des solutions techniques à moindre coût et à l’efficacité prouvée permettant l’utilisation des 3 goufs situés sur le tracé ».

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