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les pompiers de Seine-Maritime disposent de leur propre école de conduite poids lourds

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, tous les pompiers n’ont pas le permis poids lourd pour conduire le fameux fourgon-pompe (FPTL) qui répond aux incendies. Au Sdis de Seine-Maritime, qui compte 79 centres d’urgence, dont le Centre de Traitement des Appels d’Yvetot, et gère 4 000 agents, nous sommes bien placés pour le savoir. Jusqu’à présent, seuls une quarantaine d’entre eux réussissaient chaque année dans des auto-écoles privées. Pas suffisant en tout cas pour assurer la continuité du service lors des gardes et des astreintes. Mais, ce lundi 13 janvier, le SDIS76 a ouvert ses portes au centre de secours de Grand-Couronne, près de Rouen, seul centre de formation à la conduite des pompiers de Normandie. Si bien qu’à terme, un tiers des effectifs obtiendra le permis C1.

Les enjeux de la création de cette auto-école départementale, validée par le Conseil d’administration en juin 2023, sont doubles : « D’abord, former nos personnels le plus vite et le mieux possible, car comme nous ne sommes pas dans la rentabilité des entreprises privées. Notre formule nous permet de favoriser les formations à la conduite d’urgence avec des modèles spécifiques, explique le lieutenant Sébastien Fillette, référent départemental adjoint à la conduite et responsable de l’auto-école. Et, ajoute-t-il d’emblée, il y a aussi la volonté de réduire le taux d’accidents potentiels lors de nos interventions. Nous sommes prioritaires, mais à condition de ne pas mettre les utilisateurs et nous-mêmes en danger. Un camion utile est celui qui arrive à bon port.

Côté finances, le lieutenant-colonel Ronan Philip, chef du groupe formation et activités physiques, explique « qu’un permis poids lourd dans le privé coûte entre 2 000 à 2 500 euros. Là, 250 000 euros ont été investis avec la création d’une piste réglementée de 100 mètres, l’achat d’un camion évolutif de 19 tonnes et l’embauche de Lara, monitrice d’auto-école. Sur vingt ans, cela représente un permis coûtant moins de 1 000 euros par agent. De plus, pour les pompiers, c’est la porte d’entrée vers un secteur de spécialité : ils pourront suivre des formations pour conduire des pompes, des échelles, des véhicules tout terrain ou encore des engins spécifiques. Avec cette auto-école, nous passerons 84 permis en 2025 au cours de 21 sessions de deux semaines.

Lundi 13 janvier, deux pompiers du centre de secours de Grand-Quevilly et un du Havre Caucriauville, âgés d’au moins 21 ans et titulaires d’un permis B, ont repris le chemin de l’école pour une formation d’une quinzaine de jours : « Comme un permis poids lourd se déroule en deux parties, la première semaine prépare à l’examen tout-terrain sur piste avec manœuvres et théorie. Le succès leur ouvre les portes de la deuxième semaine où ils rouleront beaucoup dans le trafic réel. A terme, les pompiers obtiendront un vrai permis C1 avec une formation de qualité », poursuit Sébastien Fillette.

Pour le commandement, « c’est un vrai plus professionnel et social. Une ligne sur un CV, spécialement pour nos bénévoles. C’est une réelle opportunité pour nos agents que le Sdis puisse les former gratuitement et qu’ils puissent utiliser cette licence en extérieur. Or, explique Ronan Philip, il existe un contrat moral : il n’est pas question d’entrer dans le secteur automobile pour ensuite quitter le Sdis. Il y aura une analyse détaillée de ce véritable investissement humain.

 
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