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les trois syndicats en lice

En date de ce mercredi 15 janvier 2025, 28 906 électeurs des Deux-Sèvres sont appelés aux urnes pour les élections à la chambre interministérielle d’agriculture. Trois syndicats présentent des candidats côté Deux-Sèvres : la FNSEA79 et la JA79 ensemble, la Confédération paysanne 79 et la Coordination rurale 79.

Les voix seront réparties entre plusieurs collèges, le plus convoité étant celui des cadres opérationnels qui détient, à lui seul, plus de la majorité des sièges (18 sur 34 dans chaque département). Et la liste arrivée en tête en remporte immédiatement la moitié (9), le reste étant partagé proportionnellement entre les trois listes.

La FNSEA a toujours été majoritaire dans les Deux-Sèvres. En 2019, elle avait obtenu 52,72 % des voix, soit 14 sièges dans ce seul premier collège. Les deux autres n’avaient obtenu que deux sièges avec une légère avance de la Confédération Paysanne (23,83%) sur la Coordination Rurale (23,45%).

Six ans plus tard, qu’en sera-t-il ? La colère des agriculteurs constitue au moins un point commun entre tous les syndicats candidats.

« Victoire » espérée par la FNSEA79 et la JA79

La FNSEA79 a pour objectif « victoire évidemment et continuité », selon Denis Mousseau, son président et tête de liste commune avec le JA79. Le syndicat ancré dans les Deux-Sèvres va-t-il payer ses mobilisations nées de promesses toujours non tenues ? « L’État est aujourd’hui dans l’instabilité mais nous n’en sommes pas responsables. Malheureusement, la dissolution et la censure ont occasionné un retard, mais ce n’est pas la faute de la FNSEA ! » il plaide. Réfuter les accusations de ne représenter que de « grands » opérateurs : « Nous défendons tous les agriculteurs. Il n’y en a pas de grands ou de petits. Il y a une agriculture plurielle. Sur ma liste, j’ai des maraîchers, des céréaliers, des éleveurs de chèvres et de moutons… Nous sommes fiers de cette diversité. Les agriculteurs du département ont droit à un revenu décent. Est-ce ce qu’on appelle l’agro-industrie ? » Le syndicat annonce « 1 700 membres »un numéro « en constante progression » plus « par rapport à l’évolution démographique agricole du département » qui est en déclin.

Objectif : « 30 % des voix » pour la Coordination

Dans leur style plus musclé, les Bonnets jaunes de la Coordination rurale (CR), la première et la plus mobilisée début 2024, espèrent-ils profiter de cette visibilité ? « C’est l’année où nous avons fait le plus de bruit médiatique ; cela a motivé les troupes. On commençait à s’essouffler et maintenant on fait revenir les jeunes parce qu’ils voient qu’on bouge plus que les autres.» » précise Philippe Germond, président de CR79 et tête de liste. Mais ses ambitions restent modestes dans la mesure où le syndicat est peu visible dans le département. « Nous n’avions pas trop bougé. L’objectif est d’obtenir au moins 30 % des voix, pour montrer qu’on y est. » Il tempère les accusations sur les modes d’action : « Nous sommes peut-être extrêmes, mais nous n’avons jamais rien cassé. Nous faisons des choses impressionnantes et effrayantes. Mais nous respectons la propriété. Ces temps forts, c’est pour montrer qu’on est là, pour avoir une place médiatique. » Quant à l’étiquette RN qui colle au syndicat, il s’en défend : « Je ne suis pas au RN et j’ai des cotisants de tous bords, certains de gauche, même au bureau. Si d’autres votent RN, c’est leur liberté ; le syndicat agricole n’a rien à voir là-dedans. » Le CR79 affiche « 200 membres »soit « une cinquantaine de plus en 2024 ».

« Nous voulons une agriculture respectueuse »

À la Confédération Paysanne 79, « nous espérons progresser et rester deuxième » déclare Benoît Jaunet, tête de liste. Le porte-parole syndical des Deux-Sèvres dénigre le « Bilan catastrophique de la FNSEA ». Quant au CR, “elle essaie de surfer sur la colère du monde agricole mais elle ne fait aucune proposition, c’est dommage”. La Confédération paysanne veut « défendons une agriculture de partage et quand on partage, on est toujours plus petit que quand on garde tout pour soi. Il faut partager l’eau, les richesses… Nous sommes les seuls à défendre les mesures agro-environnementales. Nous voulons une agriculture respectueuse des personnes, de l’environnement et des consommateurs. Nous nous battons pour les revenus. Quand nous sommes reconnus, nous pouvons nous adapter pour faire un autre type d’agriculture. Mais pour opérer ce changement, nous avons besoin de soutien. Il faut y mettre les moyens ! » Le syndicat compte « 200 membres »un nom « qui augmente chaque année ».

La grande inconnue dans un contexte tendu reste la participation, généralement faible. Il était de 26,2 % en 2019 tous collèges confondus, toutefois plus élevé au collège des cadres opérationnels (40,3 %). La colère des agriculteurs les incitera-t-elle à voter ou à se désintéresser ? Réponse lors de l’annonce des résultats entre le 6 et le 8 février.

Élections : mode d’emploi

> Les agriculteurs sont appelés aux urnes à partir de ce mercredi 15 janvier 2025 pour élire leurs représentants dans les chambres d’agriculture.

> Les votes sont ouverts jusqu’au 31 janvier, soit directement en ligne, soit par correspondance.

> Dans les Deux-Sèvres, ce seront les premières élections depuis que la Chambre d’agriculture est devenue interministérielle, après sa fusion avec celle de Charente-Maritime en 2022. Il n’existe désormais qu’un seul organisme qui emploie 175 salariés mutualisés avec un budget de 17 millions d’euros . Une particularité car il n’existe que « cinq chambres interministérielles en » selon le directeur, Pol Lefebvre.

> Pour les élections, pas de changement dans un premier temps. Chaque département conservera son nombre d’élus, soit 34 pour les Deux-Sèvres et autant pour la Charente-Maritime, composant une assemblée plénière de 68 membres.

> La nouveauté aura lieu fin février lors de l’installation de l’assemblée et du vote du président qui sera pour la première fois directement élu par cette grande assemblée. L’actuel président, Jean-Marc Renaudeau, n’est pas candidat à une réélection. Le principe est que le président et le vice-président de la chambre sont issus de chaque département et chacun est aussi le « président territorial » de son département.

 
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