Les téléphones portables sont interdits au collège Philéas-Lebesgue de Marseille-en-Beauvaisis depuis la rentrée. Et la mesure est une réussite. Les élèves comprennent l’intérêt, les professeurs et les parents applaudissent.
Qui aurait imaginé que la mesure serait si bien accueillie par les collégiens ? Et pourtant, depuis la rentrée, tout le monde a respecté la « pause numérique » sans problème. Bref, ils n’utilisent plus leur téléphone en journée.
Même si la loi interdit le téléphone portable dans les collèges depuis 2018, sa mise en œuvre s’avère parfois compliquée.
« J’ai sanctionné les vidéos prises en classe et diffusées sur les réseaux«
Nathalie Lafilé, directrice du collège Philéas-Lebesgue de Marseille-en-Beauvaisis
Alors, lorsqu’il a été demandé aux collèges à l’échelle nationale d’expérimenter cette rupture numérique, Nathalie Lafilé, directrice de Philéas-Lebesgue, n’a pas hésité : « J’ai tout de suite dit oui, avant même de savoir quels seraient les moyens. »
Le téléphone portable dans le casier
L’utilisation du téléphone portable était problématique. “J’ai sanctionné des vidéos prises en classe et diffusées sur les réseaux” rapporte le directeur. Des collégiens ont également informé leurs parents de certains faits par SMS avant que l’école n’en ait connaissance. Des faits souvent inexistants ou déformés. ” C’était insupportable » summarizes Nathalie Lafilé
« Pour une application pratique » Nous avons décidé de jouer sur la responsabilisation des jeunes, d’autant que nous n’avons pas assez d’assistants pédagogiques pour contrôler à l’entrée » précise le principal.
Depuis le 1er octobre, les étudiants doivent respecter la nouvelle réglementation. Dès leur arrivée, ils rangent leur téléphone dans un casier (1 casier par élève en 6ème, 1 casier pour deux élèves en 5ème et 4ème). Les élèves de 3ème le laissent dans leur cartable mais ils auront bientôt des casiers.
Pour mettre en pratique » Nous avons décidé de jouer sur la responsabilisation des jeunes, d’autant que nous n’avons pas assez d’assistants pédagogiques pour contrôler à l’entrée » précise le principal.
-“On n’a plus peur d’être photographié à notre insu”
Et tout va bien. De nombreux adolescents laissent leur téléphone à la maison. « Moins de 3 % des étudiants ont été surpris avec leur téléphone depuis septembre. Il y a encore quelques problèmes sur les réseaux sociaux mais dix fois moins.» Une adolescente note : « C’est vraiment bien, car on n’a plus peur d’être photographiés ou filmés à notre insu”.
« Avant, nous avions peur de nous faire voler notre téléphone. Avec le casier c’est rassurant » a ajouté un ami. Quant à Elisa et Charlotte, élèves de 3e, elles se sont même fixé une limite à la maison.
Autre effet : dans la cour de récréation, il y a davantage de conversations. Lors de la préparation d’un voyage en Angleterre, où les téléphones portables seront interdits, un étudiant recommande d’apporter des jeux de société.
Du côté des parents et des enseignants, le constat est positif. Un professeur d’éducation physique remarque : « Avant, il y avait des téléphones dans les joggings, il fallait les gérer dans les vestiaires ». Un père est heureux de voir les enfants “jouer le jeu”.
Seule utilisation du smartphone autorisée : dans le cadre pédagogique. Les enseignants doivent ensuite présenter le projet au directeur et en informer les parents une semaine avant. Pour l’instant, la direction n’a reçu aucun dossier.
Les 4 collèges de l’Oise concernés par la rupture numérique
Dans l’Oise, 4 collèges expérimentent la rupture numérique parmi les 200 que compte l’Hexagone : Les Frères-Le-Nain, à Laon ; Philippe-Lebesgue, à Marseille-en-Beauvaisis ; Maréchal-Leclerc de Hauteclocque, à Beaucamps-le-Vieux ; Arthur-Rimbaud, à Amiens. Pour Jean-Paul Obellianne, directeur pédagogique des Services de l’Éducation nationale de l’Oise (Dasen), l’expérimentation menée dans quatre établissements du département aboutira à la loi de 2018 “plus efficace« .
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