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Le sort des footballeurs n’en finit plus dans cette commune des Côtes-d’Armor

Par

Steven Couzigou

Publié le

15 janvier 2025 à 17h01

Bruno Le Bricon, ancien président de l’US Erquy (Côtes-d’Armor), est loin d’être satisfait de la situation. Il a démissionné en mai 2023 « à cause du projet de stade. » Initiée en 2020, elle suscite encore aujourd’hui d’interminables troubles.

Sortie Caroual

Historiquement, le club utilisait le stade Capitaine Erhel, en centre-ville, et le terrain de Caroual.

« Ce dernier a été supprimé en raison de la pose de câbles d’éoliennes en mer en 2020. Au lieu de reconstruire un stade à Caroual, les élus ont décidé de se lancer dans un autre projet », rembobine l’ancien dirigeant.

Quant au stade Capitaine Erhel, « c’est le point le plus bas du centre-ville et le Plan de Prévention des Risques d’Inondations Côtières classe largement les terrains du centre comme non constructibles. Ce qui veut dire : pas de possibilité d’agrandir les vestiaires actuels ni d’y installer le terrain synthétique », a rappelé la municipalité dans un communiqué daté de 2023.

C’est désormais une aire de covoiturage à la place du terrain d’entraînement de Caroual. ©Hélène HÉRAULT

Sur les hauteurs du cap

Ainsi, la majorité a décidé de construire un terrain synthétique, aménagé aux normes fédérales, permettant des entraînements et des compétitions jusqu’au niveau régional, à Guen, sur les hauteurs du Cap d’Erquy.

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Bruno Le Bricon a quitté la majorité municipale il y a un an et demi, « en désaccord avec la manière dont l’équipe majoritaire mène les projets, notamment celui du stade. »

Je suis déçu de ne pas avoir pu convaincre la municipalité de l’importance du choix du nouveau terrain, compte tenu des enjeux futurs.

Bruno Le Bricon, former president of Erquy

« Les élus ont offert aux joueurs un stade magnifique, presque au niveau d’un club professionnel. Mais un club comme Erquy, adossé à la mer, a besoin de visibilité. Être dans les bois, là-haut, ne sert à rien à mon avis. Sans parler des aiguilles de pin qui voleront sur du matériel synthétique”, poursuit le dirigeant historique, déplorant “le manque de transparence”. Deux champs étaient initialement prévus et finalement un seul. Tout était réuni pour faire de ce projet imposé un problème. Aujourd’hui, c’est le club qui est pénalisé. »

Désactivé

Ce nouveau projet foncier est toujours en suspens après une nouvelle décision de justice. Le chantier a toutefois repris à l’automne, après plusieurs mois d’interruption, déjà à la suite d’une décision de justice qui invoquait un motif d’« illégalité du dossier présenté ».

La raison : la mairie a fait abattre des arbres en janvier 2024 dernier pour faciliter le chantier, mais elle a lancé les travaux avant l’expiration du délai de recours.

Il y a un mois, le juge des référés a une nouvelle fois stoppé le chantier. Il a cette fois cité « la qualité des arbres situés le long de la rue du Portuais », dont « une haie classée remarquable ».

« Cela faisait 5 ans que nous attendions ce projet de synthèse qui nous était promis. Nous sommes spectateurs de cette partie de ping-pong entre la mairie et les riverains et Erquy Plurien Environnement, qui ont déposé des recours”, souffle Alexandre Collong, président de l’US Erquy.

Sur les hauteurs d’Erquy, le nouveau projet foncier est toujours au point mort après une nouvelle décision de justice. ©Caroline Mariotti

Sous les couloirs

Autre problème : faute d’entretien cet été, les terrains du centre-ville sont devenus impraticables. Les premiers mois, les joueurs d’Erquy ont bénéficié des installations de Plurien, commune voisine, pour s’entraîner. Surchargé, ce terrain est également devenu inutilisable.

Début janvier, le groupe seniors a même été contraint de s’entraîner sous les halles d’Erquy, sur une place bétonnée en bord de route, éclairée par des décorations de Noël. « Il fallait avoir un créneau en salle, au collège, sauf que le club de handball le faisait aussi. Le city stade ne convient pas à une vingtaine de joueurs. »

Pour leurs matches, les Réginéens bénéficiaient jusqu’en décembre dernier d’un terrain prêté par Lamballe, homologué pour les matches officiels de niveau R3, contrairement à celui de Plurien.

La situation a un peu changé ces derniers jours. « La mairie nous a ouvert le terrain du centre-ville mais c’est à nous d’en gérer l’usage. Tout dépendra de la météo. Si la météo le permet, on peut peut-être espérer un retour au centre-ville plus tôt que prévu. »

BRICOLAGE

En attendant, le club devrait avoir accès aux terrains de Saint-Alban et de Pléneuf-Val-André en 2025 pour soulager celui de Plurien. « Nous ne sommes pas prioritaires par rapport au club local qui nous prête ses installations. Pour les prochains matches, soit on les joue tous à l’extérieur, soit on trouve une solution au coup par coup, une ou deux semaines avant la date limite. Nous appelons les services techniques de chaque mairie pour savoir où jouer. Nous bricolerons au fur et à mesure. »

En début de saison, face aux difficultés rencontrées, on s’est interrogé sur le maintien ou non de l’équipe C.

Alexandre Collong, president of US Erquy

“Une histoire d’honneur”

« Peu importe le lieu, ce que nous souhaitons, c’est pratiquer notre sport dans de bonnes conditions. L’idéal serait de bénéficier du synthétique et de conserver le terrain en centre-ville. »

Bruno Le Bricon imagine mal une telle issue :

« C’est une histoire d’honneur. Je crois que la mairie ne veut pas faire machine arrière. Ce projet sera peut-être réalisé mais à quel prix ? La cicatrice aura du mal à se refermer par la suite. »

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