Par
Laurent Fortin
Publié le
13 janvier 2025 à 16h22
C’est la goutte de lait qui a fait déborder le bol. Un vendredi de la mi-décembre, deux micro-coupures ont fait perdre le contrôle au gérant de la laiterie. Re-trempéEn direct des éleveurs, Fabrice Hégron.
Même si cela n’a duré que moins d’une seconde, ils ont eu pour effet de désactiver tout le système de sécurité. Du coup, à chaque fois, nous sommes partis pour 4 heures de remise à zéro avec vidange, nettoyage, désinfection et stérilisation. Cela signifie un arrêt de la production et des personnels qui ne peuvent plus travailler. Résultat, au lieu de finir vers 17h30, nous avons fini plus de minuit avec mon frère et un employé. Sans parler du ménage. Exaspération totale.
D’autant plus ressenti car ce dysfonctionnement est survenu après le changement de réseau électrique.
Depuis plusieurs semaines, Enedis nous avait mis sur la ligne d’urgence. Nous n’avons plus eu d’incidents. Mais la veille de cette anomalie, ils nous ont remis sur notre ligne électrique habituelle. Cela a duré à peine 24 heures…
42 arrêts en 2024
Il faut dire que ces les détentes d’intensité sont légions dans cette laiterie en service depuis 2016.
Une quarantaine depuis le début de l’année, c’est un record. Habituellement, nous étions plus de dix par an.
L’entrepreneur a fait quelques calculs.
Entre les heures supplémentaires que j’ai dû payer à mes salariés, la perte de production et l’obsolescence prématurée de mon matériel, je suis certain que la facture s’élève à plus d’un million d’euros.
Il reproche surtout votre fournisseur d’électricité. Malgré les discussions avec Enedis, il estime que “rien ne change”.
En gros, on nous dit que, comme nous sommes au bout du chemin, il faut s’adapter à cette situation. De plus, les contrats de qualité sont tels que la tolérance aux microcoupures est bien plus élevée qu’en ville par exemple.
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Il avait déjà dû lutter contre le système de création de cette laiterie indépendante imaginé après la crise laitière de 2009dans lequel étaient plongés de nombreux éleveurs qui vendaient à perte. Il en veut aussi un peu à la communauté qui a développé la zone artisanale de la Gagnerie, connaissant cette lacune.
La production a doublé en 2025
La multiplication des microcoupures pourrait le handicaper. Si, aujourd’hui, le producteur qui emploie 10 salariéstransformer 5 millions de litres de lait cru collectés auprès d’une dizaine d’exploitations de la filière lait UHTil prévoit doubler à partir de 2025.
Le monde du lait change.
TRAVAUX D’ÉLAGAGE POUR AMÉLIORER L’ALIMENTATION ÉLECTRIQUE
Interrogée, la société Enedis a déclaré « suivre de très près la situation de la laiterie ». Le distributeur d’électricité affirme avoir mené une série d’enquêtes sur la ligne électrique qui alimente son exploitation. “Nos équipes techniques ont notamment effectué un survol en hélicoptère de la ligne électrique (69 km) l’automne dernier afin d’identifier les zones potentiellement incidentantes”, explique Enedis, qui a observé sur certaines portions, “une végétation particulièrement dense à proximité de la ligne électrique”. « Ce qui pourrait être la cause des micro-coupures. «Nous avons réalisé plusieurs travaux d’élagage pour fiabiliser la ligne électrique à 90%», indique le fournisseur.
Ces opérations se poursuivront jusqu’en janvier 2025 et seront complétées dans les mois suivants par des travaux de rénovation de la ligne. Une rencontre de suivi avec le directeur de la laiterie est prévue le 16 janvier.
“Même si nous comprenons l’agacement de ce gestionnaire, nous rappelons que ces micro-coupures rapides de moins d’une seconde sont aléatoires, imprévisibles et intrinsèques à la vie du réseau public de distribution d’électricité”, précise Enedis, qui recommande à ses clients des professionnels. , dont l’activité industrielle est très sensible à la qualité de l’alimentation électrique, « à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger leur installation électrique intérieure en s’équipant par exemple d’un onduleur ».
Par ailleurs, Enedis assure qu’aucune autre entreprise desservie par la ligne électrique alimentant l’entreprise Direct des éleveurs “n’a signalé un incident similaire impactant son activité”.
Actualités Lactalis ce qui réduira le volume de lait collecté par 450 millions de litres d’ici 2026, le montre. Il fait d’ailleurs partie de ceux qui sont interpellés par l’interprofession pour bienvenue au lait des agriculteurs lâchés par le géant laitier.
Ne vous y trompez pas, il y a un besoin de lait en France. Mais de la qualité.
Un point sur lequel a insisté Fabrice Hégron qui collecter des trophées (des médailles à concours internationaux de dégustation à Francfort et à Lyontrophée du terroir, prix de l’innovation, etc.).
Ces poches souples, ce qui en font un packaging insolite, sont vendus principalement dans les supermarchés, mais aussi dans les restaurants trois étoiles. UN fierté dont il ne veut pas dépendre fluctuations électriques.
UN COLLECTIF D’ENTREPRISES SE MOBILISE
Le problème ne serait pas isolé. C’est en effet le constat fait par Gaplace, une association d’artisans et de commerçants d’Aigrefeuille-sur-Maine, auprès de laquelle la laiterie Direct des éleveurs s’est rapprochée. Une structure qui, alertée récemment sur ces dysfonctionnements électriques, a interrogé ses adhérents pour en savoir plus. « En une semaine, nous avons reçu 136 réponses de managers. Pour une cinquantaine d’entre eux, ils sont concernés par les microcoupures. Et pour une trentaine, il y a un impact sur leur activité. Que ce soit la carrosserie ou les restaurants, beaucoup sont concernés, donc il y a un vrai problème», indique Ludovic Jamet, le président qui s’est adressé à la Chambre de Commerce et d’Industrie pour évoquer ce dossier électrique. « Même si elle n’en a pas été informée, elle a pris l’affaire très au sérieux. »
Estimant qu’Enedis « sous-estime les impacts », les managers concernés vont former un collectif pour « mieux être entendus ». « Une première réunion est prévue le 8 janvier pour élaborer un plan d’action », poursuit le directeur de Pluchon automobiles. « Nous sommes face à un mur avec un peu d’arrogance. Nous n’aimons pas ça. Comme s’il y avait un peu d’électricité dans l’air
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