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Grève des bus. Pour les usagers de cette commune des Yvelines, la « lutte » continue

Par

Ronan Bardet

Publié le

16 janvier 2025 à 18h02

Ce jeudi 9 janvier 2025, l’arrêt de la station Place Romagné à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) est bien calme.

Les foules sous les abribus sont inhabituellement faibles. Et pour cause, depuis le 7 novembre 2024les chauffeurs des 32 lignes du réseau de bus Cergy-Pontoise Confluence, géré par Francilité Seine-et-Oise (Fso), filiale de Lacroix & Savac, pour le compte d’Île-de- Mobilités (Idfm), sont en grève.

Après plus de deux mois, habitants et salariés sont exaspérés, malgré le passage de quelques bus.

“C’est un problème”

Sur le quai, les yeux rivés sur son smartphone, Aminata attend. Ce lycéen de Jules-Ferry vit « très mal » conflit social. « Je dois marcher 20 à 30 minutes pour aller en cours chaque matin dans le froid. Alors que d’habitude en bus, cela ne prend même pas 10 minutes. »

Un peu plus loin, Alicia, barman au Speedpark, attend le 7816 pour se rendre à Cergy, pour profiter des soldes. Une ligne gérée par la société Francilité Express Ouest, non impactée par le conflit social actuel, mais, selon les usagers, peu connue pour son ponctualité.

Les bus ici sont compliqués, je les prends quand il le faut

Alicia, resident of Conflans-Sainte-Honorine
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« J’ai un bus qui s’arrête à cinq minutes de chez moi, mais je ne suis jamais sûr qu’il passe. Même avant les grèves, les bus pouvaient passer une fois sur trois ou quatre. Sauf qu’à un moment donné, je l’ai pris pour aller travailler. Alors maintenant j’y vais à vélo. »

Un constat partagé par une quadragénaire russe travaillant dans une maison de retraite à Conflans : « Mes collègues qui viennent en bus sont toujours en retard. Ceux qui ont des enfants doivent partir plus tôt pour attendre le bus. Et parfois, les bus ne viennent même pas. »

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Mais tout le monde ne se passe pas de ce service, comme Fatou, 42 ans et employée d’entretien. La Parisienne parcourt plusieurs villes des Yvelines pour exercer son métier.

« Pour moi, c’est la galère ! A Conflans, je travaille place de la Liberté, je dois marcher 30 minutes de plus chaque jour. En plus, il n’y a aucun signe, personne n’est là pour nous le dire À quelle heure les bus passeront. »

Une morale à Berne

En revanche, au volant, le moral des chauffeurs qui ont repris le travail n’est pas au beau fixe.

« On nous ordonne de prendre notre service à Saint-Ouen-l’Aumône. Si nous ne le faisons pas, ils nous considèrent comme absence injustifiéealors que nous avons un contrat au dépôt de Conflans. Ce n’est pas normal », s’énerve l’un d’eux. Ce conducteur dénonce également conditions de travail et d’hygiène qui se sont détériorées.

« Quand tu montes le matin, c’est une porcherie. Ils ont supprimé les heures de nettoyage de nuit pour permettre à l’entreprise de maintenance de travailler l’après-midi et ainsi économiser de l’argent. »

Dans ce contexte, ce salarié avoue : « Je veux partir ».

A noter que depuis lundi 13 janvier, malgré la poursuite de la grève, le nombre de lignes en circulation a augmenté par rapport à la semaine dernière. Selon le compte X (ex Twitter) du réseau Cergy-Pontoise Confluence, des bus circulent sur 14 d’entre eux. Mais avec moins de fréquence que d’habitude.

Contacté, Fso n’a pas souhaité répondre à nos questions.

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