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Fou de trains, il quitte Paris pour racheter une ancienne gare SNCF laissée “dans son état d’origine”

Il y a presque dix ans, Guy a vécu une véritable « coup de foudre ». Ce passionné inconditionnel du train a racheté l’ancienne gare SNCF de Riscle (Gers) avec ses jolis volets bleus après en avoir visité une dizaine. « Nous ne connaissions pas du tout ce département. On a ressenti une âme et une émotion forte”nous glisse sa femme.

Après d’importants travaux, le couple s’installe définitivement dans cette bâtisse qui était initialement destinée à n’être que leur résidence secondaire. “Personne n’aurait imaginé que mon mari, restaurateur à Neuilly-sur-Seine, puisse un jour quitter Paris”, continue la femme en souriant.

«La gare n’était pas chère»

En mars 2015, ils ont officiellement acquis cette station «resté dans son jus» verser « un budget abordable ». L’un des bâtiments appartenait à un cheminot et l’autre à la SNCF. « C’est comme si l’activité venait de s’arrêter. Il y avait toujours les comptoirs mais la plupart des meubles avaient été enlevés. »décrit la femme de Guy. « La gare n’a pas coûté cher, mais les rénovations, si »reconnaît Guy. Tout était à refaire, notamment la plomberie. « Imaginez, le chauffage était en fait des poêles à bois »dit le retraité de 68 ans.

Au rez-de-chaussée, derrière la billetterie, ils ont créé une cuisine. Dans la lampisterie, la pièce où la SNCF stockait ses lampes, le couple a installé son appartement. La salle d’attente, surnommée « la salle des pas perdus »a été transformé en salon. Nous nous asseyons dans de vieux fauteuils TGV. Dans le jardin, on peut encore voir d’anciens rails et même un impressionnant foc SNCF, comme on le voit dans le reportage de Infos TF1 . Sur les murs extérieurs, des panneaux SNCF sont toujours présents.

Guy a trouvé des fauteuils TGV à placer dans son salon. RD

“Nous avons pris le train de nuit”

A l’étage, l’ancien appartement du chef de gare est devenu chambres d’hôtes sur le thème de l’Orient Express, du Train Bleu et du Mistral. Guy a notamment traqué les anciens menus de ces trains mythiques. « Nous ne connaissions même pas le concept des chambres d’hôtes avant de commencer à visiter les gares pour en acheter une »nous explique la femme. « Quand nous voyageions, je logeais à l’hôtel en face de la gare et je regardais passer les trains »continue son mari. Mais lorsque le couple entre dans celui de Riscle (Gers), la création de trois chambres d’hôtes s’impose comme une évidence. Ils peuvent être réservés sur le site Booking.com.

Si le couple habite désormais dans une gare, c’est parce que Guy est un grand collectionneur d’objets ferroviaires. « Mes parents étaient aveyronnais. Ils s’installent en région parisienne et tiennent un restaurant. Nous ne partions en vacances qu’une fois tous les deux ans. Nous avons pris le train de nuit. Je me souviens encore des vendeurs de café de la gare de Lyon Perrache »il se souvient. Le passionné de modélisme achète alors son premier wagon dans un magasin de jouets de Neuilly-sur-Seine. Puis il acquiert deux rails… trois, puis quatre. Cette maison est le point culminant de sa vie. «C’est le Saint Graal. C’est en fait très difficile de le faire sortir d’ici.indique sa femme.

“On n’a plus un pan de mur de libre”

Il guette plusieurs fois par jour sur Internet les bonnes affaires, les nouvelles pièces qu’il pourrait acquérir, les pierres précieuses. “C’est une addiction”il avoue. Il possède certains articles en doubles, triples, quadruples… Il programme les voyages en fonction des expositions ferroviaires organisées aux quatre coins de l’Europe. Il a même un jour rêvé d’acheter une gare en Suisse, avant que sa femme ne trouve celle de Riscle.

Cette habitation insolite lui permet d’exposer sa collection privée, auparavant conservée dans le garage de sa maison en région parisienne. On y boit du café à côté d’un vieux composteur d’oranges, on s’assoupit sur la terrasse qui était l’ancienne marquise, on se promène sur les carrelages d’époque. La décoration est toujours aussi chargée. “On n’a plus un pan de mur de libre”la femme rit. Dehors, Guy a accroché des panneaux routiers indiquant le numéro de la voie ou rappelant le danger des trains arrivant à grande vitesse. Sans oublier ces vieux chariots remplis de valises vintage, comme si les voyageurs n’étaient pas loin.

Une gare déserte

Cependant, plus aucun train ne s’arrête ici. “Cela fait 40 ans qu’il est fermé”nous assure la femme. Les guichets ont continué à fonctionner pendant un certain temps pour la vente de tickets de bus. Le transport ferroviaire de marchandises s’est quelque peu poursuivi. « Il a arrêté il y a 15 ans. »

Aujourd’hui, le restaurateur a pris sa retraite et a transmis son établissement à ses enfants. Toutefois, les choses seront bien différentes pour sa collection. Sa famille n’est pas intéressée à en hériter. “Et ce n’est absolument pas grave.”Guy nous dit en conclusion.

 
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