Dans l’attente d’un projet de loi de finances pour l’année en cours, le Premier ministre François Bayrou a revu à la baisse mardi la prévision de croissance de l’économie française, plombée par l’incertitude et les économies à réaliser.
Un Premier ministre pragmatique. Dans son discours de politique générale présenté mardi devant l’Assemblée nationale, François Bayrou a reconnu que la dynamique économique française, déjà atone en 2024, serait logiquement affectée, en 2025, par l’instabilité politique des derniers mois et la nécessité de réaliser d’importantes économies.
Le gouvernement a donc décidé de revoir sa prévision de croissance pour 2025. « Elle était de 1,1 % avant la censure, nous l’avons fixée à 0,9 %, conformément aux prévisions de la Banque de France », a indiqué François Bayrou.
Par ailleurs, il a précisé que le prochain projet de loi de finances, qui devrait être prêt au printemps, proposera de « fixer l’objectif de déficit public pour 2025 à 5,4% du PIB ».
« Cette orientation vers un retour à l’équilibre, qui sera nécessairement pluriannuel et respectueux de nos engagements européens, passera nécessairement par des efforts de l’État lui-même. L’objectif est bien : 3% de déficit public en 2029″, a-t-il ajouté.
Des « économies importantes » à réaliser
“Cette contrainte se présente désormais : les prévisions de croissance, notamment suite à la crise résultant du vote de la motion de censure, ont toutes été revues à la baisse”, a rappelé le Premier ministre.
« Nous ne voulons pas ignorer ces avertissements », a affirmé François Bayrou.
La croissance française sera donc dans un premier temps freinée par des « économies significatives ». « Et pour l’avenir, c’est bien un mouvement puissant de réforme de l’action publique qu’il faut mener », estime François Bayrou. « Il faudra trouver des méthodes d’organisation de l’État qui n’exigeront pas une augmentation de nos dépenses publiques. Nous devons repenser tous nos budgets, non pas en fonction de la continuation de ce qui a été fait l’année précédente, augmenté « d’un pourcentage d’inflation, mais en fonction de ce que nécessite le service ou l’action à réaliser ».
En décembre, la Banque de France a abaissé de 0,3 point sa prévision de croissance du PIB pour 2025, de 1,2% à 0,9%, soulignant que le contexte économique restait soumis à une “double incertitude”, tant au niveau national qu’international.
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