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Un agent de l’Office français de la biodiversité compare les agriculteurs aux trafiquants de drogue

Certains syndicats agricoles dénoncent le port d’armes par les inspecteurs de l’environnement lors des contrôles. Pour se défendre, un membre de l’OFB a comparé cette situation à celle des trafiquants qui demanderaient à la police « de ne plus venir dans les villes ».

Il fallait oser. Interrogé sur Inter mercredi 15 janvier, un agent de l’Office français de la biodiversité (OFB), un établissement public chargé de la protection de la nature, a comparé les agriculteurs à… des dealers. « Aujourd’hui, on a le sentiment que ce que veulent les agriculteurs, c’est ne plus nous voir dans leurs exploitations. C’est comme si les dealers demandaient à la police de ne plus venir dans les villes”a déclaré Benoît Pradal, du syndicat Rogue-FO. L’une des missions des agents de l’OFB consiste à effectuer des contrôles administratifs auprès des particuliers, mais également des agriculteurs, lors de missions de police de l’environnement.

Rapidement, le directeur de l’OFB, Olivier Thibault, s’est désolidarisé de cette comparaison pour le moins risquée. “Je tiens à préciser que les propos tenus par certains représentants syndicaux n’engagent en rien nos établissements”indique-t-il dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, réaffirmant néanmoins son “soutien et (sa) confiance dans les agents de l’établissement dont (il) salue le professionnalisme”.

La droite se rebelle

Mais le mal était fait, et une partie de la droite a protesté contre cette déclaration. « Les propos de cet agent de l’OFB (…) sont indignes ! L’OFB doit s’excuser auprès des agriculteurs ! a écrit sur X Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France.

L’eurodéputé François-Xavier Bellamy a qualifié cette remarque de « révoltant et tellement révélateur ». « Assimiler ceux qui nous donnent la vie à ceux qui tuent… Un cas d’école du délire idéologique qui détruit le pays »il a regretté sur X.

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Sa numéro 2, Céline Imart, agricultrice de métier, a directement dénoncé la responsabilité de la radio. “France Inter ne nous surprend malheureusement toujours pas avec le choix de ses invités”» a-t-elle déploré, également sur X. « On pensait avoir tout vu en termes d’humiliation du monde agricole, mais cet agent de l’OFB parvient quand même à nous surprendre ».

Les inspections armées contrarient les agriculteurs

Le sujet des contrôles de l’OFB est revenu sur le débat lors du discours de politique générale de François Bayrou, mardi. Le premier ministre a directement ciblé l’agence gouvernementale, la qualifiant de“humiliation” et “erreur” certaines inspections armées dans les exploitations agricoles. Parmi les 3 000 agents disponibles, 1 700 inspecteurs de l’environnement disposent de pouvoirs de police administrative et judiciaire. Ils sont équipés d’une arme de service dont le port est vivement contesté par certains syndicats agricoles, qui font pression pour désarmer ces agents.

Début décembre, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait demandé aux agents de l’OFB une plus grande discrétion sur les armes en cas de contrôle, estimant qu’il s’agissait d’un « un irritant majeur » pour les agriculteurs. L’OFB et les chambres d’agriculture travaillent actuellement sur un accord pour résoudre ce dossier sensible, qui doit être signé début 2025. Mais une circulaire du ministère impose déjà aux agents de recourir au recours aux dossiers discrets, qui peuvent être caché sous les vêtements.

 
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