déjà largement inaccessible, l’île de Ré continue de brûler

Il y a cinq ans, investir à l’Île de Ré aurait presque semblé abordable par rapport à aujourd’hui. Selon les statistiques fournies par la Chambre des Notaires de l’Atlantique Poitou sur les ventes de maisons anciennes, les prix de l’immobilier ont grimpé en flèche ces cinq dernières années : + 24 % à la Couarde-sur-Mer, + 30 %. à Portes-en-Ré, + 55 % à Rivedoux-Plage, + 58 % à Bois-Plage-en-Ré et même + 68 % à Saint-Martin-de-Ré. Il semble que la tempête Xynthia n’ait jamais existé et que la montée des eaux n’affectera pas le petit banc de sable.

Ainsi, les prix médians de vente des maisons anciennes dans ces communes sont en ligne avec les hausses des prix des terrains : 731 000 euros à Sainte-Marie-de-Ré, 780 000 euros à Portes-en-Ré, 850 000 euros à Bois-Plage-en-Ré. Ré soit 880 000 euros à Loix. Cela donne une idée des transactions. « En 2024, j’ai eu des clients qui ont vendu leur résidence secondaire sur l’île pour quatre fois le prix auquel ils l’avaient achetée il y a 25 ans », illustre Tom Bucelloni, agent immobilier du secteur.

Vers une île fantôme ?

Entre le prix des maisons à vendre, la part des résidences secondaires (61,5% en 2021 pour Ré) et la rareté des locations à l’année, il est très difficile pour les actifs de l’Île de Ré de trouver un logement décent. sur place. Pour ses employés municipaux notamment, Lina Besnier, maire de Saint-Clément-des-Baleines, déplore un mal de tête quotidien : « l’un d’eux vit en camping-car, un autre vit sur le continent, à 30 km du pont… »

Bastien, directeur du chantier et père de trois enfants, a décidé de quitter son logement social qu’il occupait depuis 2018. « Sur l’Île de Ré, soit vous êtes riche ou héritier, soit vous habitez dans un logement social », estime-t-il. Ainsi, à 42 ans, il demande une mutation dans les Deux-Sèvres et va ainsi quitter son emploi à Saint-Martin-de-Ré. « C’était la seule manière d’investir, de laisser quelque chose à mes enfants. Ici, j’ai l’impression qu’il n’y a pas de place pour des gens comme moi», déplore le responsable du site.