Face au manque de soleil à Paris, un business anti-dépression saisonnière en plein essor

A Paris, la météo du mois de janvier s’annonce sous de bons auspices. Les rayons du soleil devraient briller sur la capitale jusqu’à la fin du mois. De quoi réjouir les Parisiens en manque de vitamine D. Si certains ont été patients, d’autres se sont tournés vers des alternatives afin de compenser le manque de rayonnement solaire.

Luminothérapie, centres de bronzage ou séances de thérapie… Les solutions sont nombreuses pour aider les personnes touchées par l’anxiété ou la dépression saisonnière liée au manque d’éclaircissement. « Le soleil est nécessaire à la santé mentale, aux os… Le corps et la tête en ont besoin », souligne Régine Ferrère, présidente de la Confédération nationale de l’esthétique et de la parfumerie.

Lumière contre les antidépresseurs

La lumière du jour n’a jamais été très fidèle au ciel parisien, surtout en hiver. Selon les relevés de Météo France, la Ville Lumière a connu un déficit d’ensoleillement important en décembre 2024 avec seulement 42 heures 25 minutes de soleil durant les 31 derniers jours de l’annéecontre une normale de 57 heures. En moyenne, un jour sur deux, il n’y avait même pas une seule minute de soleil. De quoi faire baisser le moral des Parisiens, d’autant que cette période de l’année est constituée des jours les plus courts de l’année.

Pour traiter cette rate hivernale, la luminothérapie semble s’imposer comme une option thérapeutique de premier plan. Selon une étude datant de 2019 et menée par Pierre Alexis Geoffroy, psychiatre et médecin du sommeil à l’hôpital Bichat AP-HP, la luminothérapie serait aussi efficace que les antidépresseurs. pour traiter la dépression saisonnière. Pour rappel, près de 5% de la population en France est concernée par cette pathologie.

« Dans les pays scandinaves, la luminothérapie est une pratique très courante », précise également l’hypnothérapeute parisien Grégory Renaux. “Il faudrait que cela soit plus répandu en France”, plaide-t-il. Car dans d’autres pays, comme la Suisse, la luminothérapie est considérée comme un traitement à part entière pour traiter la dépression saisonnière. Sur prescription médicale, il est remboursé par l’assurance maladie obligatoire.

Deux profils clients

La luminothérapie est proposée pour ses vertus médicales mais pas seulement. A Paris, les appareils de photobiomodulation arrivent ici et là. Dans les grands magasins et les centres commerciaux, comme les Galeries Lafayette ou Beaugrenelle, les pop-up stores invitent les clients à tester le concept pour des raisons esthétiques. « Il y a des gens qui viennent parce qu’ils ont été envoyés par leur médecin. Il y en a aussi d’autres qui souhaitent prendre soin de leur peau, des rides et de l’apparence », indique Marguerite*, conseillère experte en luminothérapie. « La plupart de nos clients prennent rendez-vous pour les bienfaits que cela apporte à la peau. Mais avec le temps, ils se rendent compte que ça les calme aussi», abonde Sylvia*.

De son côté, Régine Ferrère regrette l’image négative que véhicule encore centres de bronzage. Le passage en cabine est aussi vecteur de bonne santé mentale, selon elle. « Le corps a besoin de chaleur et d’UV […]. Et puis au moins pendant cinq minutes on peut se dire : ‘Je rêve, je suis aux Seychelles.’ Ça fait du bien. »

*Les prénoms ont été modifiés

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